Après une saison estivale caniculaire : L’épreuve de la rentrée sociale

Après une saison estivale caniculaire : L’épreuve de la rentrée sociale

La saison estivale tire à sa fin et les préparatifs pour la rentrée battent leur plein. Le gouvernement s’est, tôt, penché sur ce dossier nécessitant la mobilisation de gros moyens pour réussir ce rendez-vous qui sera marquée par une reprise graduelle des activités aux niveaux des différents domaines d’activités, notamment, celles institutionnelles.

Par Akrem R.

Les artères de grandes villes renouent avec la forte fréquentation de citoyens, en reprenant petit à petit le cours de la vie normale. C’est ce que nous avons constaté hier matin à Alger, dont des embouteillages ont été enregistrés sur les différents accès vers la capitale.

Un signe de rentrée sociale, les familles commençant à regagner leur domicile pour la reprise du travail et à se préparer à la rentrée scolaire.

En effet, l’activité commerciale commence à retrouver son rythme d’avant saison estivale et les façades des différents magasins et boutiques sont parés à l’occasion.

Des vêtements pour écoliers, des tabliers et cartables sont exposés partout, même au niveau des quartiers et le commerce à la sauvette réapparait. De nombreux jeunes, en effet, saisissent cette occasion pour faire leur business.

Ainsi, donc, tous les signes indiquent que la rentrée scolaire est à nos portes. Un événement marquant à chaque rentrée sociale, fixée pour le 22 septembre prochain, soit juste après l’élection présidentielle prévue le 7 du même mois. D’ailleurs les parents d’élèves sont en « plein dedans ».

En effet, après une longue saison estivale marquée par une chaleur caniculaire et également par la multiplication des dépenses des ménages, en particulier à l’occasion des cérémonies de mariages et autres réceptions
célébrant les réussites au BAC et BEM, le budget familial sera soumis une fois encore à rude épreuve.

Il s’agit des fameuses dépenses dédiées à la rentrée scolaire. Un véritable casse-tête pour les parents d’élèves notamment pour ceux à revenu faible et moyen.

Comment faire face aux dépenses de la rentrée scolaire ? C’est la question qui revient à l’esprit de chaque parent d’élève, en particulier celui qui a plus de trois enfants scolarisés.

Le marché est, certes, bien approvisionné, dont pratiquement tous les marchandises sont disponibles en quantité suffisante, mais à quel prix ?

Les parents, notamment les mères de familles, sont à la recherche de « bonnes affaires » pour répondre aux besoins de leurs enfants de plus en plus exigeants.

Les grands marchés d’Alger, spécialisés dans la vente de vêtements et fournitures scolaires à Boumati (El Harrach), Bachdjerah, Baraki et autres quartiers à Alger, connaissent une influence record.

« Je suis à la recherche de vêtements pour la rentrée scolaire pour mes deux filles», dira une femme rencontrée devant un magasin spécialisé dans le prêt-à-porter pour enfants, affirmant que les prix sont excessivement chers, notamment, ceux des articles de qualité.

Il me faut au moins 10 000 DA/chacun, uniquement pour les vêtements, sans compter les tabliers, dont le prix oscillent entre 800 et 2000 DA outre, les fournitures scolaires (cahiers, livres et cartables).

Près de 20 000 DA pour un élève du primaire

Au niveau des marchés, les prix des fournitures scolaires ont enregistré une légère baisse par rapport à l’année précédente, mais demeurant «élevés» aux yeux des ménages qui ne savent pas à quel saint se vouer.

Un cahier de 64 pages est cédé à 65 DA, cahier de dessin à 70 DA, cahier de 96 pages à 90 DA, le cahier de 120 pages est également proposé à un tarif plus attractif à 120 DA, tout comme le cahier de 192 pages (150 DA).

Quant aux registres, les prix varient entre 350 et 450 DA pour un 2M, et entre 500 et 550 DA pour les 4M et 5M.

Selon la liste des fournitures exigées des enfants de la première et la seconde année primaire, les parents sont obligés de débourser au moins 1645 DA.

