Le village d’Attatba, relevant de la wilaya de Tipaza, n’est pas au bout de ses peines. En effet, c’est pratiquement le même refrain qu’ailleurs, entendu auprès des citadins. «La qualité et le prix des denrées alimentaires, -comprendre agricoles [ndlr]-, laissent à désirer», avons-nous entendu en bus, de retour d’un tour au dit village. Pourtant, il aurait semblé logique, mais pas évident, que le rapport qualité-prix des produits agricoles échangés au niveau du Marché de gros des fruits et légumes de Attatba (EMAGFEL) soit profitable en premier et dernier ressort aux gens du village. Il n’en n’est absolument rien. La région centre du pays est déjà desservie par trois autres marchés de gros de fruits et légumes: ceux de Bougara, Boufarik et d’Alger. Le marché, mine de rien, et d’après des explications fournies par l’administration reçoit les productions agricoles depuis les quatre coins du pays et dessert ces mêmes destinations : Est, Ouest, Centre et Sud. Interpellé au sujet des fruits exotiques, notre interlocuteur se désole que seule la banane est échangée sur site. Exit donc, les autres caprices que sont l’ananas, kiwi, etc.
Par Farid Mellal
EMAGFEL : «Pas la peine de s’attarder sur la mercuriale»
Le marché de Attatba a été mis en service en 1993, apprenons-nous également auprès de l’administration qui gère EMAGFEL. C’est une entreprise publique économique qui permet à la disposition des mandataires-grossistes ses espaces et infrastructures. Sur ce chapitre, il existe une (01) plate-forme à ciel libre, 05 espaces frigorifiques et environ 200 carreaux destinés à entreposer les marchandises arrivées directement des champs.
Selon des horaires de travail adaptés, le marché court de 3h30mn du matin jusqu’à 16h00 de l’après-midi. En plus du personnel de l’administration proprement dite, 87 employés dont en majorité des agents d’hygiène et de sécurités veillent à la bonne marche de l’établissement. Mine de rien, des sommes colossales sont échangées, fait-on judicieusement observer. Les échanges se font en quasi-exclusivement en espèces, a-t-on constaté.
Le marché s’étend sur une superficie de 4 ha. Il est situé à l’entrée Est du village, en venant de la ville de Koléa et de l’agglomération de Megtaâ Kheira (Douaouda).
En ce qui concerne la mercuriale des prix proprement dite, le responsable administratif qui nous accueille nous conseille gentiment de ne pas trop s’attarder sur. Cependant, l’administration tient quotidiennement et diffuse auprès des usagers du marché, les autorités et organismes publics concernés, un relevé journalier des prix des produits vendus à l’intérieur du Marché. Le relevé est opéré trois (03) fois par jour, à 8 heures et 10 heures du matin et à 13 heures après midi. Les chiffres constatés lors de ces relevés sont communiqués quotidiennement à la Direction du Commerce de la Wilaya de Tipaza.
L’Entreprise élabore également un bulletin périodique (quotidien, mensuel et annuel) indiquant le flux de marchandises transitant par le Marché de Gros d’Attatba et les opérations de vente effectuées suivant : nature et variétés, origine et destination, poids et prix.

Données générales : 45 marchés de gros à travers le territoire national
Selon des données non actualisées puisées du site du portail du ministère du Commerce et de la Promotion des Exportations, il existe 45 marchés de gros des fruits et légumes implantés à travers le territoire national. Le nombre de wilaya est de 58 selon le dernier découpage administratif. Les wilayas qui ont plus d’un marché de gros, sont Mascara (03 marchés de gros), Batna (02), de Khenchela (02) et Blida (02).
Ces marchés ont été réalisés au fur et à mesure. Durant les années 80, 12 marchés ont été réalisés, 19 marchés pendant les années 90, et 12 autres marchés à la faveur des années 2000. Il y a lieu de noter que tous ces marchés de gros ont été construits à la faveur de l’Indépendance. Le marché de gros de Boufarik qui a été hérité de l’ère coloniale et le marché de gros de Bougara a été mis en service durant les années 70.
Quatre (04) marchés sont à vocation nationale: à Oran (El-Karma), à Boumerdès (Khemis El-Khechna), à Blida (Bougara), et à Biskra (El-Ghrous).
