Après plusieurs mois d’arrêt, l’activité de montage de véhicules en Algérie redémarre. C’est l’usine de montage de véhicules de la marque sud-coréenne Hyundai qui a ouvert le bal, jeudi dernier, en attendant que les autres marques et usines suivent le pas.
Par Akrem R.
Implantée dans la zone industrielle, Zaaroura, dans la wilaya de Tiaret, l’usine de l’ex-homme d’affaires, Tahkout Maheddine, récupérée par l’Etat sur une décision de justice et placée sous la tutelle de la wilaya de Tiaret, verra la reprise, durant cette première étape, de lignes de montage de véhicules, outre, la reprise de travail de 158 employés, a précisé le DG de TMC, Khaled Djaballah. Il est aussi question de 5 autres lignes de montage dans la seconde étape.
Ainsi, la remise en activité des 7 lignes de montage «permettra de mettre sur le marché national 70.000 véhicules par an, et avec l’unité de Frenda (Tiaret) d’une capacité de 30 000 véhicules/an et 100 employés ». Il est attendu de voir ce chiffre passer à 100 000 véhicules/ans.
Une nouvelle perçue comme étant une bouffée d’oxygène pour le marché automobile local. Ce dernier connait un déficit énorme en matière de l’offre. D’ailleurs, il suffit d’aller voir les prix pratiqués sur le marché d’occasion ou du neuf pour constater de près une situation inédite: les prix des voitures de moins de 10 ans dépassent les… un millions de DA !
Donc un grand espoir fondé sur la relance des activités de ces usines de montage (SKD et CKD), en attendant la mise en place d’une véritable industrie, dont le taux d’intégration seraient respectables et conformes au nouveau Cahier des charges.
Afin justement d’éviter les mauvaises expériences du passé, qui n’ont donné aucun résultat en dépit des sommes faramineuse déboursées, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait été aussi clair que catégorique s’agissant d’une véritable industrie automobile et non d’unités de « gonflage de pneus ».
« L’Algérie passera à une autre expérience qui s’appuie sur le véritable montage automobile», avait-il assuré, relevant dans ce sens, que le montage de véhicules « devrait nous permettre d’entrer dans l’étape de l’industrie mécanique, avec, tout autour, un tissu de sous-traitance et des outils permettant un taux d’intégration, dès le départ, de 30 à 40% ».
M. Djaballah a expliqué que la décision de faire redémarrer deux lignes de montage, comme première étape, est justifiée par la disponibilité de la matière première, à savoir, les kits d’environ 2 344 voitures, l’équivalent de trois mois de travail en continu.
Début de la vente au grand public à partir du premier trimestre 2023
Il a précisé que la deuxième étape de la relance de l’usine interviendra en janvier 2023, avec le redémarrage de deux nouvelles lignes, pour arriver, progressivement, à la relance de toutes les lignes de l’entreprise, qui sont prêtes à reprendre l’activité, selon la disponibilité de la matière première.
En outre, le même responsable a fait savoir, hier, dans une déclaration à la presse, que l’opération de vente de véhicules aux citoyens sera lancée à partir du premier trimestre 2023, tout en précisant que la voiture Accent sera disponible avec un moteur à essence de 1,6 litre, d’une capacité de 1,4 litre, et un moteur diesel CRDI de 1,6 litre. Le responsable, toutefois, s’est abstenu de donner des précisions sur les prix, en se contenant de dire qu’ils seront annoncés au moment opportun. « Les prix de nos véhicules seront réfléchis et accessibles à tous», souligne-t-il.
40% du taux d’intégration
Concernant le taux d’intégration, le DG de TMC a fait savoir qu’au niveau de l’usine de montage, il y a trois autres usines dont deux sont prêtes. Elles sont spécialisées dans la production des postes radio, les sièges des véhicules et des composants en plastiques.
Ces trois usines porteront le taux d’intégration à environ 40%, a-t-il estimé, faisant étant de l’existence d’une autre unité à Khemisti (wilaya de Tissemsilt), spécialisée dans la production de composants en plastiques des véhicules.
A noter que cette reprise de l’usine de Hyundai intervient après les annonces des autorités du pays relatives au secteur de l’automobile. Le 9 octobre, lors d’une réunion du Conseil des ministres, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a autorisé les citoyens à importer les véhicules de moins de trois ans « à leurs frais et pour leurs propres besoins et non à des fins commerciales ».
Il a également autorisé « les constructeurs automobiles étrangers à importer les véhicules pour les vendre en Algérie, parallèlement au suivi méticuleux et continu du processus de lancement d’une véritable industrie automobile en Algérie, dans les plus brefs délais ».
Quelques jours plus tard, soit le 13 du même mois, une convention-cadre a été signée, à Alger, entre le ministère de l’Industrie et le constructeur automobile italien FIAT, filiale du groupe Stellantis, prévoyant le lancement d’un projet de construction automobile dans la zone industrielle Tafraoui dans la wilaya d’Oran. Dans son côté, Renault Algérie Production (RAP) a annoncé la reprise bientôt de son usine de montage de véhicules à Oued Tlelat à Oran. Dimanche dernier, lors d’une réunion du Conseil des ministres, le Président Tebboune a instruit le Gouvernement de publier d’ici une semaine le cahier des charges fixant les conditions et modalités de l’activité de concessionnaires d’importations de véhicules. Ainsi, le dossier automobile sera enfin résolu et le marché connaitra une nouvelle dynamique et stabilité.
A. R.