Artisanat : Quand la célébration du 5-Juillet dévoile nos talents! 

Artisanat algérien

La saison estivale est un moment propice aux fêtes et célébrations diverses. La saison estivale est également une saison durant laquelle les artisans, et les revendeurs, redoublent d’activités afin de présenter la sueur de leur labeur. Ainsi, l’association des métiers de l’artisanat « Faracha », a organisé un concours adoubé d’une exposition à Kherrata. Plus près de nous, l’Union nationale algérienne des artisans et entrepreneurs de Blida a installée à Sidi Fredj la organisé la seconde édition de son exposition dédiée à l’artisanat, sous le slogan « Notre pays nous unit ».

Par Farid Mellal

Comptant sur la collaboration de la Chambre de l’artisanat des métiers de Blida, les organisateurs ont promis distractions, détentes, et ventes. Le complexe touristique d’Azur Plage a offert ses espaces, à compter du vendredi 07 juillet et ce durant toute la saison estivale.

De son côté, la Chambre de l’artisanat et des métiers de Médéa a déjà pris les devant. Elle a tenu son assemblée générale le 01 juin dernier à la Majorqa de Médéa pour adoption et approbation du bilan moral et financier.

L’une des participantes à cette AG, Melle Farida Youcef Toumi, également présidente de l’association Djawhara de l’artisanat de Médéa, formateure en broderie et couture nous en dit plus à bâtons rompus.  Tout comme ses pairs, Melle Toumi ne voit pas d’un bon œil l’invasion de la machine. « L’artisanat et les œuvres artisanales devraient continuer à être confectionnées à la manière des aïeuls et des aïeules, avec les mêmes matières et le même outillage primaire», dit-elle lors d’un entretien. « C’est d’ailleurs ce qui fait que le produit de l’artisanat garde la même valeur émotionnelle et son authenticité », ajoute la demoiselle.

« Je serais toujours disponible lorsque on a besoin de moi. Cela fait des années que je suis adhérente de la CAM de Médéa. Je me suis éclipsée un cours moment pour des motifs privés et voilà maintenant je suis là pour apporter mon concours et faire profiter les plus jeunes de l’expérience que j’ai acquise auprès des femmes artisanes dans leur demeures et de ce que j’ai appris après un stage auquel j’ai participé en Chine», déclare Farid Youcef sur nos colonnes.

Notre artisane fait toujours confiance en «l’Angem qui accorde toujours des crédits aux femmes ». Farida Toumi est installée dans son atelier du siège de la Chambre et des métiers de Médéa, participe aux foires et expositions sans parti-pris, et propose couture et broderies.

 « Les modèles que je confectionne et les dessins, le tissage, je les accompli à la main et selon les procédés traditionnel », insiste Farid Youcef Toumi. Elle confie avoir pour passion le dessin.

Plus terre à terre, le secrétaire général du Syndicat national des artisans algériens propose des espaces de vente et de commercialisation des produits de l’artisanat. Il y va pêle-mêle avec les pourtours des zones touristiques, complexes thermales, etc.… « Les stations Naftal situées sur l’autoroute Est-Ouest sont des endroits idéals à ouvrir comme espace de ventes pour les artisans », explique M. Abdelghani Chellig, parlant au nom des artisans algériens. «Même les hôtels sont des endroits indiqués, surtout en direction des touristes ». « Pour le moment, il semble que seul le Sahara, -comprendre Tamanrasset et l’Ahaggar- attire les touristes étrangers. La zone du littoral n’attire plus de touristes étrangers, juste des hommes d’affaires qui viennent pour deux trois jours et qui n’accordent pas beaucoup d’attention au shopping », se désole-t-il.

D’après des commentaires élogieux, l’artisanat algérien est apprécié par son histoire et ses artisans. D’après le wikipedia, se référant à la radio algérienne, « c’est un secteur national qui regroupe 506 104 activités avec 960 000 emplois créés en 2018 et qui a contribué avec 33 milliards de DA au PIB algérien en 2017 ».

Le secteur a généré 350 milliards de dinars en 2022 d’après des chiffres attribués au directeur général de l’artisanat et des métiers au ministère du Tourisme et de l’Artisanat, Kamel Eddine Bouam. En 2022, la valeur ajoutée (VA) du secteur à l’économie nationale a été estimée à plus de 100 milliards de dinars, selon le même interlocuteur.

Des chiffres à relativiser cependant étant donné que les artisans ne sont pas au bout de leurs peines. La matière première étant bien entendu le nerf de la guerre.

L’artisanat algérien est d’une incontestable richesse et d’une étonnante variété tant dans les formes, que dans les techniques et les décors, d’après des commentaires choisis au pair. Ces œuvres artisanales sont conçues dans un but utilitaire mais pas forcément puisque la ménagère tient à cœur d’achalander son argenterie.