Quatorze (14) marchés sont à vocation régionale et sont localisés dans les wilayas de Tipaza (Attatba), d’Alger (Eucalyptus), de Djelfa, de Blida (Boufarik), de Tlemcen, de Mostaganem (Sayada), de Mila (Chelgoum-Laid), de Sétif, de Chlef, de Mascara (Mohammedia), d’Annaba (El-Bouni), de Ouargla, de Constantine et de Batna (Oued-Chaaba). Le restant des marchés est à vocation locale.
L’EMAGFEL est une EPE
L’EPE. EMAGFEL se présente comme suit : un terrain d’assiette de 40.000 m2 dont 13.320 m 2 en surface couverte. L’administration est abritée sous un bloc administratif d’une superficie de 110 m2, comprenant les services de l’administration générale et le département de l’exploitation commerciale. Enfin un bloc administratif d’une superficie de 147 m2, servant les services sécurité et la caisse principale.
L’activité principale (vente et achat en gros de fruits et légumes) se déroule dans des espaces commerciaux dotés d’un système de brumisation, appelés «carreaux» destinés à la location au bénéfice des mandataires – grossistes en fruits et légumes.
Ces carreaux sont répartis sur cinq (05) hangars principaux. Le HANGAR «A» est une infrastructure de 1080 m2, comportant 16 carreaux dont 11 carreaux de 40 m2 chacun et 8 carreaux de 80 m2 chacun.
Le HANGAR «B» est d’une superficie de 3920 m2, comportant 64 carreaux, dont 32 carreaux de 40 m2 chacun et 32 carreaux de 80 m2 chacun.
Le HANGAR «C»: s’étend sur 2940 m2, comportant 48 carreaux de 60 m2 chacun.
Le HANGAR «D»: s’étend sur 1940 m2, comportant 48 carreaux de 40 m2 chacun.
Le HANGAR «F» est une infrastructure de 300 m2, abritant 05 carreaux de 60 m2 chacun avec chambres froides en froid positif d’environ 250 m3 chacune.
Le marché de gros de fruits et légumes de Attatba est doté de commodités, à savoir blocs sanitaires publics, fontaines publiques, salles de prière, cafétéria, restaurant, kiosques quatre-saisons, bureaux de tabacs et journaux, kiosque multiservices, un pont bascule de 30 tonnes, et aires de stationnement d’une contenance de 1000 véhicules.
Cette administration est gérée actuellement par M. Yahia Aït Messaoud. Lors d’un premier contact ce mardi 09 mai, le responsable était en déplacement. Le marché ne donne pas lieu à négoces le vendredi et le jeudi est jour de repos pour l’administration.

Oui un marché de gros… : Mais quels intérêts pour les attatbis !
Sans trop méjuger, et même si les édiles locaux trouvent à redire à propos du montant des redevances empoché grâce à l’activité, ils ne nient pas que les emplois indirects générés via le négoce des fruits et légumes sont allègrement offerts aux résidents, et ceux des alentours. Le métier de charretier est à la portée du quidam en quête de quelques sous de plus. Pour certains, c’est un gagne-pain. Ils sont 600 charretiers en exercices par jour.
Justement les pousses-pousses font un incessant va-et-vient à l’intérieur de cette ruche humaine. Charrettes tirées par la force humaine: les dockers des temps modernes profitent en premier lieu aux gens de Attatba. Ce sont en règle générale des travailleurs dont le salaire ne suffit pas à mener à terme des projets de vie et qui pour venir à bout des frais de mariage, acquisition ou extension d’habitat, achat de véhicule de tourisme, budget de voyages, saisissent leurs journées de repos. Pour certains c’est la source principale de leurs revenus. Le vendeur-détaillant de la ville est presque happé par les charretiers, qui assurent et transbordent pour lui des cageots chargés de fruits, de légumes. De la prime aurore, jusqu’au crépuscule. Depuis le carreau, jusqu’à son véhicule.
Des occasionnels bien évidemment aussi saisissent l’opportunité de ce travail de charretier, à savoir des personnes en période de chômage, des étudiants ou encore des jeunes en quête d’argent de poche.
