Reconduit à la tête de l’Association nationale des exportateurs algériens (ANEXAL), Tarek Boulmerka a détaillé, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3, la nouvelle feuille de route de son organisation. Une stratégie axée sur la levée des obstacles bureaucratiques, le soutien aux PME exportatrices et l’amélioration de la logistique, dans la droite ligne des orientations du président de la République.
Par Nadia B.
«Nous voulons faire de l’exportation hors hydrocarbures un moteur durable de la croissance et une culture économique à part entière», a résumé le président de l’ANEXAL.
Dès son nouveau mandat, l’association mettra en place une cellule dédiée aux doléances des exportateurs, chargée d’identifier et de résoudre leurs principales contraintes. Transport, procédures douanières, financement, certification ou logistique… tous les aspects du parcours exportateur seront pris en charge.
«Nous allons renforcer la coordination avec les institutions concernées pour offrir des solutions concrètes et rapides aux opérateurs», a expliqué M. Boulmerka, soulignant que cette initiative découle d’une concertation directe avec le ministre du Commerce extérieur.
Autre chantier en cours : la création de représentations commerciales algériennes à l’étranger, un dossier «presque bouclé» selon le président de l’ANEXAL, qui devrait être opérationnel avant la fin de l’année.
Ces antennes auront pour mission de promouvoir les produits algériens et de faciliter la prospection des marchés. L’association milite également pour l’ouverture effective des zones franches, notamment à Tindouf et aux frontières tunisiennes.
Ces espaces devraient permettre aux exportateurs d’entreposer et de redistribuer leurs marchandises vers d’autres destinations africaines.
M. Boulmerka a par ailleurs évoqué la proposition d’un «passeport exportateur», destiné à classer les opérateurs selon leur niveau d’activité et leur contribution en devises. Cet outil offrirait davantage de flexibilité et de facilités aux exportateurs les plus performants. La logistique figure au cœur de la stratégie de l’ANEXAL.
M. Boulmerka s’est félicité des mesures récemment annoncées par le ministère des Transports, notamment la réduction de 50 % des coûts de fret maritime et aérien, ainsi que la prise en charge partielle des frais de manutention. «Ces dispositions constituent un véritable gain de trésorerie pour les exportateurs», a-t-il précisé.
Il a également révélé la mise en service prochaine d’avions cargos destinés à soutenir les exportations de produits frais vers les marchés européens et du Golfe.
Miser sur les PME et le foncier industriel
Pour le président de l’ANEXAL, la réussite du plan de relance passe avant tout par l’intégration des petites et moyennes entreprises dans la dynamique exportatrice. «L’entreprise familiale algérienne produit bien, mais elle manque de moyens. Il faut lui faciliter l’accès au foncier industriel et aux microzones économiques», a-t-il plaidé.
Il estime que les procédures d’attribution de terrains industriels doivent être simplifiées, notamment pour les petites surfaces inférieures à 1 000 m², souvent nécessaires à la mise en place d’ateliers de production destinés à l’export. L’ANEXAL prépare par ailleurs un vaste programme de formation destiné aux primo-exportateurs.
Ces sessions, organisées en partenariat avec les chambres de commerce, aborderont les aspects pratiques de l’exportation : normes, logistique, procédures bancaires, participation aux foires et certification.
«Beaucoup de jeunes entrepreneurs veulent se lancer à l’international mais ignorent par où commencer. Notre rôle est de les accompagner dans ce processus», a expliqué M. Boulmerka.
Les efforts conjugués des pouvoirs publics et des opérateurs commencent à porter leurs fruits. Les exportations hors hydrocarbures ont progressé de 23 % par rapport à la même période de l’an dernier.
L’ANEXAL cite notamment les succès enregistrés lors des foires internationales de Londres, Milan, Tunis et Doha, où plusieurs contrats commerciaux ont été signés dans les secteurs de l’agroalimentaire, du pharmaceutique et du parapharmaceutique.
L’association prévoit également une participation « en force » à la Foire internationale de Dakar, prévue du 7 au 31 décembre, avec un showroom permanent consacré aux produits algériens.
Si les progrès sont réels, la numérisation reste un défi majeur. «Trop d’exportateurs n’ont toujours pas de site web ni de vitrine numérique. Comment prétendre conquérir des marchés sans visibilité en ligne ?», s’est interrogé le président de l’ANEXAL.
Il a appelé à un accompagnement ciblé pour la digitalisation des entreprises exportatrices et à la création de plateformes électroniques permettant la mise en relation entre producteurs et acheteurs étrangers.
Pour Tarek Boulmerka, la vision de l’ANEXAL s’inscrit pleinement dans la stratégie économique impulsée par le président de la République, qui fait de la diversification des exportations une priorité nationale.
«Le président a raison d’insister sur l’investissement productif et sur l’exportation. L’Algérie a les moyens humains et techniques pour devenir un acteur régional de référence», a-t-il déclaré.
Et de conclure : «Nous devons travailler ensemble – pouvoirs publics, associations et opérateurs privés – pour que l’exportation devienne non pas une exception, mais une véritable culture nationale.»
N. B.