Après une année 2021 plutôt faste, le groupe qui avait considérablement réduit ses investissements suite à la crise de la Covid–19, entend repartir de l’avant. La Sonatrach, c’est le poumon de l’économie algérienne. «L’État est déterminé à poursuivre ses efforts en matière d’investissement dans le secteur. La valeur des investissements devant y dépasser 39 milliards dollars, durant les quatre prochaines année», a indiqué le Président Tebboune dans une allocution lue en son nom par le Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane lors d’une cérémonie organisée à Hassi-Messaoud à l’occasion de la célébration du 66e anniversaire de la création de l’Union générale des travailleurs Algériens (UGTA) et du 51e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures.
Par Réda Hadi
En effet, depuis vingt ans, la production décline, notamment dans le pétrole, faute d’investissements suffisants. Et les coupes budgétaires ordonnées en 2020 par le président Tebboune avaient inquiété les milieux d’affaires. Il faut préciser, aussi, que la Sonatrach alimente à hauteur de 40% les caisses de l’État.
L’affectation de ce montant s’inscrit dans le cadre de la démarche visant à «préserver et à renforcer les capacités de production et d’exportation, parallèlement à l’intensification des efforts d’exploration, l’amélioration des étapes d’extraction dans les champs de production, la réalisation d’un meilleur fonctionnement, la numérisation, l’application des techniques de pointe et la réduction des coûts», a ajouté le Chef de l’Etat.
Investissements nécessaires
Mais l’année 2021 et le spectaculaire redressement du marché pétrolier est passé par là. La Sonatrach ayant vu ses recettes à l’export bondir de 74% pour atteindre 34,5 milliards de dollars. Elle a diversifié ses fournisseurs, notamment en s’approvisionnant davantage sur le marché local. Elle a aussi rationalisé ses dépenses, et envisage désormais de relancer la prospection, l’exploitation et le raffinage.
Les derniers rebondissements dus à la crise Russo-ukrainienne, ont donné raison à la Sonatrach et confirmé la justesse et l’opportunité de ces investissements
Billel Aouali, économiste et consultant reconnaît que ces investissements sont devenus plus que nécessaires avec la guerre russo-ukrainienne. «Globalement, les nouvelles sont donc bonnes pour l’Algérie sur le plan des hydrocarbures. Ainsi, les recettes du groupe ont augmenté de 70 % en 2021 grâce à une hausse de 19 % de ses exportations en hydrocarbures. Au total, Sonatrach a exporté pour 34,5 milliards de dollars en 2021, contre 20 milliards de dollars en 2020. Le groupe compte, par ailleurs, mettre en service le quatrième turbocompresseur du gazoduc Medgaz, qui transporte le gaz algérien vers l’Espagne et le Portugal. Ce turbocompresseur permettra d’assurer les approvisionnements du marché espagnol conformément aux quantités contractuelles, estimées à 10,5 milliards de mètres cubes, et de répondre aux éventuelles demandes de quantités supplémentaires. Et avec cette guerre qui ne cessera de prendre de l‘ampleur, les demandes mondiale vont augmenter»,
Celui-ci précise aussi qu’ «en 2011, la Sonatrach avait annoncé un plan d’investissements de 60 milliards de dollars pour la période 2011-2015, afin de renforcer ses capacités de production. Cela dénote d ‘une vision à long terme. Mais avec l’effondrement des cours du brut à partir de 2014, le groupe avait toutefois réduit ses investissements, qui ont encore été révisés à la baisse après l’éclatement de la pandémie de Covid-19 en 2020 et une nouvelle chute des cours de l’or noir. Les compteurs de l‘investissement ont donc été réactivés»
R. H.