Après une interruption due à la situation sécuritaire en Libye, la Sonatrach reprend ses investissements dans ce pays. D’autant plus qu’après une année 2020 difficile, Sonatrach a terminé 2021 sur de meilleurs résultats. Notre géant des hydrocarbures a, en effet, exporté pour 34,5 milliards de dollars, contre 20 milliards de dollars, un an auparavant. Fort de cette réussite, le PDG du groupe, Toufik Hakkar, ainsi que les principaux cadres de Sonatrach, se sont succédé début janvier dans les médias pour évoquer les performances de l’entreprise nationale. En ce qui concerne la Libye et en commun accord avec les dirigeants libyens, Sonatrach annonce que le volume de ses investissements en matière d’exploration en Libye, avoisinera, prochainement les 200 millions de dollars, contre 150 millions de dollars actuellement.
Par Réda Hadi
De leur côté, les autorités libyennes par la voix de leur ministre du Pétrole, ont souligné l’importance d’une reprise rapide de l’activité de Sonatrach en Libye, et ce, d’autant plus que cette compagnie est déjà présente sur le sol libyen.
«Sonatrach respecte ses contrats en Libye, des contrats à travers lesquels nous voulons parachever nos engagements contractuels et examiner les voies à même de développer les champs explorés dans les plus brefs délais», a déclaré M. Hakkar, lors d’une conférence de presse animée conjointement avec le président du Conseil d’administration de la National oil corporation (Noc), Mustafa Sanalla, aux termes de la signature d’un protocole d’accord entre les deux parties. Sonatrach et la National oil corporation peuvent jouer un « rôle actif» dans la stabilisation du marché international du gaz, a estimé le PDG du groupe algérien, soulignant que les deux parties s’emploient à répondre aux demandes du marché, y compris au niveau de l’Europe.
A terme, le groupe pétro-gazier public algérien, Sonatrach, va investir 40 milliards de dollars entre 2022 et 2026 dans l’exploration, la production et le raffinage de pétrole et la prospection et extraction de gaz, a indiqué son PDG, Toufik Hakkar.
«Notre plan d’investissements entre 2022 et 2026, est d’environ 40 milliards de dollars dont 8 milliards de dollars en 2022», a-t-il déclaré.
Se développer, une obligation
Pour M. Sayoud Mohamed, qui gère un bureau d’investissements, la reprise des activités de Sonatrach en Libye confortera la position de notre géant pétrolier sur la scène mondiale. «Sonatrach a réussi à maintenir le cap de production pétrolière grâce à la hausse des quotas au sein de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole, ndlr) et à l’augmentation du prix du baril qui a grimpé, en moyenne, de 40 % par rapport à 2020. Ses exportations globales ont aussi augmenté de 19 % en volume, grâce au gaz surtout. Ce chiffre aurait pu être plus important, mais la demande intérieure croit de plus en plus.»
M. Sayoud a, tout de même, souligné qu’en «2011, la Sonatrach avait annoncé un plan d’investissement de 60 milliards de dollars pour la période 2011/2015 afin de renforcer ses capacités de production. Avec l’effondrement des cours du brut à partir de 2014, le groupe a dû, toutefois, réduire ses investissements, qui ont encore été révisés à la baisse après l’éclatement de la pandémie de COVID-19 en 2020 et une nouvelle chute des cours de l’or noir».
Pour cet expert, «au moment où la demande augmente, les compagnies n’investissent pas convenablement pour pouvoir satisfaire cette demande. C’est pourquoi Sonatrach doit saisir l’occasion de l’augmentation des prix pour développer ses activités hors sol national», ajoutant que «les investissements doivent correspondre à une vision à long terme, sinon ils paraîtront sans ambitions»
R. H.