L’Algérie veut réduire ses importations en produits pharmaceutiques, surtout ceux destinés à l’oncologie. Des facilitations sont accordées aux laboratoires nationaux et autres firmes multinationales afin de d’investir davantage dans ce domaine, nécessaire pour la prise en charge des cancéreux, dont le nombre ne cesse d’augmenter.
Par Akrem R.
D’ailleurs, pas moins de 50.000 nouveaux cas sont enregistrés dans notre pays! C’est énorme et coûteux à la fois pour le Trésor public. Selon le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ali Aoun, la facture d’importation, rien que pour le segment oncologie, est estimée à 450 millions d’euros annuellement. S’exprimant, hier, en marge de l’inauguration d’une usine de produits d’oncologie et cytotoxologiques réalisé par le groupe Orio-Lab à Oran, Ali Aoun a qualifié cet investissement d’important, tout en les félicitant. « Je vous encourage», a-t-il lancé en direction des trois frères Amry, fondateurs du groupe. Et d’ajouter : «Je vous ai facilité les procédures. Je réfléchis à la signature, avec vous, d’un contrat pour la satisfaction d’une bonne part de marché. La balle est dans votre camp».
En effet, l’objectif des pouvoirs publics, rappelle Aoun, est de produire, localement, les besoins des patients algériens en médicaments anti-cancereux, et de réduire par là-même, la facture d’importation. Pour cela, dira l’ex-Pdg de Saidal, «nous venons de lever une mesure contraignante pour les investisseurs, à savoir, la bioéquivalence » a-t-il annoncé. Le ministre a précisé que le document, afférent à la bioéquivalence, n’est plus requis pour l’enregistrement de nouvelles molécules. Cette mesure d’assouplissement a permis le déblocage de 500 dossiers d’investissements dans le domaine de la production de médicaments.
Il est à noter que depuis son arrivée à la tête de ce département, en succédant à Lotfi Benbahmed, Ali Aoun a mis l’accent sur la nécessité de la relance de la production nationale. A ses yeux, c’est le seul moyen pour en finir avec les perturbations récurrentes du marché du médicament. A cet effet, il a pris une série de mesures de facilitation et d’encouragement au profit des investisseurs dans ce domaine stratégique. A titre d’exemple, les délais d’étude des dossiers d’investissement ne devraient pas dépasser les 30 jours. Il a ainsi mis en exergue le code d’investissement qui doit permettre de soutenir le processus de création d’une industrie du médicament, l’ouverture de nouveaux postes d’emploi et la réduction de la facture d’importation. Pour le ministre, ce nouveau Code de l’investissement devra permettre de distinguer les professionnels des spéculateurs et des lobbies, freinant le développement de l’industrie pharmaceutique en Algérie.
Des médicaments pour le traitement de cinq formes de cancers
Il est à souligner, par ailleurs, que cette usine produira des médicaments d’oncologie pour cinq formes de cancers (colorectal, poumon, prostate, cancer du sein et leucémie infantile) ainsi que des génériques cytotoxiques, en environnement entièrement confiné.
Cette infrastructure, des Laboratoires Orion LAB, a mis 4 ans pour sortir de terre et prendre forme. « C’était difficile. Le projet a pris du retard à cause de la crise sanitaire » a expliqué Saddik Amry, l’un des fondateurs d’Orio-lab, dans une déclaration à la presse. Il a affirmé qu’aujourd’hui, le site est doté d’équipements de hautes technologies. Il est prêt à être mis en exploitation.
Implanté sur une superficie de plus de 5 000 m2, le site est aménagé en deux lignes de production : l’une pour les formes sèches et l’autre pour les formes injectables stériles. « Les capacités de production annuelle sont estimées à 10 millions de tonnes de poudre, 20 millions de gélules et 115 millions de comprimés.
Pour les formes injectables, les capacités sont estimées à 4 millions de flacons par an ». Allel Amry, CEO du groupe, a soutenu que l’objectif, à court et moyen terme, est de couvrir les besoins du marché local puis de s’orienter sur l’exportation. L’usine aura les certifications nécessaires des organismes internationales. « Telle qu’elle a été conçue, l’usine est en mesure d’aller vers l’immunothérapie et les produits biologiques » a-t-il soutenu. L’investissement est de l’ordre de 5 milliards de dinars, sur fonds propres. Un effectif de 150 collaborateurs sera mis en place, au fur et à mesure. Il sera formé, essentiellement, de pharmaciens, biologistes, ingénieurs et techniciens.
A. R.
si c’est pour dire au président de la république que vous avez débloqué plus de 500 dossiers d’investissements dans le domaine de la production de médicaments,et vous mettez la vie des patients en danger je trouve que c’est immorale.
avec la suppression de la bioéquivalence, il veux nous intoxiquer ou quoi?
Les fabricants doivent entreprendre des études destinées à déterminer si leur version est bioéquivalente au médicament original, c’est-à-dire si la version générique libère son principe actif (le médicament) dans la circulation sanguine pratiquement à la même vitesse et dans les mêmes proportions que le médicament original. Comme le principe actif contenu dans le médicament générique s’est déjà révélé sûr et efficace dans les essais menés sur le médicament de marque, les études de bioéquivalence ne visent qu’à montrer que la version générique génère pratiquement les mêmes taux de médicament dans le sang et ces études ne requièrent qu’un nombre relativement limité (24 à 36) de volontaires sains.