Le gisement des assurances, concernant les personnes non-assurées ou insuffisamment assurées, demeure mal exploité. C’est ce qu’a révélé, hier, lundi, au Forum du journal El Moudjahid, le Président de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (Ua), Youcef Benmicia. « Le taux de pénétration des assurances est actuellement de l’ordre de 12%. », a-t-il précisé, avant d’ajouter que « près de 90% demeure à conquérir, dans le cadre des défis que les Assurances algériennes se sont assignées à court terme. »
Par Zoheir Zaid
Le gisement en question concerne majoritairement les assurances des habitations, notamment contre les catastrophes naturelles, les professionnels, les artisans.
Parmi les autres défis, Youcef Benmicia, qui occupe également le poste de Président-directeur général (P-dg) de la Compagnie algérienne des assurances (Caat), a mentionné, la révision de l’arsenal législatif, particulièrement dans le volet de la supervision des assurances, le respect des techniques et prudentielles de l’assurance, et l’introduction du nouveau mode de distribution.
En termes de croissance, il est prévu un taux de l’ordre de 4%, correspondant à une valeur de l’ordre de 4 à 5 milliards de DA, si le gisement sera exploité, contre un taux de 2.5% dans le cas contraire.
Youcef Benmicia, a annoncé, dans cette perspective, le lancement, durant 2022, d’une campagne d’information et de sensibilisation à grande échelle, visant à collecter le maximum d’assureurs, qui est le fruit d’une collaboration entre le ministère des Finances, le Conseil national des assurances (Cna) et l’Uar.
Fort de ses résultats de contributeur au développement économique, traduits par les 340 milliards de DA de placements en 2021, le secteur des assurances envisage de renforcer davantage sa visibilité médiatique dans les années à venir
Youcef Benmicia a également révélé que la hausse du potentiel des assurances au titre de l’exercice 2021 (statistiques arrêtées au 30 septembre 2021), a été tirée par les entreprises, du fait de l’épargne générée, particulièrement depuis la reprise post-Covid-19.
L’invité du Forum d’El Moudjahid n’a pas omis de mettre en relief le rôle prépondérant joué par les partenaires des assurances, l’Union algérienne des courtiers d’assurances (Uaca), dirigé par Abdelaziz Boudraa, agréée par le ministère des Finances, et les agents généraux des assurances, dont l’agrément est délivré par les compagnies d’assurances.
Z. Z.
Agrégats: Note de conjoncture du CNA
Le marché national des assurances toutes activités confondues cumule, au 30/09/2021, une production de 112,7 milliards de DA, soit une hausse de 6,7% comparativement à la même période de 2020. Les assurances de dommages continuent à dominer le marché à hauteur de 87%.
Les acceptations internationales enregistrent un écart négatif de 110,8 millions de DA, soit 2,2% de baisse par rapport au 30 septembre 2020.
Régression de la branche automobile :
La branche « automobile » régresse de 3,8%, à fin septembre 2021, comparativement à la même période de 2020, expliquée essentiellement par la vétusté du parc automobile, conséquence du recul, voire quasi-arrêt, des importations et la cessation de la production locale.
Hausse des IRD
La branche « IRD » (incendies et risques divers) progresse de 20,9% tirée, principalement, par les sous-branches « incendie, explosions et éléments naturels » et « autres dommages aux biens » enregistrant des taux de croissance respectifs
de 23% et 15,2%. Ces deux sous branches détiennent 95,4% du total des réalisations de la branche IRD. Cette hausse est expliquée par la concrétisation de nouvelles affaires.
Branche agricole : 1.6% des assurances de dommages
La branche « agricole » représente 1,6% du marché des assurances de dommages et fléchit de 2,4% comparativement à la même période de l’exercice précédent. Cette baisse est observée, notamment, au niveau des sous-branches « production végétale » (-5,8%) et « production animale » (-4,5%) qui détiennent près de 58% du chiffre d’affaires de la branche.
La vente du cheptel, voire l’abandon du métier par certains éleveurs de bovins laitiers, sont à l’origine du recul constaté et ce, pour cause de cherté de l’aliment et du retard important dans le versement de la prime de collecte de lait, ce qui a affecté sensiblement la non adhésion
à la souscription d’une couverture assurancielle.
Branche crédit en croissance
La branche crédit croît de 29,4%, tirée, principalement, par la sous-branche « crédit immobilier » qui augmente de 61,8%, suivie par la sous-branche « crédit à l’exportation » dont la production évolue de 23,6%.