Malgré un contexte mondial marqué d’incertitudes et d’instabilités, l’économie nationale s’inscrit dans une trajectoire de croissance et confirme ainsi sa résilience. Du coup, les institutions internationales reconsidèrent successivement leurs prévisions sur les indicateurs économiques de l’Algérie pour l’année en cours et pour 2023.
C’est le cas du Fonds monétaire international (FMI) qui, dans son dernier rapport sur les perspectives de l’économie mondiale, publié la semaine dernière, vient de revoir à la hausse ses prévisions de croissance de l’économie nationale, emboitant ainsi le pas à la Banque mondiale qui a fait de même précédemment. Pour le FMI, la révision de ses prévisions sur l’Algérie pour l’année 2022 est considérable passant ainsi du simple au double, en estimant que « l’économie algérienne devrait enregistrer une croissance de 4,7% en 2022 », au lieu de 2,4% que les experts de ladite institution prévoyaient auparavant.
En outre, si l’un des principaux facteurs favorisant ce bond significatif du taux de croissance de l’économie nationale pour le FMI est « la hausse des recettes des exportations en hydrocarbures », les rédacteurs dudit rapport prévoient toutefois un ralentissement relatif durant l’année 2023 dans une perspective de ralentissement de l’évolution des cours du brut. Pour l’année 2023, le FMI s’attend ainsi à un taux de croissance du PIB réel de l’Algérie de 2,6% seulement, et ce, « dans un contexte de recul des prix des hydrocarbures et de la demande mondiale », est-il souligné.
Pour ce qui est des autres indicateurs, le FMI relève des performances de l’économie nationale au niveau du solde des transactions courantes qui, selon les prévisions de ladite institution pour l’année en cours, « devrait repasser à la zone positive pour s’établir à 6,2% du PIB en 2022, et à 0,6% du PIB en 2023 ». Cette évolution confirme ainsi les performances de l’économie nationale, en sortant de la zone négative, puisque ce solde a reculé en 2021 jusqu’au taux de -2,8% du PIB.
Dans un contexte favorable pour les pays producteurs du pétrole, avec le redressement des cours du brut sur le marché mondial depuis quelques mois, approchant actuellement les 100 dollars le baril, le FMI prévoit des recettes des exportations en hydrocarbures pour l’Algérie pouvant atteindre les 58 milliards de dollars, ce qui est supérieur aux prévisions de Sonatrach d’il y a quelques semaines tablant sur 50 milliards de dollars.
Une économie résiliente, selon le FMI
L’autre institution internationale qui vient de relever des indicateurs plutôt positifs de l’Algérie est la Banque mondiale qui, de son côté, s’est penché sur la résilience de l’économie nationale. Selon un communiqué du ministère des Finances, c’est le Président du Groupe de la Banque mondiale, Davis Malpass, qui a ainsi exprimé son appréciation quant à la résilience de l’économie algérienne face aux chocs externes, tout en réitérant la disponibilité de cette institution à accompagner l’Algérie dans ses efforts de développement et de diversification de son économie, alors qu’il s’entretenait avec le ministre des Finances, Brahim Djamel Kassali, à Washington en marge des travaux de l’assemblée annuelle des institutions de Bretton Woods qui se tiennent à Washington depuis le 12 du mois d’octobre courant et se poursuivent jusqu’à lundi.
A la même occasion, l’argentier du pays a rappelé devant les partenaires de l’Algérie prenant part aux travaux de cette assemblée que l’économie nationale « a enregistré récemment une évolution positive de plusieurs indicateurs avec un retour de la courbe de croissance sur sa trajectoire ascendante malgré les différentes crises et l’inflation mondiales ».
Pour le ministre des Finances, « malgré les répercussions de la période difficile de la crise sanitaire et des bouleversements géostratégiques ayant conduit à la perturbation des chaînes d’approvisionnement et à l’inflation », l’économie nationale continue à confirmer son redressement, en enregistrant de plus en plus de performances et améliorer ses indicateurs.
Afin de sauvegarder ce retour de la croissance et prémunir l’économie nationale contre les retombées des perturbations que connait l’économie mondiale sur divers plans, le ministre des Finances a fait part au président du groupe de la Banque mondiale des différentes mesures prises et des efforts consentis par le gouvernement algérien pour, notamment, éviter tout impact des chocs extérieurs, endiguer les effets de l’inflation qui n’épargne aucune économie au monde et préserver ainsi le pouvoir d’achat des ménages. « Le gouvernement algérien s’est engagé à consolider et accroître le pouvoir d’achat des citoyens et contenir l’inflation dans des proportions raisonnables ».
Outre la consolidation des performances au niveau interne, ce sont les efforts de l’Algérie pour apporter sa contribution pour limiter les retombées des tensions géopolitiques à l’échelle mondiale, particulièrement sur le marché des produits énergétiques subissant les effets de la guerre en Ukraine. « L’Algérie a toujours été un partenaire et fournisseur fiable d’énergie », a déclaré le ministre des Finances à cet égard tout en rappelant « les efforts déployés par l’Algérie récemment en vue d’augmenter les capacités de production et d’exportation des hydrocarbures afin de contribuer à atténuer l’impact de la crise énergétique dans le monde ».
Précédemment, la Banque mondiale a relevé le retour à la croissance dès l’année en cours des secteurs hors hydrocarbures et des prévisions pour les soldes budgétaires. « Le segment hors-hydrocarbures devrait retrouver en 2022 son niveau d’avant la pandémie, et les soldes extérieurs et budgétaires devraient également afficher une nette amélioration cette année », soulignait l’institution financière internationale dans son rapport sur les résiliences de l’économie algérienne publié cet été.
M. N.