Les derniers incendies, enregistrés durant l’été dernier, ont peut-être fait prendre conscience aux agriculteurs et éleveurs de la nécessité de contracter une assurance contre les catastrophes naturelles. En réponse et suite une enquête interne, la CNMA (Caisse nationale de mutualité agricole) a entrepris une large campagne de vulgarisation de ses produits adaptés à chaque type de calamité. Selon son Directeur General, M. Chérif Benhabylès, le nouveau modèle des assurances agricoles de la Caisse nationales de mutualité agricole vise à augmenter à 55 pc le taux d’assurance des adhérents éleveurs et agriculteurs. Ce modèle, nous assure, pour sa part, Mme Belhadoudja, Coordinatrice en communication auprès de la Direction générale, ce modèle répond aux attentes des agriculteurs et des éleveurs.
Par Réda Hadi
Selon cette responsable, la CNMA s’est basée sur ses statistiques internes, à l‘issue d’une large enquête sur le terrain, qui a permis d’estimer que, 55%, est un taux de couverture auquel la caisse s’attend.
Pour cette responsable, «il faut arriver à vaincre les réticences de nos éleveurs et agriculteurs par des produits adaptés à chaque circonstance, ce qui permettra de passer de 26 % actuellement, à 55% à l’horizon 2024. Un objectif confirmé par M. Benhabyles, lors de l’inauguration du nouveau siège de la CNMA à Kheredine, dans la wilaya de Mostaganem.
Mme Belhadoudja nous a spécifié, que ce plan répond d’une manière adaptée aux demandes des adhérents et non adhérents, à pouvoir disposer de produits adaptés à chaque type de catastrophe.
Manque de communication
Selon l’enquête de la caisse, il ressort que beaucoup ne semblent pas être au courant de ce que peut faire une assurance en cas de dommages. Aussi, et afin de vulgariser les avantages des produits de la CNMA, une campagne de vulgarisation et de sensibilisation est menée, pour mieux appréhender les risques encourus en cas de catastrophes naturelles éventuellement, et plus et mieux expliquer les produits proposés. Ce qui incitera, selon les données de l’enquête, à plus d’adhésion, et une plus large couverture. Ce qui fera passer le nombre des adhérents de 200.000 actuels, à 600. 000 pour 2024.
Les besoins étant identifiés, la stratégie de la caisse, est de multiplier le nombre de bureaux et d’agences locales pour mieux se rapprocher des agriculteurs et des éleveurs et de leur faire connaître les différents services proposés par la mutualité, notamment, les nouveaux produits. La promotion des nouveaux services d’assurance qui couvrent les catastrophes naturelles est devenue plus que nécessaire pour faire découvrir aux agriculteurs et autres éleveurs, le rôle de l’assurance en tant que mécanisme économique dans le développement agricole.
Mme Belhadoudja reprend les propos de M. Benhabyles, pour qui la numérisation, permettra une meilleure communication avec la nouvelle génération d’agriculteurs et d’éleveurs, notamment les jeunes universitaires investissant dans ce domaine et s’adaptant aux spécificités de chaque région.
Vers une assurance obligatoire ?
Beaucoup d’agronomes s’interrogent quant à l’opprtunité de l’obligation de l’assurance. Etant donné les bouleversements climatiques, et les catastrophes qui s’enchainent, l’Etat ne peut prendre en charge, à lui seul, les indemnités. D’où, la nécessité de s’assurer et de s’imprégner de cette culture que nous n’avons pas nécessairement.
M Radja Ahmed, agronome et consultant à la FAO, estime pour sa part, que «la plupart du temps, les aides de l’Etat ne couvrent pas entièrement le préjudice car ils ne sont pas assurés. Dans ces cas-là, la valeur de la richesse détenue par l’agriculteur, n’a pas été identifiée avant l’endommagement ou la destruction, et par conséquent, le dédommagement ne peut pas être déterminé au plus juste. L’assurance des risques devrait être obligatoire pour l’agriculteur, ou l‘éleveur, en vue de pouvoir protéger le produit et permettre à cette catégorie de reprendre son activité dans les plus brefs délais en cas de sinistre».
R. H.