Les habitants de Sidi Driss, à l’Est de la commune de Bordj El Kiffane, sont sortis en masse, le dimanche avril dernier, pour crier leur colère, après plus de 10 jours sans eau. Cette manifestation ne sera pas la dernière, ont crié les manifestants, dénonçant fortement le «mépris» affiché par Seaal à leur encontre. Certains affirment même être sans eau depuis 15 jours déjà, et soulignent que leurs appels, voire leur cri de détresse, sont restés vains. Toutes leurs réclamations sont demeurées lettres mortes, affirment-ils.
Par Réda Hadi
Oussama, Chouieb, Akram, et d’autres jeunes sont venus avec les ainés de leur quartier Sidi Driss à la limite de la commune de Bordj El Kiffane, crier leur colère face à l’attitude «incompréhensible» de la Seaal, et une coupure d’eau qui dure depuis 10 jours.
«Qui peut rester sans eau durant 10 jours ?», s’insurge Akram : «Au début, quand j’appelais Seaal on me disait que c’était momentanée, que le problème est pris en charge et que tout va rentrer dans l’ordre. Sauf que ça fait 10 jours que nous sommes sans eau. Même pas de quoi aller aux toilettes ! ». «C’est un scandale !», clame t-il, ajoutant qu’ «on ne nous considère pas et même l’exécutif communal, ne se préoccupe pas de nous».
Parmi les manifestants, un «hadj», la soixantaine bien trempée, nous apostrophe et explique : «Comment voulez-vous que ces jeunes ne se mettent pas en colère? Pas d’eau, pas de travail et en plus, ils se sentent rejetés. En ce qui concerne le problème d’eau, j’habite à 20 m du château d’eau. Moi je suis sans eau, avec une grande famille, par contre à Café Chergui et Alger Plage, ils ont en toute la journée ! Comment voulez-vous qu’on ne soit pas indigné ! Mes enfants vont chez leur sœur mariée à la cite Cosider à Alger-Plage, pour se doucher. C’est une honte, j’ai mal à mon pays » lance-t-il en retournant continuer à crier sa colère.
Pour Akram, c’est la détresse totale : «Vous voulez que j’aime mon pays. Alors donnez-moi à boire, à défaut de me donner du travail ! ». Du haut de ses 18 ans, Akram se dit désorienté et ne comprends pas l’attitude des responsables de Seaal : «Nous ne demandons que le minimum vital, de l’eau quelques heures par jour ! Pendant qu’à « Café Chergui », les commerçants tous les matins lavent les rues à grande eau, nous, on n’en a même pas à boire ! », dit-il, plein de rancœur et d’amertume.
Tous sont unanimes à dire qu’ils auraient voulu éviter le blocage du tramway, mais que c’était la seul façon pour eux de se faire entendre.
Pour le problème d’approvisionnement en eau, Seaal est décriée pour sa gestion anarchique, au moment où le premier responsable de cette entreprise annonce que le rythme actuel sera maintenu jusqu’en septembre, même sans pluie.
Il faut préciser surtout, que, bien qu’en grand nombre, les forces de l’ordre n’ont pas eu à intervenir, et aucun incident majeur n’est à signaler.
Nos tentatives de contacter la Seaal, pour plus de précisions sur la situation, se sont avérées vaines.
R. H.