Les carreaux-entrepôts ne désemplissent pas et les camions chargés de productions venant de lointaines contrées passent aussi la nuit. Lors des périodes fastes, camions et camionneurs veillent à la belle étoile, parfois carrément sur le bord de la route longeant le village. Un groupement fixe de Gendarmerie veille bien entendu. Les camionneurs sont autorisés à garer leurs camions à l’intérieur du marché.
Ces entrepôts sont tenus par des mandataires à la réputation établie. Mokhtari M. est de ceux-là. Cet enfant de Chahid est mandataire de métier, installé au Marché depuis des années. Il est mandataire dans la région bien avant l’ouverture de ce marché de gros. Il en est devenu milliardaire mais tient demeure et train de vie modestes. «Il y a à boire et à manger avec l’activité de mandataire», confie-t-il sans vouloir en dire plus. Mais soyons honnêtes : il y a l’aléa de se voir débouter et submerger par une marchandise en souffrance. Unique sinon la seule réplique : stocker les quantités invendues dans les frigos pour des jours meilleurs et ne pas brader la sueur du fellah. A moins que l’industrie de transformation et de conservation dépendante la filière agro-alimentaire ne prenne sur elle de reprendre les quantités en surplus.
Des commentaires et insatisfaction chez les uns
Bélaïd Z. est un ami d’Attatba, auteur d’ouvrages de vulgarisation sur l’astronomie, rédigées dans les deux langues nationales tamazight et arabe. Faute de débouchés adéquats, et fraichement diplômé, il a commencé par enseigner en tant que vacataire. En parallèle il s’est lancé dans des études poussées en physique nucléaire et une thèse acquise auprès du Centre de Recherche Nucléaire d’Alger, dépendant du Commissariat à l’Energie Atomique. Présentement il est laborantin en exercice dans un lycée à Sidi Rached. Pour les non-initiés, Sidi Rached est une commune relevant de la wilaya de Tipaza, distante de quelques kilomètres entre Attatba et le chef-lieu de wilaya. «Je considère qu’il y a un problème de circulation à régler autour de ce marché. Les semi-remorques arrivant de l’Est de la Capitale empruntent la route Attatba via El Affroun. Cette route n’est pas en l’état praticable pour un camion de grand tonnage». «La rentrée par la côte Ouest du pays est plus abordable. Il y a là le chemin d’entrée venant de Ahmer El Aïn et celui de la voie rapide de Tipaza-Cherchell-Damous».
Pour les agglomérations proches couvertes par le marché de gros de fruits et légumes d’Attatba, ce sont les DFM qui ont la côte. Ils sont en tout cas effet les plus prisés à cause de leurs dimensions adaptées pour faire la gymnastique et circuler plus facilement que d’autres véhicules de transports de marchandises à travers les rues et ruelles des villes et agglomération, et à l’intérieur des marchés.
Le marché de gros des fruits et légumes d’Attatba dessert la contrée Ouest de la wilaya de Tipaza. Il dessert aussi la partie Est d’Alger : Douaouda, Douaouda ville, Zeralda, Fouka ville et Fouka Marine. Il dessert aussi les agglomérations Nord de Blida, dont Oued El Alleug. Les cantines scolaires, cantines des entreprises économiques et les restos universitaires et les mess militaires sont aussi servis par le Marché de gros des fruits et légumes d’Attatba. Mais il couvre pratiquement l’ensemble des régions du pays, nous assure-t-on à l’administration.
La question se pose mais elle n’est pas à propos: le Marché de gros des fruits et légumes de Attatba (EMAGFEL) pourra-t-il venir à bout de la flambée des prix. Bien évidemment non. Il s’agit de la loi de la demande versus offre. Depuis les temps du socialisme, en Algérie, les produits agricoles obéissent à la règle de l’offre et de la demande.
Interpellé au sujet de la production agricole dans la région d’Attatba, notre Bélaïd n’est pas en mesure de nous renseigner suffisamment. En cette période de printemps, les nèfles sont encore agrippées aux arbres des champs. La météo ayant été capricieuse, la nèfle n’a pas mûri selon les prévisions, l’abricot encore moins et nous l’avons vu sur les étals pas du tout à terme.
