L’industrie nationale reprend des couleurs. Les mesures prises par le gouvernement, sous la conduite du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour la relance du secteur industriel, commencent, en effet, à porter leurs fruits sur le terrain, et les chiffres de l’Office national des statistiques (ONS) en témoignent.
Par Akrem R.
En effet, l’indice général de la production industrielle est passé de 101 points en 2021 à 103,8 en 2022 et à 108,4 en 2023. Ceci confirme encore une fois la relance progressive de l’industrie nationale, portée notamment par le secteur public. Selon la même Note de l’ONS sur l’activité industrielle de 2014 à 2023, la production algérienne hors hydrocarbures a réalisé de bonnes performances, avec une valeur ajoutée globale en hausse de 9,5%, atteignant un chiffre d’affaires de 1 553,1 milliards de DA, contre 1 417,9 milliards en 2022. Bien qu’appréciable, cette croissance reste en retrait par rapport à celle de l’année précédente (+14,8 %).
La même source a indiqué que la production industrielle du secteur public a confirmé sa progression, en affichant une hausse de 4,4 % de sa production industrielle en 2023, marquant une amélioration notable par rapport aux 2,5% enregistrés en 2022.
Cette progression résulte principalement des performances observées au premier et au troisième trimestre de l’année avec des taux de + 6,3% et +7,3%, respectivement. La répartition entre secteur public et privé reste globalement stable, avec un léger gain de 0,2 point pour le public.
Ce dernier maintient sa prédominance dans des filières stratégiques telles que l’énergie, les mines, les carrières, et les industries sidérurgiques, mécaniques, électriques et électroniques (ISMMEE).
Par ailleurs, la part de la valeur ajoutée cumulée par le secteur privé reste prédominante dans le reste des secteurs. En effet, la part de la valeur ajoutée dégagée par le secteur privé par rapport au secteur public dans les industries textiles reste forte dominante en 2023.
Et ce, malgré une perte de 0,3 points par rapport à l’année précédente au profit du secteur public. En effet, après avoir cumulé un total de 1,9 point en 2021, et de 2,1 points en 2022, atteignant ainsi un taux de 94,9 %, le secteur se positionne à un taux de 94,6 % en 2023.
Autant, après un gain de 1,5 point en 2021 et de 0,4 points en 2022, la part de la valeur ajoutée du secteur privé dans les Bois, Liège et Papier recule et perd 0,7 points en 2023, passant respectivement d’un taux de 57,1 % à 56,4 % respectivement. Le secteur de l’Agro-alimentaire se stabilise à un taux de 87,1 % par rapport à l’année précédente (87,0%), tout en gagnant 0,1 point en termes de valeur ajoutée en 2023.
La perte de 1,9 point accusé en 2022 par rapport à 2021 continue en 2023. Cependant, la part de la valeur ajoutée du secteur privé dans les cuirs et chaussures affiche un taux de 88,5 % avec une perte cumulée de 1,2 point. Après avoir inscrit un taux de 55,4 % en 2022 avec un gain de 0,3 points par rapport à l’année 2021, les Matériaux de construction reculent de nouveau et perdent un total de 2,8 points en 2023 au profit du secteur public. Le taux inscrit en 2023 est de 52,6 %.
Un chiffre d’affaires en forte progression
Le secteur public manufacturier et minier enregistre une hausse exceptionnelle de son chiffre d’affaires (+45,3%), atteignant 674,9 milliards de dinars, contre 464,6 milliards en 2022. La plupart des secteurs d’activité est concernée par cette croissance.
En effet, c’est les Industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électroniques et électriques (ISMMEE) qui dominent désormais la structure globale avec 266,5 milliards de dinars (+119 %), représentant 39,5 % du total. Les industries agroalimentaires se classent en seconde position avec 193,2 milliards de dinars (+46,3 %).
Quant aux industries chimiques qui enregistrent une nouvelle évolution de +12,3 % en termes du chiffre d’affaires, passant d’un montant de 35,3 milliards de Dinars en 2022 à 39,6 milliards de Dinars en 2023.
S’agissant du secteur des textiles, dont l’Etat lui accorde une grande importance, ce dernier, après avoir augmenté d’un taux de 13,2 % en 2022, poursuit sa tendance à la hausse en termes de chiffres d’affaires, et enregistre une variation de 8,6 % en 2023 à 11,1 milliards de DA.
