Appui, formation, coaching, développement de l’entrepreneuriat : Ces métiers qui font défaut à l’ANADE

a création de PME et la promotion du domaine de l’entrepreneuriat nécessite une nouvelle vision et une politique d’accompagnement innovante. En effet, le dispositif ANADE, en vigueur depuis 2020, est appelé à passer à une nouvelle phase dans l’accompagnement à l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs, a indiqué l’expert en économie et en développement local, Hadef Abderrahmane. 

Par Akrem R

«Le dispositif ANADE, à mon sens, a besoin de passer à une nouvelle phase. Après la réforme du dispositif ANSEJ, il a été décidé d’aller vers un dispositif qui s’appuierait sur une approche économique. Un dispositif qui ambitionnerait à développer l’esprit entrepreneurial pour moderniser le monde de l’entreprise et donner l’opportunité à l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs. Pour cela, il est important de mettre les mécanismes nécessaires pour se démarquer de l’ancienne approche plus sociale qui pervertit le projet d’insertion des jeunes», préconise-t-il.

Pour lui, les dimensions, appui et développement de l’entrepreneuriat doivent devenir le cœur du métier de l’agence à travers, la formation, le conseil, le coching, l’écoute et l’orientation. Certains experts, par ailleurs, considèrent  la formation, en tant qu’élément vital pour mener à bien et réussir un projet. Elle (la formation)  doit être considérée comme étant un métier de base dans toute organisation qui priorise la qualité et la performance.

A cet effet, il est primordial, dixit un autre expert en ressources humaines, que les formateurs, coachs ou encadreurs, disposent des compétences techniques et comportementales indispensables pour le transfert du savoir, du savoir-faire; par conséquent, ces formateurs doivent être bien formés et certifiés par les meilleures écoles, car il y va de l’avenir des startups et de l’économie algérienne.

Recommandations et objectifs

En clair, le dispositif ANADE doit être au service du monde de l’entreprise par excellence pour une durabilité et une bonne gouvernance.

«Aujourd’hui, il est important que le nouveau dispositif ANADE s’oriente vers de nouvelles missions que sont la formation, le conseil, l’incubation etc., pour mieux accompagner et prendre en charge les porteurs de projets, et il faut faire appel aux consultants et bureaux d’études pour ces missions avec obligation de résultats. Aussi il est important d’élaborer des plans d’actions chiffrés et visibles, avec nécessité d’évaluations périodiques», recommande Hadef. Ainsi, l’organisation territoriale doit être aussi revue pour s’adapter à cette nouvelle vision. 

Sur ce point-là, le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la micro-entreprise, Nassim Diafat, avait annoncé, au début de ce mois de juillet, le lancement d’un programme pour le développement des micro-entreprises, micro-entreprises familiales et l’appui à l’entrepreneuriat.

Ce dernier consiste en l’association des élus locaux dans l’orientation du financement, selon les spécificités de chaque région. D’ailleurs, une cartographie pour chaque région a été établie, permettant de donner plus de visibilité aux jeunes entrepreneurs et également à l’ANDE.

À travers ces réformes et démarches, le ministère de la Micro-entreprise et l’ANADE ambitionnent d’entamer une nouvelle ère dans le domaine de l’entrepreneuriat dans notre pays. « Après avoir consacrer deux ans à la réforme des différents dispositifs, en s’inscrivant dans une démarche purement économique, notre challenge et défis, maintenant, c’est de mettre une stratégie pour participer à la construction d’une économie forte», avait indiqué Nassim Diafat.

Faire le bilan

Dans ce cadre, notre interlocuteur a estimé qu’il nécessaire de faire une première évaluation de la première réforme, de l’Ansej à ANADE, qui date de août 2020. Est ce que les objectifs fixés à cette époque ont été atteints?

En dernier, ajoute Hadef, il est important de donner plus de poids aux  notions d’innovation pour créer des activités à forte valeur ajoutée, de l’entreprise productive, créatrice de valeurs ajoutées à travers des business modèles, donnant plus de marge à l’innovation, le génie et l’efficience.

Il est à rappeler que cette période de janvier 2020 au à juin 2022, 16 327 mico-entreprises ont été créées, ayant généré 38 243 postes d’emploi, sur un nombre de demandes dépassant les 89 000. Par ailleurs, et durant le premier semestre de 2022, l’ANDE a traité 24865 dossiers, dont 15 520 ont été acceptés. Le nombre de PME sera revu à la hausse, notamment, suite au lancement de nouveaux produits par l’ANADE.

Il s’agit, en effet, du crédit d’exploitation, d’un «financement des coopératives», d’un financement du groupement, et le re-financement des entreprises en difficulté.

A. R.

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