Le marché a fini par s’intégrer avec les mœurs locales. Les entrepôts, appelés communément carreaux, sont tenus par des mandataires qui jouent le gros lot : acheter à tout vent des marchandises dont la qualité est éprouvée n’est pas une mince affaire et le contribuable a un appétit et l’appétit des siens.
Orange, mandarine, nèfles, pomme, poire, pêche, figues, cerises, abricot, raisin, pastèque, melon, citron, pamplemousse, cantalou, terfas, prunes, produits localement sont-ils en quantités suffisantes! En fait, mise à part les dattes, rien ne confirme que les fruits produits localement sont en quantités suffisantes pour satisfaire le marché local.
Du côté des légumes, c’est selon la saison. La pomme-de-terre, et autres carotte, navet, ail, oignon vert, oignon sec, courge, courgette, artichaut, fèves, petit pois, fenouil, carde, choux vert, chou rouge, coings, chou-fleur, épinard, aubergine, salade, betterave, tomate, concombre, poreaux, piment, piment vert, poivron, céleri, etc., sont déchargés et chargés à l’envi. Le tableau de la mercuriale se trouvant juste à l’entrée de ce marché indique tout au plus le minima et le maxima du prix du vente. Le reste est laissé à l’appréciation de l’acheteur, s’il peut ou s’il risque de gagner au change ou perdre sa marge de bénéfices.
Aujourd’hui, la population est aisée dans sa majorité. Les signes ne trompent pas: véhicules de tourisme, parfois un pour le mari, un pour sa femme et l’aîné de la famille ; les deux membres du couple travaillent, etc. Un point à relever parmi tant d’autres parmi les mœurs: des aliments sont malheureusement jetés à la poubelle. Phénomène social par excellence, le pain du boulanger souffre au bas des maisons. La qualité n’est pas seule cause puisque du pain de galette est également débarrassé. Fort heureusement, il est empaqueté et détourné vers les étables.
Les cargaisons invendues ne sont pas tant un casse-tête pour les gestionnaires de l’EMAGFEL. A défaut d’être orientée vers des actions caritatives, elles sont dirigées facilement vers les poubelles. Les administrateurs du marché ont proposé de recycler les cargaisons invendues. On ne sait gère si une étude de faisabilité technico-commerciale finira par convaincre la tutelle et les responsables.

«Une ville visitée par la Reine Elizabeth II»
Pour l’Histoire, le village agricole a bénéficié de la visite de la défunte Reine Elizabeth II d’Angleterre durant les années 1970. Les vieux du village retiennent d’elle qu’elle a planté un olivier à l’occasion de l’inauguration du village agricole Haloula Essahilia.
Ceci dit, le marché de gros de fruits et légumes est situé à l’entrée Est de la commune. Elle est actuellement gérée par une assemblée à tendance islamiste. Mais ce sont en fin de compte tous des enfants d’Attatba, indépendamment des chapelles politiques dont ils sont issus.
Le mardi, jour de notre passage par le village de Attatba, est consacré à la réception des citoyens et des électeurs. Et leurs requêtes. Le dimanche d’après: même son de cloche auprès d’un copain de lycée, élu à la faveur des dernières locales. «Nous sommes en délibérations», m’appose-t-il en guise de prétexte.
En fait, il m’a semblé dès l’entame de mon reportage que je ne tirerai rien des édiles locaux.
Je poireaute faute de rien, je scrute à l’intérieur de l’édifice abritant l’administration et les services de l’assemblée communale. Je glisse un regard et mon attention est attirée par l’ancienne église du village. En fait, et sauf si l’Histoire et les projets du colon français mentent, le village de Attatba était destiné aux seuls Musulmans.
Longtemps laissée à la nonchalance des bambins, l’église a été squattée par l’APC, qui y a installé là son bureau des affaires sociales. Une association d’assistance aux malades diabétiques y a également installé son siège.
La région de la Mitidja a été ébranlée par une démographie honorable et la demande en matière de services et de bien être va crescendo. Attatba aussi. Des bâtiments ont été érigés à la mesure de la croissance de la population, que ce soit à cause du facteur naissances proprement dites où de l’implantation de nouveaux résidents, venus s’y installer volontairement ou à contrecœur, à recherche d’un ciel plus clément.
