Les exportations de l’Algérie en gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Union européenne ont atteint 6,84 millions de tonnes en 2024, contre environ 7,29 millions de tonnes en 2023, soit une baisse de 6,2 %, selon le rapport 2024 sur les tendances des marchés arabes et mondiaux du gaz naturel liquéfié (GNL), publié par l’Unité de recherche sur l’énergie.
Par Akrem R.
Ce recul s’explique par une baisse générale des importations des pays de l’UE. Cependant, la part de l’Algérie dans les importations totales de GNL de l’UE a augmenté pour atteindre 8,1 % en 2024, contre environ 7,4 % en 2023. Cela confirme la position de l’Algérie sur un marché très compétitif, où figurent plusieurs producteurs, tels que les États-Unis, la Russie, le Qatar et le Nigeria.
D’ailleurs, l’Algérie se classe au quatrième rang parmi les fournisseurs de l’UE en GNL, après les États-Unis, avec environ 36,58 millions de tonnes, la Russie avec 17,36 millions de tonnes, et le Qatar avec 10,56 millions de tonnes. Le Nigeria arrive en cinquième position avec un volume de 4,71 millions de tonnes.
En 2024, les pays européens ont continué à dominer les importations de GNL algérien, avec la Turquie et la France en tête. Ensemble, ces deux pays ont représenté 63 % du volume total des expéditions algériennes, selon la même source.
La Turquie a occupé la première place parmi les plus grands importateurs de GNL algérien en 2024, bien que les volumes aient diminué à 4,05 millions de tonnes, contre 4,45 millions de tonnes en 2023.
La France arrive en deuxième position parmi les plus grands importateurs de GNL algérien, avec des importations ayant légèrement augmenté pour atteindre 3,26 millions de tonnes, contre 3,2 millions de tonnes en 2023. Elle a été suivie par l’Espagne, qui a importé environ 1,66 million de tonnes, contre 1,47 million de tonnes l’année précédente.
L’Italie a pris la quatrième place, avec une baisse de ses importations de GNL algé- rien, s’établissant à 1,39 million de tonnes en 2024, contre 1,8 million de tonnes en 2023.
La cinquième place revient au Royaume-Uni, avec des importations de 0,39 million de tonnes en 2024, contre 0,34 million de tonnes en 2023. En outre, environ 0,86 million de tonnes des exportations algériennes de GNL en 2024 ont été dirigées vers d’autres pays.
L’Algérie, un fournisseur fiable
L’Algérie, bien que ses exportations aient diminué, reste l’un des principaux fournisseurs de GNL, avec une part croissante en raison de la contraction générale des importations européennes. Elle devance ainsi des pays comme la Norvège et la Libye, et maintient sa position de fournisseur incontournable pour l’UE.
Cette position stratégique de l’Algérie sur le marché du GNL est d’autant plus importante dans le contexte actuel, où l’Europe cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement en énergie.
En effet, les pays du Vieux Continent ont importé 84,8 millions de tonnes en 2024, contre environ 98,9 millions de tonnes en 2023, soit une baisse de 14,2 %.
Les pays de l’UE se sont tournés vers l’Algérie pour s’approvisionner en gaz, notamment en GNL, depuis le début du conflit entre l’Ukraine et la Russie.
En guise de sanction contre la Russie, l’Europe a décidé de réduire ses importations de gaz russe, diversifiant ainsi ses sources en se tournant vers des fournisseurs fiables comme l’Algérie.
Avec la hausse continue de la demande de GNL, notamment en raison des incertitudes géopolitiques et de la transition énergétique, l’Algérie est bien placée pour maintenir sa place parmi les principaux acteurs du marché mondial.
Alors que l’exportation de son gaz naturel se faisait essentiellement par gazoducs, l’Algérie a augmenté ces dernières années ses capacités de production de GNL, qui est du gaz naturel condensé sous forme liquide pour être transporté sur des méthaniers.
En 2024, l’Algérie occupe la 7e position mondiale en matière de capacité de production de GNL, selon un rapport publié par l’Union internationale du gaz (IGU), avec un volume global de 25,5 millions de tonnes par an.
Elle confirme ainsi son leadership en Afrique dans ce segment, occupant la première place sur le continent devant le Nigeria, qui occupe la 8e place mondiale avec une capacité de production annuelle de 22,2 millions de tonnes, loin devant l’Égypte (12,2 millions de tonnes par an).
En 2023, le GNL algérien a constitué 3 % du marché mondial du GNL. Il faut préciser que 13 millions de tonnes de GNL ont été exportées en 2023 à partir des stations de liquéfaction d’Arzew et de Skikda, soit une augmentation de 2,5 millions de tonnes par rapport au volume d’exportation de 2022, ce qui place l’Algérie en deuxième position en matière d’augmentation du volume d’exportation, après les États-Unis.
Avec une capacité de production de 25,5 millions de tonnes, l’Algérie a la possibilité de quasiment doubler son volume d’exportations.
Exportation de 11,62 millions de tonnes de GNL en 2024
Les exportations algériennes de GNL ont diminué de 13,6 % en 2024, soit une baisse de 1,83 million de tonnes, selon le rapport «Arab and Global LNG in 2024», publié par l’Unité de recherche sur l’énergie, basée à Washington.
Les exportations de GNL de l’Algérie ont atteint 11,62 millions de tonnes l’année dernière (2024), contre 13,45 millions de tonnes en 2023, tandis que l’Europe a continué à absorber la majorité des cargaisons algériennes sur le marché mondial.
De manière générale, les exportations de gaz naturel et de GNL du pays se sont établies à 48,7 milliards de mètres cubes (soit 35,8 millions de tonnes) en 2024, enregistrant ainsi leur niveau le plus bas depuis 2020.
Au quatrième trimestre de l’année dernière, les exportations de GNL de l’Algérie ont augmenté par rapport au trimestre précédent, atteignant 2,76 millions de tonnes, mais elles sont restées inférieures à celles du même trimestre de 2023, qui s’élevaient à 3,5 millions de tonnes.
En termes de performance annuelle, le deuxième trimestre a enregistré le volume le plus élevé des exportations algériennes de GNL en 2024, tandis que le troisième trimestre a connu la baisse la plus importante.
En 2024, le secteur du gaz algérien a été marqué par la signature de nouveaux accords pour développer ses champs de gaz existants, afin de compenser le déficit naturel de ses approvisionnements.
Parmi ces initiatives, Sonatrach a signé un contrat avec la société chinoise d’ingénierie pétrolière pour augmenter la production du champ de gaz « Rar » de 10 millions de mètres cubes par jour.
Dans le même contexte, le pays a franchi une étape importante pour le renforcement de la production nationale, en signant un accord avec la major américaine «ExxonMobil» pour explorer les opportunités dans les bassins d’Ahnat et de Gourara.
En somme, l’Algérie ambitionne d’augmenter sa production ainsi que de doubler ses exportations de gaz à 100 milliards de mètres cubes à moyen terme. Des investissements importants sont en cours de réalisation.
A R.