En revanche, occupant toujours la troisième place dans la structure totale du chiffre d’affaires avec un poids de 14,7 % malgré une perte de 7 points par rapport à l’année précédente, le chiffre d’affaires enregistré par les matériaux de construction marque une baisse quoique modérée de 1,8 % en 2023 par rapport à l’année précédente, passant ainsi d’un montant de 100,8 milliards de Dinars en 2022 à un montant de près de 99,0 milliards de Dinars.
Relance de l’emploi industriel
L’année 2023 marque un retour à la hausse de l’emploi dans l’industrie publique, avec 2 760 postes créés (+2,7%), atteignant 104 553 postes. Dans le détail, le secteur des ISMMEE confirme sa dominance dans la structure totale en termes d’emploi, avec un total de 36,9%.
Passant d’un nombre de 36 290 postes en 2022 à 38 598 postes en 2023, ces derniers affichent une variation de +6,4 % avec un gain de 2 308 postes. Cela confirme la relance de l’activité industrielle dans cette filière, notamment suite aux mesures prises par le gouvernement pour la protection du « made in bladi», en resserrant l’étau sur les importations. Pour leurs parts, les Industries Agro-alimentaires marquent une nouvelle hausse de 7,6 % en 2023.
Avec un gain de 1406 nouveaux postes par rapport à l’année précédente, ces derniers cumulent un nombre total de 19 830 postes de travail, occupant ainsi la deuxième place dans la structure totale avec une part de 19,0%.
En outre, l’emploi dans les industries chimiques continue de progresser et gagne encore 54 postes en 2023. En effet, passant respectivement d’un total de 7 531 postes à un total de 7 585 postes, ces derniers inscrivent une variation modérée de +0,7 %, avec une position de 7,3 % dans la structure totale.
En revanche, avec un déficit de 642 postes de travail, l’emploi dans les Matériaux de Construction régresse encore de nouveau en 2023, situant la variation à -3,8%. En termes de poids dans la structure totale, ces derniers occupent toujours la troisième place avec un poids de 15,6 %.
Passant d’un total de 8 409 postes d’emploi en 2022 à 8 385 postes en 2023, les mines et carrières baissent d’un taux de 0,3 % et perdent ainsi 24 postes d’emplois.
Hausse des importations et baisse des exportations
Par ailleurs, et en dépit des performances enregistrées dans l’industrie nationale hors hydrocarbures, un grand travail reste encore à faire afin d’atteindre les objectifs fixés par le président de la République, à savoir une contribution à hauteur de 10 à 12 % dans le PIB d’ici 2027.
L’industrie nationale est toujours dépendante des marchés internationaux. D’ailleurs, les importations en biens d’équipements industriels et biens intermédiaires ont progressé encore en 2023, atteignant le chiffre de 3 440,9 milliards de Dinars contre un montant de 3 166,7 milliards de Dinars en 2022.
Toutefois, une baisse du rythme de hausse est perceptible sur ces dernières années passant respectivement de 17,9% en 2021 à +10,1%en 2022 et à +8,7% en 2023. Passant d’une part de 64,0 % en 2022 à un une part de 56,2% en 2023 dans le total des importations en produits industriels, les biens intermédiaires perdent un total de 7,8 points.
S’agissant des exportations de produits industriels (hors hydrocarbures), ils ont sensiblement baissé en 2023, passant d’un montant de 879,2 milliards de Dinars en 2022 à contre 672,8 milliards de Dinars en 2023, affichant ainsi une diminution de 23,5 % par rapport à l’année précédente qui s’est caractérisée par une hausse de 47,0%.
En effet, les semi-produits arrivent à la première place dans la structure totale des exportations avec un taux de 93,9 %, accusant une baisse de 24,3 % en 2023 par rapport à l’année précédente définit par une hausse de 52,5 % passant ainsi d’un montant de 834,6 milliards de Dinars en 2022 à 631,9 milliards de Dinars en 2023.
En somme, la poursuite des efforts pour la dynamisation davantage de l’industrie nationale est plus que nécessaire, tout en mettant en place une stratégie industrielle plus cohérente, notamment en matière de valorisation locale, réduction de la dépendance aux importations, et amélioration de la compétitivité.
A. R.