Le béton a fini par avoir raison en certains endroits et des lots entiers de terre arable ont cédé. Ce n’est point le privé mais l’Etat qui déclasse des terrains agricoles. L’Etat affecte avec la même aisance des domaines forestiers pour les activités agricoles.
A l’EMAGFEL, des mandataires tiennent négoce au niveau de la plate-forme. Quand ce n’est pas le fellah lui-même qui livre directement au détaillant et au client. Nous le voyons sur les bords des champs et c’est à l’image de ce pays où des familles endimanchées s’approvisionnent lors de leurs randonnées auprès des vendeurs à la sauvette.
Quelques parcelles de terrains agricoles ont servi à ériger des habitations, force est de constater. D’autres ont cependant tenu : face aux aléas de la conjoncture, les fellahs sont restés des fellahs. Même devenus riches.
L’industrie de transformation aidant, le produit agricole est demeuré rentable. Les produits en conservation regorgent dans les épiceries et autres superettes. Les étals rivalisent de concurrence pour les entreprises publiques et privées de transformation.
Le vendredi est journée sans négoces au marché de fruits et légumes. Les pousse-pousses: charrettes tirées par la force de l’Homme et chargées de marchandises du jour, sont entreposées côte à côte dans un endroit pour ce faire. Je discute avec mon accompagnateur du jour et je croise un ancien collègue. Il nous fait observer que les karsans et autres Toyota de transport de voyageurs gagneraient à ajouter quelques arrêts à l’intérieur du village. Histoire de couvrir les nouveaux quartiers et de ne pas trop fatiguer les vieux et vielles personnes qui se déplacent.
Vendredi à Attatba
Un élu membre de l’Assemblée communale de Attatba, une ancienne connaissance est aux soins. Je l’avais déjà contacté afin de l’informer et lui demander de me faciliter la tâche dans le reportage que j’avais choisi sur le Marché de gros de fruits et légumes du village. Ce jour-là, il supervise une campagne nationale, mise en œuvre conjointement avec l’amabilité du ministère de l’Education Nationale: dénicher des coureurs de fond pour la sélection nationale de la discipline. Il n’est pas vraiment disponible. Un prochain Morsli, une prochaine Hassiba Boulemerka. Pourquoi pas !
A l’intérieur de la ville, en ce jour de vendredi, c’est le marché hebdomadaire. Nous nous promettons de revenir.
Charbonniers
A l’origine, Attatba est un village conçu spécifiquement à l’intention des Musulmans. On raconte que le terrain était boisé et que des charbonniers se sont attelés à défricher cet endroit de la Mitidja durant l’époque coloniale française, mettant à la disposition des charpentiers et des foyers d’alors du bois.
A ce jour, elle est dotée d’un centre de formation professionnelle, un lycée, un Cem et des écoles primaires. Cependant, les autochtones veulent bien que l’une des écoles primaires, située au cœur de la ville et abandonnée depuis des années soit réaménagée en un centre Mère et enfants. «Nous voulons bien que les femmes enceintes de Attatba n’aient pas à se débrouiller et aient à leur disposition un centre de soins proches. Le centre de soins actuel est composé de deux chambres malheureusement et n’offre pas d’assistance en cas de nécessité», se désole un Attatbi.
Ici à Attatba, comme ailleurs, la vie suit son cours. L’EMAGFEL a fini par s’imposer comme une activité majeure et la région est restée franchement à économie agricole.

Ishak Ali Moussa, la légende
MCA : Mouloudia Chabab de Attatba est une association sportive créée en 1994. Elle a posé son siège dans l’ancienne église. Pour le moment elle propose le ballon rond, judo et boxe-times.
Attatba a déjà donné pour le sport. Les anciens se souviennent toujours d’une des légendes de Attatba : Ali Moussa (dit Selim pour les intimes). Ishak Ali Moussa est un footballeur de carrière. Il a fait ses premières armes sous les couleurs de l’ESMK, club phare de la ville voisine de Koléa.
Ishak Ali Moussa est né le 27 décembre 1970 à Attatba (wilaya de Tipaza en Algérie).
Entamant une carrière riche, Ishak Ali Moussa joue principalement en faveur du CR Belouizdad avec laquelle il remporte deux titres de champion d’Algérie et une Coupe d’Algérie. Il est sélectionné quatre fois en équipe d’Algérie entre 1997 et 1998.
