Autosuffisance céréalière et sécurité alimentaire : Le gouvernement déroule sa feuille de route

Réalisation de 30 silos de stockage de céréales : Le programme lancé officiellement

L’Algérie veut renforcer sa sécurité alimentaire. Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a, ainsi, déjà tracé sa feuille de route de la campagne agricole pour la saison 2024-2025. Des objectifs ambitieux ont été ainsi fixés pour cette saison. En effet, il est prévu l’emblavement céréalier de 3,2 millions d’hectares, soit une hausse de plus d’un million d’hectares comparativement à la saison précédente.

Par Akrem R.

Le ministère de l’Agriculture a mobilisé tous les moyens nécessaires pour atteindre les objectifs fixés et la concrétisation des engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

Pour le chef de l’Etat, la sécurité alimentaire est la priorité du gouvernement. Des résultats encourageants ont été déjà réalisés dans ce domaine, notamment en matière de céréales, dont l’autosuffisance est à la portée de notre pays, en particulier, en blé dur.

Lors d’une rencontre nationale avec les cadres du secteur, le ministre Youcef Cherfa a mis la barre très haute concernant les superficies à allouer aux céréales.

«Nous avons fixé comme objectif l’emblavement céréalier de 3,2 millions d’hectares lors de la saison 2024-2025 avec la mise à disposition, à cet effet, de 5,2 millions de quintaux de semences», précise-t-il, en appelant les directeurs des services agricoles à travers les différentes wilayas du pays à recourir à la numérisation dans la collecte des données relatives aux terres cultivées et aux besoins en semences.

À travers cette démarche, le ministre veille au grain et ne laisse rien au hasard. Il a, en effet, ordonné de recourir à la numérisation et l’introduction de données «précises» via la plateforme numérique du ministère de l’Agriculture. Ceci permettra, dira-t-il, de bien préparer la prochaine campagne labours-semailles.

Et d’ajouter : «Les objectifs de chaque wilaya pour la campagne labours-semailles 2024-2025 seront fixés avec précision à la fin du mois d’août prochain».

Le ministre de l’Agriculture a assuré que les semences et les engrais seront mis à la disposition des producteurs dans les délais.

En clair, le ministre ne veut pas rééditer les erreurs de la saison écoulée, dont des retards et des perturbations qui avaient caractérisé l’opération d’octroi de semences et des engrais, avant qu’une solution ne soit trouvée en décembre 2023.

«Les résultats de la saison 2023-2024 relèvent du miracle compte tenu des obstacles rencontrés lors de la distribution des semences et des engrais aux agriculteur», rappelle-t-il.

Afin d’éviter qu’un tel scénario ne se reproduise, le ministre a enjoint les directeurs des services agricoles de tenir compte des exigences des professionnels qui sont les mieux placés pour déterminer les besoins liés à la campagne labours-semailles.

Le défi de l’augmentation des rendements

Concernant le rendement dans les wilayas du Sud, le ministre a rappelé qu’il était de 47-51 quintaux/hectare la saison précédente, estimant qu’«il ne devrait pas être inférieur à 55 quintaux/hectare en 2024- 2025» avec la décision du président de la République de porter à 500.000 hectares les superficies cultivées en céréales dans le sud.

Le respect de l’itinéraire technique est plus que jamais recommandé par les agronomes afin d’augmenter les rendements. Ces derniers appellent à l’introduction de l’intelligence artificielle (IA) et d’autres techniques innovantes dans les cultures céréalières, en particulier l’irrigation intelligente.

Les aléas du changement climatique sont les premières menaces pour l’agriculture aujourd’hui. L’association de la science et de la recherche scientifique sont également recommandées pour surpasser ces contraintes, à travers la mise à la disposition des agriculteurs de variétés de semences résistantes aux changements climatiques, notamment la sécheresse. C’est un véritable défi à relever par l’ensemble des agriculteurs et pouvoirs publics.

Conscient de cette réalité, des mesures importantes ont été déjà prises par le gouvernement, en s’orientant de plus en plus vers une céréaliculture irriguée et l’agriculture saharienne.

Des facilitations pour booster l’agriculture saharienne

Des facilitations sont accordées aux agriculteurs pour la réalisation de forages et la mobilisation des eaux épurées, dont le but est d’augmenter significativement les superficies irriguées.

C’est le seul moyen de faire face à la baisse des précipitations ces dernières années. La production des cultures pluviales aux régions du nord du pays, notamment à l’ouest, est en net recul, avec des rendements n’excédant pas les 20 quintaux/ha.

Les superficies moissonnées durant cette période 2023-2024 ont dépassé 1,1 million d’hectares sur un total de plus de 2,8 millions d’hectares, soit 40% de la surface cultivée, a précisé le Directeur général de la production agricole, Messaoud Bendridi, au cours de cette réunion.

Jusqu’à présent, 18 millions de quintaux ont été moissonnés dans les wilayas du nord, notamment Guelma, Mila, Constantine et Sétif, qui totalisent 47% de la production jusqu’au 28 juillet.

Des résultats positifs mais qui restent en-deçà des attentes. Le développement de l’agriculture saharienne s’impose avec acuité.

Les premières expériences du grand Sud ont donné des rendements acceptables, avec une moyenne de 47-51 quintaux/ha soit le double au Nord du pays.

Les superficies cultivées dans les wilayas du sud s’élèvent à 106.000 hectares sur un total d’environ trois millions d’hectares au niveau national, selon les données présentées par le même responsable.

Il est à rappeler que le Président Tebboune avait ordonné d’augmenter les terres cultivées au Sud de 500 000 ha.

Une superficie qui contribuera à l’augmentation de la production nationale et la réalisation de l’objectif ambitieux à savoir répondre aux besoins nationaux qui sont de l’ordre de 9 millions de quintaux/an.

Un programme de 150 000 ha pour les légumineuses

S’agissant des légumineuses, un objectif de 150 000 hectares a été fixé pour cette saison, a ajouté M. Cherfa, qui a appelé à accorder de l’importance à cette filière et à remédier à la baisse de la production.

Pour ce faire, il a instruit les cadres du secteur à l’effet de maîtriser les intrants, de préparer les semences et les engrais et de prendre toutes les mesures nécessaires avant la fin du mois d’octobre 2024».

Le ministre a aussi rappelé aux directeurs des services agricoles la nécessité de déterminer, avant le 10 août prochain, la superficie réelle destinée à la culture des légumineuses.

Cherfa a en outre souligné l’importance du programme de culture du maïs jaune pour atteindre l’autosuffisance en augmentant les superficies cultivées au cours des trois prochaines années.

A. R.

Quitter la version mobile