Le gouvernement, les commerçants et les opérateurs économiques rassurent sur la disponibilité des produits alimentaires de large consommation pour ce mois de Ramadhan. Les stocks sont bien approvisionnés et rien ne justifie cette boulimie des consommateurs, a rassuré, hier, le président de l’association nationale des Commerçants (ANCA), Hadj Tahar Boulenouar.
Par Akrem R.
«Pas moins de 15 millions tonnes de fruits et légumes, 10 millions de tonnes de céréales et ses dérivés, 120 mille tonnes de viandes (rouge et blanche), 25 mille tonnes d’huile de table et 25 000 tonnes de sucre seront commercialisés durant ce mois de ramadhan», détaille-t-il, en effet, lors d’un point de presse organisé au siège de son association. Et ce, au lendemain d’une rencontre tenue la veille, mardi, au Palais du gouvernement en présence du Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, le ministre du Commerce, Kamel Rezig et des associations de protection des consommateurs. Ces quantités sont suffisantes pour répondre à la demande durant ce mois sacré, rassurera, d’emblée, M. Boulenouar, en démentant l’existence de toute pénurie.
Il y a d’abord les mesures prises par les pouvoirs publics pour la constitution de stocks nécessaires, notamment, en matière première et l’ouverture de 1151 marchés de proximités à travers le pays, ainsi que le début de la récolte de plusieurs produits agricoles, en particulier, la pomme de terre.
D’ailleurs, la baisse du prix de ce tubercule contribuera à la stabilisation des prix des autres légumes, précise le président de l’ANCA. « Nous demandons aux producteurs et commerçants d’adhérer à ce plan spécial ramadhan afin de garantir la disponibilité des produits, et ainsi, d’éviter la spéculation», affirme Boulenouar, en avertissant les commerçants que la tutelle va intensifier les opérations de contrôles, et appliquer la loi de lutte contre la spéculation illicite.
Sur ce point, le représentant du ministère du Commerce et de Promotion des exportations, en l’occurrence, Ahmed Megrani, a fait savoir que 8000 agents de contrôle seront mobilisés et la loi sera appliquée dans toute sa rigueur. Il a été également décidé de garder les marchés de gros ouvert 7j/7. Une mesure qui consiste à garantir l’approvisionnement en continu des détaillants et d’éviter toute éventuelle rupture. Questionné sur l’indisponibilité de la semoule sur le marché, le responsable a pointé du doigt le comportement des consommateurs, en affirmant que les quantités produites quotidiennement sont largement suffisantes.
Production de 11 000 tonnes/jour de semoule
En chiffres, pas moins de 11 000 tonnes de semoule et 317 000 quintaux de farine sont mises sur le marché quotidiennement. «La tension que connait ce produit est provoqué par le comportement du consommateur. Sinon comment expliquer qu’à Biskra, alors 9500 quintaux de la semoule sont produites par les minoteries chaque jour, l’on trouve paradoxalement, ce produit sur les étals en quantités suffisantes ? Nous appelons à la rationalisation des achats et nous misons sur les associations de protection du consommateur pour sensibiliser les ménages et éviter ce genre de comportement», précise M. Megrani, en rappelant l’expérience de la période de Covid-19 en 2020, où les réserves de 3 mois ont été consommées en un seul mois. Résultat : des quantités énormes de la semoule ont été jetées dans les poubelles.
À cet effet, le ministère du Commerce avec celui de l’Agriculture ont décidé de renforcer l’opération d’approvisionnement de la semoule en mettant sur marché des paquets de 1 kg, 2 kg et 5 kg. Ceci permettra une large disponibilité du produit. «Je vous rassure que l’Etat a pris ses dispositions en constituant des stocks suffisants jusqu’au mois de juin, notamment, en matière première», assure-t-il. Il est à noter qu’une rencontre sera organisée, aujourd’hui, jeudi, au niveau de l’Algex, regroupant les différents intervenants et acteurs (ministères et société civile) pour discuter de la stratégie à mettre en place pour la rationalisation de la consommation et des achats.
A.R.