Il participe avec la sélection algérienne à la Coupe d’Afrique des nations 1998 organisée au Burkina Faso. Lors de cette CAN, il joue deux matchs, contre la Guinée et le Cameroun.
Ali Moussa est surnommé «la tête d’or» par les supportes.
Au commencent, Ali Moussa a débuté par le club de sa ville natale le WRB Attatba en D3 à l’âge de 19 ans, il passe là-bas pour deux saisons. Au début de la saison de 1991-1992, il se dirige vers le club voisin IRB Hadjout évoluant dans la D2.
Remarqué et sollicité par plusieurs clubs, Ishak Ali Moussa s’engage avec le CR Belouizdad. Il s’impose dès les premières journées du championnat comme l’attaquant titulaire de l’équipe, il aide le club pour remporter la coupe d’Algérie 1995 par son but inscrit en finale contre l’O Médéa au stade du 5-Juillet-1962 (score final 2-1). Cinq ans plus tard, il est parmi les principaux acteurs du grand retour du Chabab sous la houlette de l’entraîneur Mourad Abdelouahab en réalisant l’exploit de gagner le championnat d’Algérie deux saisons consécutives, et une coupe de la ligue.
Pour la saison 2004-2005, il choisit de disputer une nouvelle expérience en D1 avec l’OMR El Annasser, cette saison, il ne joue pas trop de matches à cause de sa suspension lors du match contre le MC Alger4, et le club descend au D2, la saison suivante 2005-2006 Ishak était parmi les cadres de l’équipe et il a aidé le club pour revenir rapidement en D1. Pour la 3e saison à l’OMR, Ali Moussa est toujours le buteur incontournable de son équipe.
En 2007-2008 et à l’âge de 38 ans, il décide de mettre terme à sa carrière avec le club.
Sollicité encore, Ali Moussa passe une saison avec le club de WR Bentalha le nouveau promu en D2, il jouait sous la houlette du coach Hocine Yahi et il a aidé l’équipe pour assurer le maintien, Ali Moussa arrête sa carrière de joueur la fin de cette saison.

Mouloudia Chabab Attatba
Au MCA, c’est Abdelkader Touati que nous débusquons, seul et affairé un bureau. C’est à se demander si la direction locale des affaires religieuses et des biens wafks a donné son aval. Sur notre lancée, on se demande aussi pourquoi la section locale de la Haute instance indépendante de surveillance des élections s’est laissé aller avec tant de facilités à déloger la bibliothèque communale, ses agents et ses élèves adhérents et adhérentes. Un chapiteau transposable aurait suffi pour les kermesses électorales.
Bref revenons à notre football. M. Abdelkader Touati gère tant bien que mal la section sport du Mouloudia Chabab de Attatba. Elle a remplacé au stade communal le W.R.B.Attatba (Widad ryadhi baladiat Attatba). Il énumère à notre intention disciplines enseignées en plus football, à savoir le judo et la boxe thai. Pour les novices, la boxe thaï, lire boxe thaïlandaise, est un art martial et un sport de combat. Selon le Wikipédia, la discipline est classée en Occident parmi les boxes pieds-poings. Elle est surnommée l’«art des huit membres» en référence aux huit parties utilisées des bras et des jambes.
Comme animateur, il est fier d’énumérer que l’association sportive accueille 250 adhérents, toutes catégories confondues. Le MCA joue toujours en division pré-honneur. Une participation remarquable en Coupe 2019: la catégorie des minimes est arrivée en quart de finale, échouant devant Aïn Ouessara.
«Education, instruction bien être et lutte contre les fléaux sociaux sont notre crédo», dit-il. «Malgré que le stade de football ne soit pas homologué et que le terrain nous l’avons réaménagé avec du gazon sur nos fonds propres, nous demandons juste à ce que la subvention soit débloquée. Cela fait quatre années que nous nous rien reçu», ajoute M. Touati. Il exhibe à titre de consécrations des joueurs partis en division 1 de football, notamment au MC Alger, Chabab Essaoura… Pour le moment le Mouloudia Chabab de Attatba évolue en Ligue de wilaya.
F. M.