Attribution des projets : L’AAPI adopte une nouvelle stratégie

Siège de l'AAPI

L’occupation et le développement des territoires est l’une des préoccupations du gouvernement. Toute une stratégie est mise en place pour en finir avec le déséquilibre régional en matière de développement local et socioéconomique. En effet, les services de l’Agence algérienne de la promotion de l’investissement (AAPI) ont adopté une nouvelle démarche, en orientant, au moins, un grand projet vers une région. C’est une démarche qui commence déjà à porter ses fruits sur le terrain, affirme Omar Rekkache, DG de l’Agence, annonçant qu’une vingtaine de grands projets nationaux et étrangers sont concernées par cette opération visant l’amélioration de l’attractivité de certains territoires.

Par Akrem R.

«Nous avons adopté la démarche de création, dans chaque région, d’une activité locomotive à travers un grand projet, ce qui a abouti à la création d’une vingtaine de projets grand format, soit étrangers ou nationaux», a-t-il expliqué dans une déclaration accordée à la radio nationale.

D’importantes superficies de fonciers sont affichées déjà par l’AAPI dans certaines régions mais qui restent toujours sans preneurs. C’est dire que ces régions sont peu attractives, d’où la nécessité de prendre des mesures incitatives pour capter des investissements.

Rekkache a, ainsi, évoqué certains grands projets installés dans le sens de la démarche de l’équilibre régional, comme c’est le cas dans la wilaya d’Oran avec un grand projet de fabrication de pneumatiques.

« Nous avons mis en place un projet sur 17 hectares de fabrication de la pneumatique dans la région de Tafraoui. Il est en phase de réalisation en partenariat entre un algérien et une société chinoise de renommée mondiale dans le domaine, avec un objectif de création de 2000 emplois», a-t-il détaillé.

Un autre projet structurant, pour la fabrication de papier et de carton de la société Général Emballage, sera réalisé au niveau de la wilaya de Nâama.

En effet, pas moins de 1500 emplois seront créés par cet important projet d’un investissement de 37 milliards de DA, a précisé le DG de l’AAPI. Et d’ajouter : « Nous avons aussi travaillé sur la réactivation de la zone d’El Kseur à Bejaïa. Trois à quatre projets de locomotive sont prévus, dont un projet de production d’alcool chirurgicale. C’est un véritable projet de substitution à l’importation.

Un deuxième projet sera réalisé par un partenaire turc pour la transformation de grains d’olivier. Au niveau de la wilaya de Boumerdes, un projet d’emballage métallique de canettes de boisson non alcoolisée est prévu. C’est un projet de substitution à l’importation, permettant à l’Algérie d’économiser des centaines de millions d’euros. Cette stratégie, souligne le premier responsable de l’agence, vise à revitaliser les zones économiquement moins actives et à créer un équilibre territorial durable et à promouvoir un développement équilibré à travers le pays.

Vers la création de l’attractivité territoriale

De nombreux autres projets de grande importance sont également en cours de lancement, notamment, dans le domaine de l’agroalimentaire. Le DG de l’AAPI a cité le mégaprojet algéro qatari pour la production de la poudre de lait qui sera réalisé dans la wilaya d’Adrar et un deuxième pour la production de blé dur et légumineuses avec les Italiens au niveau de la localité de Timimoun.

D’un investissement de 420 millions d’euros, ce projet en partenariat avec BF devrait contribuer à la création de valeur ajoutée, de l’emploi et, surtout, au renforcement de la sécurité alimentaire du pays. Un autre grand projet en phase de réalisation sera réalisé en partenariat avec un Turc pour la production de cuir et gélatine.

Ce dernier sera installé dans les Hauts Plateaux, affirme-t-il, annonçant, également, la réalisation de deux projets pour la production et transformation du sucre. Un premier projet structurant sera réalisé par la société Tafadis du Groupe Madar dans la wilaya d’Ouargla sur une superficie de 200 ha uniquement pour la partie industrielle et un deuxième projet sera implanté dans la wilaya de Ghardaïa et réalisé par la Sarl Baraka pour un montant de 7 milliards de DA, a précisé Omar Rekkache qui a révélé que d’autres projets dans le domaine touristique seront réalisés au niveau de Boumerdes, Béjaïa et Mostaganem.

En somme, ces projets de grande envergeure donneront certainement une nouvelle impulsion au développement local et un équilibrage en matière qu’équilibre régional.

Durant ces cinq dernières années, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait accordé une grande importance à cette question, instruisant son gouvernement pour l’exploitation des richesses de chaque région du pays.

Des mesures incitatives et des avantages importants sont accordés aux investisseurs qui s’installent dans les zones éloignées (Hauts Plateaux et Grands Sud). La politique d’investissement, tracée par les pouvoirs publics, vise la création d’une économie structurée, plus diversifiée, compé- titive et robuste.

C’est dans ce cadre que le DG de l’AAPI a annoncé une série de directives élaborées en étroite collaboration avec les priorités nationales définies par l’Etat, visant à structurer et à prioriser les projets d’investissement enregistrés auprès de son agence.

8050 projets enregistrés à l’AAPI, pour un montant de 25 milliards de dollars

Omar Rekkache a expliqué que les projets sont minutieusement classés en fonction des priorités stratégiques fixées par l’Etat, comprenant trois grands axes : les projets visant à se substituer aux importations, ceux à produire des intrants essentiels pour les projets de transformation et enfin les projets créateurs de solutions innovantes.

«Cette approche vise non seulement à renforcer la souveraineté économique du pays, mais aussi à stimuler la création d’emplois et à augmenter la valeur ajoutée nationale», a-t-il souligné.

Concernant les perspectives de l’agence, Rekkache a indiqué que pour l’année en cours, l’AAPI vise à atteindre un impressionnant total de 10.000 projets enregistrés d’ici fin 2024, avec déjà, 8050 projets à son actif.

«Cette dynamique soutenue pourrait potentiellement créer jusqu’à 200.000 nouveaux emplois, renforçant ainsi le tissu économique national et offrant de nouvelles opportunités aux citoyens algériens», a-t-il souligné, affirmant que l’AAPI est en négociation avec plusieurs partenaires étrangers, activant dans des filières énergivores, voulant s’installer en Algérie pour tirer profit des avantages comparatifs, dont le prix de l’énergie.

« Nous sommes en phase d’étude et d’évaluation des demandes de ces partenaires sur l’apport de leurs projets à l’économie nationale. Quant aux montants d’engagement à l’investissement, l’intervenant les a chiffrés à près de 25 milliards de dollars (3585 milliards de DA).»

Pour lui, c’est un objectif en deçà de nos attentes, tenant compte des intentions d’investissement. Actuellement, seulement 8500 projets sont en cours de réalisation.

Le DG de l’AAPI a, par conséquent, appelé à la mise en place rapide des agences foncières afin de réunir tous les conditions nécessaires pour le lancement effectif des projets enregistrés. Il est à rappeler que depuis le début de l’année, 258 décisions provisoires d’octroi du foncier sur les 450 assiettes disponibles ont été octroyées.

A. R.

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