La forte propagation du variant du coronavirus, omicron lors de cette 4e vague, a donné lieu à la spéculation, la rétention ou la vente concomitante des médicaments, notamment, ceux inscrits dans le protocole thérapeutique anti-covid-19. Aucun produit ne semble échapper au phénomène du trafic. Dans un communiqué rendu public, le ministère de l’Industrie pharmaceutique a annoncé, en effet, que ses équipes d’inspection ont constaté ces derniers jours, la rétention de milliers de boites de médicaments utilisés dans le protocole thérapeutique anti-covid-19.
Par Réda Hadi
Ainsi donc, après l‘huile de table, voilà que maintenant, ce sont les médicaments qui font l‘objet de spéculation. Selon le ministère de l’Industrie pharmaceutique, ses services d’inspection ont «diligenté du, 23 au 27 janvier, seize opérations d’inspection au Centre et à l’Est du pays et où il a été constaté la rétention de 16 000 boites d’Enoxaparine et de 250 000 boites de Paracétamol, pour lesquelles 15 mises en demeure ont été prononcées».
Selon les autorités sanitaires, l’Algérie a enregistré, ce mois de janvier, des records de contaminations au Covid-19, et 60% des cas de contamination sont dus au nouveau variant Omicron, considéré moins virulent par rapport au variant Delta.
A cet effet, la 4ème vague de contamination a créé une forte demande sur les médicaments anti-covid. Ce qui a provoqué une pénurie de certains antibiotiques, anti-inflammatoires et antalgiques. Les autorités pointent du doigt les spéculateurs.
Par ailleurs, pour s’assurer de la disponibilité continue des médicaments utilisés dans le protocole thérapeutique anti-Covid 19, le ministère de l’Industrie Pharmaceutique a arrêté un vaste programme d’inspection qui sera renforcé à partir du 31 janvier 2022 par l’intervention des brigades d’inspection mixtes, ministère du Commerce- ministère de l’Industrie pharmaceutique, installées le jeudi 20 janvier 2022, au ministère du Commerce.
Ces brigades mixtes sont chargées de veiller aux respects de ladite réquisition et de lutter contre toutes pratiques commerciales susceptibles d’entraîner des tensions et ruptures d’approvisionnement de certains médicaments, telles les pratiques de retentions, de ventes concomitantes, de vente dites par packs, et qui exposeraient les contrevenants à des sanctions administratives, financières et pénales, conformément à la législation en vigueur.
Les pharmaciens sensibilisés
Certains font observer que si ces actes sont illégaux, ils n‘en demeurent pas moins observables et beaucoup d‘officines sont victimes des agissements de spéculateurs
En effet, selon le syndicat Snapo (Syndicat national des pharmaciens d’officine), il y a une forte demande et aussi une tension sur certains médicaments, certains fluidifiants sanguins et des anticoagulants, que ce soit «Lovenox» de Sanofi ou «Varenox» des laboratoires Frater-Razes. D’ou la spéculation.
A ce sujet le ministère de l’Industrie Pharmaceutique rappelle qu’une boite mail «requetemedic@miph.gov.dz» est mise à la disposition des pharmaciens d’officine victimes de ces pratiques commerciales illégales et sont appelés à porter directement leurs réclamations à la connaissance des services de l’Inspection Générale relevant du ministère de l’Industrie Pharmaceutique.
Par ailleurs, si la demande est en hausse, certains spécialistes lancent un appel pour cesser l’automédication.
R. H.