Le secteur minier connaît une véritable dynamique au cours des deux dernières années. De nombreux projets, principalement dans les secteurs du fer et de l’acier, du phosphate, du zinc et du plomb, sont en cours de réalisation. En effet, le principal défi aujourd’hui est de répondre aux besoins de l’industrie nationale et de promouvoir les exportations.
Par Akrem R.
Selon le conseiller du ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Djamel Eddine Choutri, l’Algérie a consacré 1,3 milliard de dollars en 2023 pour l’importation de matières minières nécessaires au marché national.
Cette facture est appelée à augmenter davantage à l’avenir, notamment avec les expansions menées par le groupe sidérurgique de Bellara à Jijel et le groupe Tosyli à Oran.
L’accélération des projets miniers, à l’instar de celui du fer à Gara Djebilet (Tindouf), du phosphate à l’Est du pays, ainsi que du zinc et du plomb à Béjaïa, est plus que nécessaire pour répondre d’abord aux besoins nationaux en ces minéraux et, par la suite, conquérir des parts de marché à l’international, après valorisation.
Ceci s’inscrit dans le cadre de la contribution à la diversification de l’économie nationale et à l’augmentation des exportations hors hydrocarbures.
«Tous ces projets s’inscrivent dans l’orientation des hautes autorités du pays visant à encourager les exportations. Ces projets que nous avons évoqués répondront tous à la demande locale de matières premières pour l’industrie nationale, ce qui signifie que nous réduirons les importations et exporterons l’excédent», a souligné Djamel Eddine Choutri, lors de son passage au forum de la radio nationale, expliquant que, selon les études et prévisions, ces projets auront une grande contribution à l’augmentation des exportations hors hydrocarbures, que ce soit pour les engrais, le fer, le zinc ou le plomb.
À titre d’exemple, «nous pré-voyons que plus de 50 à 60 % des engrais produits par la transformation du phosphate à l’Est du pays seront destinés aux marchés internationaux». Idem pour le fer et l’acier.
En effet, après satisfaction de la demande locale, les excédents seront également orientés vers l’exportation une fois ces projets complétés. Il en va de même pour le zinc.
Après négociation avec le partenaire australien, «nous procéderons à la transformation locale du métal pour y ajouter une valeur ajoutée plus importante, puis exporterons le produit fini une fois que la demande locale sera satisfaite», détaille-t-il.
En clair, le défi consiste à parvenir à la transformation de «nos matières premières, en exploitant pleinement nos capacités, dont certaines sont actuellement inexploitées», dira pour sa part, Nadjiba Bourenane, directrice générale des mines au ministère.
«Nous procédons à la valorisation de certaines matières sous forme de matières premières non transformées, mais lorsque nous entreprendrons le processus de transformation, il y aura une valeur ajoutée», souligne-t-elle.
Entrée en exploitation à partir de 2026 et 2027
Concernant l’avancement de ces projets et leur importance dans la stratégie nationale de diversification économique, la même responsable a affirmé que le secteur accorde une grande importance au développement de ces projets structurants, parmi lesquels figure le projet de développement du phosphate et sa transformation sur les sites de Bled El Hadba dans la wilaya de Tébessa.
Le projet de transformation de cette matière première en engrais divers entre dans le cadre de l’industrie pétrochimique.
«Actuellement, le secteur a ouvert la mine de Bled El Hadba et a immédiatement commencé le développement de toutes les installations minières pour l’extraction de la matière première, estimée à six millions de tonnes, qui seront transformées sur le site de Blad El-Hedba. Le gisement de phosphate de Blad El-Hedba contient entre 1,2 et 2 milliards de tonnes, avec un potentiel d’expansion. Dans la première phase, le groupe Sonarem, en partenariat avec le groupe Sonatrach utilisera ces réserves pour extraire chaque année 6 millions de tonnes pouvant être transformées. Une fois transformées, ces 6 millions de tonnes seront envoyées à Bled El Hadba pour produire et extraire divers engrais. Ensuite, nous avons également le projet de zinc et de plomb à Tala Hamza (Bejaïa), où le secteur a ouvert le gisement ainsi que toutes les installations en cours de construction pour démarrer la production autour de l’année 2027, en partenariat avec la société australienne Terramin. Il y a également le projet de Ghara Djebilet, dans le sud-ouest du pays, où nous avons également ouvert la mine et toutes les installations minières pour alimenter la zone économique de Béchar et développer l’industrie du fer et de l’acier, ainsi que toutes les dérivées liées à la production de l’acier», détaille-t-elle.
Réalisation de deux unités de transformations du fer
Sur ce point, le conseiller du ministre de l’Énergie, des Mines et des énergies renouvelables, Djamel Eddine Choutri, a fait savoir que les travaux de réalisations de deux unités de transformation ont été lancés.
La première consiste à la réalisation d’une unité de traitement primaire d’une capacité de 4 millions de tonnes/an, son entrée en production étant prévue pour décembre de 2025.
Ce traitement primaire servira, ajoute-t-il, de matière première, qui sera ensuite dirigée vers la zone industrielle de Béchar, où le projet du Centre de transformation a également démarré, avec une capacité de production annuelle estimée à 10 millions de tonnes/an.
Ce projet sera réalisé en partenariat entre les deux groupes, à travers une filiale Feraal et le groupe Tosali Algérie.
Concernant les partenariats, jusqu’à présent, ces projets nécessitent des technologies, des connaissances et des performances. Le secteur continue donc de rechercher des partenaires étrangers dans ce domaine, et certains partenariats ont déjà été concrétisés, comme celui du zinc et du plomb dans la wilaya de Béjaïa, réalisé en partenariat avec l’opérateur australien Terramin.
Pour le projet de Ghara Djebilet, le premier partenariat a eu lieu avec l’opérateur Tosyali Algérie, et «nous sommes en négociations et études avec des partenaires étrangers pour dé- velopper et achever ce qui est prévu, en particulier pour le projet de Ghar Djebilet. Nous aspirons à atteindre une extraction de 50 millions de tonnes et à produire environ 25 millions de tonnes de produits métalliques transformables ou finis d’ici 2040», conclut-il.
A. R.