Après une hausse généralisée des prix de plusieurs produits, notamment durant le mois de Ramadhan, les Algériens seront confrontés à une autre épreuve. Il s’agit de la fête de l’Aïd El Adha. En dépit de la disponibilité du cheptel, dont près 4,5 million de moutons seront mis sur le marché par les éleveurs cette année, les prix du sacrifice ne seront pas à la portée de tous les familles.
Par Akrem R.
Les prix du mouton connaitront une hausse variant en 30 à 40% par rapport à l’année dernière. Inabordable pour les faibles revenus. En effet, le mouton de 50 000 DA en 2020 sera cédé à 70 000 DA cette année, soit une hausse de 20 000 DA, selon les chiffres avancés, hier, mardi, par Taher Karami, le secrétaire national de l’Union nationale des paysans algériens, (UNPA).
Une situation qui s’explique, notamment, par la flambée des prix des aliments de bétail, enregistrant des hausses entre 5 à 6 fois supérieures aux années précédant la Covid-19. Le représentant des paysans a pointé du doigt les pouvoirs publics pour ne pas avoir réagi rapidement en apportant l’aide et l’accompagnement nécessaires aux éleveurs.
La démarche entreprise par le département de Abdelhamid Hemdani , le ministre de l’Agriculture, en plafonnant les prix de ces aliments issus de l’importation, n’a pas donné de résultats sur le terrain. Le son de blé à 1 500 DA le quintal est introuvable sur le marché officiel. Les éleveurs ont été contraints de recourir, explique Karami, au marché informel pour répondre aux besoins de leurs troupeaux, contre le paiement du double de ce prix (3500 Da). Le maïs, utilisé comme intrant dans l’aliment de bétail, lui aussi, a connu une hausse vertigineuse pour atteindre les 5000 DA qx ! «Vu cette situation exceptionnelle, les prix des moutons seront en hausse, variant entre 40 000DA jusqu’à 80 000 DA», a indiqué le représentant de l’UNPA, en déplorant la défaillance des services de l’Etat dans le contrôle et la maitrise du marché. Actuellement, ce sont les intermédiaires qui imposent leur diktat.
Le diktat des péculateurs !
Ces spéculateurs vont, cette année, ajoute-t-il, profiter de la situation difficile des éleveurs confrontés à deux réelles problématiques: la sécheresse et la hausse des prix d’aliments de bétail. Un bon nombre d’éleveurs vont certainement procéder à la vente en gros de leurs moutons, et ce, dans le but de minimiser leurs pertes.
« Nous allons, au sein de notre organisation, tenté de sensibiliser les éleveurs sur la vente direct de leur cheptel au consommateur. C’est le seul moyen, d’ailleurs, de maintenir les prix à des niveaux acceptables. Sans cela, les spéculateurs seront les seuls à tirer profit de cette fête de l’Aïd», a souligné Taher Karami, dans une déclaration à une chaine de télévision privée. Des points de vente seront, à cet effet, implantés à travers les grandes villes. Dans certaines localités, le décor est déjà en place. Des hangars et autres endroits, ont été aménagés par des particuliers pour la vente de moutons de l’Aïd El Adha.
C’est ce que nous avons constaté dans certaines communes limitrophes de la capitale. Les prix proposés sont excessivement chers. On remarque pourtant, des prix qui varient d’un marché à un autre, suivant la race et la qualité du mouton. On parle d’une fourchette, allant de 40 000 DA, à 70 000 et plus. Un des ces revendeur a expliqué cette hausse des prix par la cherté des aliments de bétail, notamment, ceux destinés à l’engraissement.
A R.