D’abord les bijoux : de Kabylie, Aurès, Sud algérois, Ghardaïa, Tamanrasset, principalement conçus avec l’argent mais aussi avec la matière or dans une moindre mesure. Les orfèvres kabyles les plus illustres sont les Aït-Yenni de Grande Kabylie. Le bijou touareg dont l’outillage consiste en un soufflet en peau de mouton, un chalumeau à bouche, une cisaille, quelques poinçons, des creusets et des limes, attire également les regards.

Les tapis points noués de Tébessa, Guelma, Annaba, Skikda, des Nemencha et du Hodna, du Guergour, de Laghouat, de Biskra, d’El-Oued, du Mzab, de Cherchell, de Sour El-Ghozlane, de Mascara, de Tlemcen, du Djebel Amour des Aurès, tissés en poil de chèvre et laine, décorés avec simplicité sont également à apprécier, dit-on. On cite aussi les tissages de Tlemcen, les tapis amazigh sont faits de laine (mouton, chameau …).

Pour faire face aux contingences, des fêtes du tapis éclosent un peu partout, comme celle des Ait Hichem, ou de la vallée du Mzab, où sont exposées des productions de l’Algérie.

La dinanderie n’est pas en reste. Elle existe cahin-caha à Alger, Tlemcen et Constantine, dans le Sahara à Ghardaïa et Tindouf. En ce qui la concerne la poterie est un travail réservé aux femmes. On peut également parler de la vannerie qui résiste encore, travail accompli par l’homme. Des expositions destinées à la promotion du travail des artisans sont organisés çà et là, selon la pugnacité de ses hommes et femmes.

Plus prosaïquement, le secteur de l’artisanat compte plus de 442 000 artisans immatriculés, dont plus de 137 000 activant dans l’artisanat traditionnel. Ces artisans seront prochainement intégrés dans le Fichier national des artisans et adoubés d’une carte professionnelle numérique comportant un numéro d’identification national(NIN), a indiqué récemment un responsable au ministère de tutelle.

Les autorités publiques continent quant à elles de chapeauter des accords. Plus près de nous et au mois de mars dernier, un accord relatif à l’amélioration du traitement du cuir à Tamanrasset, a été conclu entre l’Algérie et le Brésil.

En attendant que d’autres accords accompagnent les artisans algériens.

F. M.

Association de wilaya des métiers de l’artisanat « Faracha »

Entretien avec la président Rachida Boussouf

Rachida Boussouf est présidente de l’Association de wilaya des métiers de l’artisanat « Faracha » (Kherrata, Bejaïa) depuis 2016 à ce jour. Elle a profité de la saison estivale et de la double célébration de la Fête de l’Indépendance et de la Jeunesse pour installer une exposition des œuvres artisanales de ses adhérentes et les amies artisanes. L’Auberge de Jeunes de Kherrata leur a accordé ses espaces et ses infrastructures. Cette auberge même qui a été réquisitionnée durant la pandémie du coronavirus.

Entretien réalisé par Farid Mellal

Eco Times: Vous venez d’organiser un évènement, coïncidant justement avec la célébration du 05 Juillet. Qu’en est-il de la participation ?

Rachida Boussouf : Pratiquement tous les artisans et artisanes invités ont fait l’effort de la participation avec leurs moyens propres. Nous leur avons accordés l’hébergement et la restauration avec l’aimable concours de la directrice de l’Auberge de Jeunes de Kherrata. Du côté des officiels, étaient présents M. le chef de daïra, le P/APC, la section Scouts musulmans algériens, le responsable du Groupement de la Gendarmerie Nationale et des Moudjahiddines.

Qui étaient les invités de la manifestation ?

Nos invités et invitées sont des artisans venus de Tipaza, Skikda, Annaba, Mila, Sétif, Tébessa, Bejaïa, et Jijel, selon la capacité d’hébergement de l’Auberge de Jeunes Chahid Messali Ali de Kherrata et selon les moyens dont dispose l’Association des métiers de l’artisanat « Faracha ».

Vous avez organisé une compétition en spécialité cuisine et gâteaux. Quels sont les artisans qui ont reçu des mentions ?

Des mentions ont été accordées à Farouk Lemtach de Sétif, Sabah Boubayou de Skikda, Taous Chamekh de Bejaia, et la jeune Assyl de Annaba. Nous avons organisé une réception en leur honneur et en l’honneur des participants à la salle de cinéma 08 mai 1945 de Kherrata. Nous avons offert symboliquement des distinctions et des cadeaux. En fait, l’ensemble des participants qui ont fait acte de leur présence à l’exposition que nous avons organisée ont reçu des cadeaux. Pour agrémenter leur séjour à Kherrata, les participants ont bénéficié d’une randonnée touristique dans la région. Nous les avons fait visiter le Palais de la Princesse Aokas, et les cascades.

Un dernier mot?

J’adresse ma reconnaissance et mes remerciements aux participants et à tous ceux qui ont apporté leur concours à la tenue de cette manifestation. Je souhaite à l’ensemble des participants et participantes plus de réussites.

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