Avant projet de Loi de Finances 2024 : Des augmentations salariales à la clé

Le gouvernement se penche sur l’élaboration de l’avant projet de Loi de finances 2024.  Une première réunion regroupant les représentants des différents ministères a été tenue la semaine dernière au niveau du ministère des Finances. 

Par Akrem R.

En effet, tous les regards seront braqués vers les contours de ce projet de loi qui va tracer les grandes lignes du programme du gouvernement pour 2024 et les budgets alloués à chaque secteur. Une bonne nouvelle est déjà annoncée par le ministre des Finances, Laâziz Fayed. 

Le budget 2024 comprendra, en effet, de nouvelles augmentations salariales promises par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ainsi que de nouvelles mesures visant à améliorer le pouvoir d’achat des Algériens, a-t-il annoncé dans une déclaration à la presse, en marge de la réunion de la 47 e session du Conseil des gouverneurs des banques centrales et des institutions monétaires arabes, qui s’est tenue avant-hier Alger.

Le chef de l’Etat avait ordonné, rappelle-t-on, une augmentation des salaires, au cours de 2023-2024, entre 4.500 DA/an et 8.500 DA/an selon les catégories, soit des augmentations au cours de 2022, 2023 et 2024 atteignant 47%. 

Cette nouvelle augmentation des salaires touchera quelque 2,8 millions de fonctionnaires et contractuels, avait déclaré le ministre du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale. « Pour 2023 et 2024, il va y avoir une augmentation des salaires qui va toucher 2,8 millions de fonctionnaires et contractuels. 

C’est 150 points indiciaires sur les deux années , a avait précisé le ministre, qui a souligné que l’incidence financière des dernières augmentations des salaires est de 340 milliards de DA 2023 et sera de 341 milliards pour 2024.

«Pour les deux années (2023 et 2024), elle sera de 681 milliards de DA. Si l’on rajoute ce qui a été fait en 2022, l’incidence financière sera de 900 milliards de DA », avait-il dit. Ces efforts traduisent la volonté du gouvernement pour la préservation et l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens.  

Outre les augmentations salariales, le gouvernement poursuivra sa politique de subvention des produits de large consommation. Lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, le chef de l’Etat a instruit son Exécutif afin d’apporter des correctifs sur la LF 2023, en incluant un budget supplémentaire pour la prise en charge des mesures décidées dans le cadre de la préservation du pouvoir d’achat du citoyen. 

Élargissement de la liste des produits subventionnés 

Face à une inflation importée, le gouvernement a été contraint d’élargir la liste des produits concernés par le dispositif de subvention, en intégrant les légumes secs et riz. Les prix de ces produits très prisés par les consommateurs ont atteint des niveaux record sur le marché national. Ils sont devenus hors de portée des faibles revenus. 

Des instructions ont été données au ministère de l’Agriculture afin d’inonder le marché national en légumes secs à des prix «adaptés». Les premières opérations de commercialisation seront lancées incessamment à travers les 58 wilayas, par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC).

En effet, les prix de ces produits seront fixés par l’Etat et ne connaitront aucune augmentation, avait rassuré le ministre de l’Agriculture, Abdelhafid Henni, en citant, à titre indicatif que le prix du riz est fixé à 140 DA/kg, alors qu’avant il atteignait les 400 DA/kg !

La différence sera assumée par le Trésor public. En clair, le budget affecté aux transferts sociaux devrait connaitre une hausse importante par rapport à l’année actuelle (2023), où il était, déjà, de l’ordre de 5000 milliards de DA. 

Mais cela n’aura pas d’impact sur les équilibres budgétaires de l’Etat, du fait que les prix du pétrole sont en nette amélioration pour ce dernier semestre (plus de 90 dollars) et une prévision d’un baril à 87 dollars pour l’année 2024.

Donc, le gouvernement sera plus au moins en situation confortable et n’aura pas de difficultés pour l’élaboration de la nouvelle Loi de Finances (2024) et ne sera pas également dans l’obligation d’augmenter ou d’instaurer de nouvelles taxes. Il est demandé aux services des impôts d’élargir l’assiette des contribuables, en lutant efficacement contre l’évasion fiscale à travers la généralisation de la numérisation.

14 953,68 milliards de DA de dépenses pour 2024

Selon les directives transmises dès le mois de mai dernier à travers une note d’orientation du ministère des Finances aux différents ordonnateurs publics et représentants des démembrements et organismes de l’État, le niveau global des dépenses budgétaires à prévoir est fixé à titre prévisionnel à 14.953,68 milliards de dinars pour 2024 et à 14.965, 49 milliards de dinars pour 2025.

Un plafond en légère hausse par rapport à celui autorisé par la loi de finances de l’exercice en cours qui était de 13.786,8 milliards DA, dans le but de répondre surtout à la nécessité de couvrir les récentes augmentations salariales.

Le nouveau cadre budgétaire prévu pour l’année prochaine, tel que le fixent les directives du ministère des finances, aura comme priorité « d’assurer la soutenabilité des dépenses publiques », tout en stimulant l’activité économique et en veillant à « restaurer l’équilibre du budget de l’État à moyen terme » à travers « une meilleure gestion des deniers publics ».

Par ailleurs, le ministre des Finances, Laâzi Fayed a évoqué la nouvelle Loi monétaire et bancaire entrée en vigueur après sa publication au Journal officiel en juin dernier. Il a fait savoir que les textes d’application de cette nouvelle loi seront publiés la semaine prochaine.

Ces textes couvrent plusieurs questions, notamment les modalités de fonctionnement des bureaux de change agréés pour les devises étrangères, la monnaie numérique et d’autres dispositions nécessitant des éclaircissements pour une mise en œuvre sur le terrain. 

A. R.

Quitter la version mobile