En effet, les cahiers de 64 pages sont vendus à 65 DA alors qu’ils en auront besoin de deux, ainsi qu’un cahier de dessin (70 DA), 3 protège-cahiers (30 DA chacun) et trois autres pour couvrir leurs livres, également vendus à 30 DA l’unité. Une ardoise et ses équipements sont aussi exigés, la moins chère étant vendue à 250 DA.

La trousse est à 300 DA minimum, laquelle doit contenir deux stylos (20 DA chacun), un crayon, une gomme et un taille-crayon, le tout estimé à 110 DA, une boîte de crayons couleurs à 180 DA, une règle à 50 DA, des buchettes et des jetons à 140 DA ainsi qu’une boîte de pâtes à modeler à 150 DA la moins chère et, enfin, d’un paquet de feuilles de papier couleur qui coûte 45 DA.

La liste pour les élèves de la 3e année primaire, est composée de 8 cahiers de 64 pages, 3 cahiers de travaux pratiques de petit format, 11 protège-cahiers et 11 protège-livres, d’une ardoise équipée et d’une trousse complète reviennent à plus de 2500 DA.

À ces chiffres, il faut, bien sûr, ajouter le prix des cartables, celui des tabliers, et, bien évidemment, les livres scolaires, ce qui fera facilement et rapidement augmenter d’autant plus, la facture.

Les articles des élèves des 4e et 5e années, disposant de la même liste, eux, dépassent les 3000 DA après simulation.

En tout, pour répondre aux besoins de ces deux filles inscrites au primaire (3éme et 5éme), un fonctionnaire femme dans une société privée, est contrainte de dépenser la totalité de son salaire du mois d’août (40 000 DA) uniquement pour cette rentrée scolaire.

« Heureusement que mon mari est également fonctionnaire, sinon je ne saurais comment faire pour les dépenses alimentaires et autres charges», indique-t-elle. La situation sera donc plus complexe pour le couple à un seul revenu.

Élan de solidarité

Un dispositif d’aide sociale est mis en place par l’Etat pour l’accompagnement des familles nécessiteuses, mais beaucoup de fonctionnaires dépassent le seuil des 30 000 DA, donc non éligibles à cette prime de solidarité scolaire fixée à 5000 DA/enfant scolarisé. Souvent cette prime est versée en grande partie aux acteurs du marché informel. Faute d’absence de mécanismes de contrôle.

Par ailleurs, le gouvernement a pris une série de mesures pour atténuer la pression sur le budget des ménages, en procédant à l’ouverture de marchés de proximité au nombre de 182 à travers le pays pour la vente et la commercialisation de fournitures et articles scolaires à des prix raisonnables.

Le département de la Solidarité nationale procédera à la distribution de plus de 180.000 cartables scolaires au profit d’enfants issus de familles démunies, avait annoncé la ministre, Mme Kaouter Krikou.

L’opération de distribution a commencé dimanche dernier et les enfants aux besoins spécifiques sont placés au centre des objectifs de cette démarche.

«Conformément aux instructions du président de la République, les préparatifs de cette opération ont débuté depuis le mois d’avril dernier, afin de remettre les fournitures scolaires à leurs bénéficiaires avant la rentrée scolaire», a indiqué la ministre, soulignant que cette opération était supervisée par le secteur de la Solidarité nationale, en coordination avec les secteurs concernés, à l’instar de l’Éducation nationale. Le même engagement est pris du côté des acteurs de la société civile et des entreprises nationales.

Le Croissant-Rouge algérien (CRA) et l’opérateur de téléphonie mobile, Mobilis, ont signé, samedi dernier, à Alger, une convention de partenariat visant la distribution de 125 000 cartables scolaires.

Ceux-ci contiennent «toutes les fournitures nécessaires, et seront distribués au niveau national», avait révélé la présidente du CRA, Ibtissem Hamlaoui.

De leur côté, les associations s’activent à procéder à des collectes de fonds et de fournitures pour soutenir les élèves dans le besoin.

A. R.

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