(Suite et fin)
Par M’hamed MERDJI et Djamel GUEMACHE (*)
Le carré : produits nouveaux – marchés nouveaux est le plus complexe car il lui faut à la fois innover et s’externaliser, ce qui représente une double difficulté
Cette dernière stratégie suppose choisir le ou les pays, pour cela il est conseillé dans ce cas de bien :
– Identifier le pays,
-connaitre et décrypter le marché cible
-et bien connaitre les organismes compétents spécialisés et les aides disponibles en Algérie
Comme cela a été énoncé préalablement, il serait préférable de s’orienter vers des pays historiquement de même culture ou qui englobent une diaspora nombreuse issue du pays d’origine et en quête de produits ethniques par exemple sachant que la consommation est associée implicitement à la culture d’appartenance.
Le tableau ci-après donne un aperçu non exhaustif des marchés cibles ayant fait l’objet d’un accord avec l’Algérie.
Tableau synoptique non exhaustif des partenariats de l’Algérie
(pour plus d’informations se référer aux interlocuteurs compétents cités)
TYPE DE PARTENARIAT | ACCORDS ASSOCIES |
Partenariat économique euro-méditerranéen | La zone euro-méditerranéenne a été créée à la suite des accords de Barcelone. Elle réunit les pays membres de l’Union Européenne (UE) et certains autres Pays Partenaires Méditerranéens.Il est à noter par exemple que : -les fruits et légumes, les conserves, l’huile d’olive, les vins entreront en franchise de droit. Il en est de même pour les viandes, le lait, les céréales, les oléagineux, le sucre en provenance de la Communauté ;-L’Union Européenne supprime ses droits de douanes pour la plupart des produits agricoles transformés. L’Algérie à son tour accorde une réduction des droits de douanes de 20 à 100 % sur une première liste de produits (levures, amidons, quelques produits de la biscuiterie, produits caséines) notamment. |
Uniondu Maghreb Arabe(UMA) | Cette collaboration fait suite à la déclaration instituant l’Union du Maghreb Arabe (UMA), signée en 1989 par les cinq chefs d’Etat de la Mauritanie, la Libye, la Tunisie, l’Algérie et le Maroc. Le traité est entré en vigueur le 1er juillet 1989. En vue d’instituer à terme une union économique maghrébine entre les cinq Etats membres, des étapes ont été actées : -Création d’une zone de libre-échange avec le démantèlement de l’ensemble des obstacles tarifaires et non tarifaires au commerce entre les pays membres ;-Union douanière tendant à instituer un espace douanier unifié avec adoption d’un tarif extérieur commun vis-à-vis du reste du monde ; – Un marché commun qui doit consacrer l’intégration des économies maghrébines avec la levée des restrictions à la circulation des facteurs de production à travers les frontières nationales des pays membres. |
Grande Zone Arabe de Libre-Echange (GZALE) | La Grande Zone Arabe de Libre-Echange (GZALE) a été créée en février 1981 à Tunis et est entrée en vigueur début janvier 2009 ; elle vise à faciliter le développement des échanges commerciaux entre les Etats arabes.-19 pays arabes ont ratifié cette convention de Facilitation des Echanges Commerciaux intra-arabes : Algérie, Jordanie, Emirates Arabes Unis, Bahreïn, Tunisie, Arabie Saoudite, Irak, Sultanat d’Oman, Qatar, Koweït, Liban, Libye, Egypte, Maroc, Yémen, Mauritanie, Palestine et Soudan. Tous ces pays appliquent le programme exécutif de la GZALE à l’exception de la Mauritanie (Iles Comores, Djibouti et Somalie n’ont pas encore ratifié le convention).-Les échanges commerciaux entre l’Algérie et les pays arabes membres de la GZALE ont commencé à bénéficier de la franchise totale à partir du 1er janvier 2009.-Il est à noter que les produits originaires des Etats arabes, non exclus de la zone arabe de libre-échange qu’ils soient importés en Algérie ou exportés de l’Algérie vers un pays arabe bénéficient d’une exonération totale des droits de douanes et des droits et taxes d’effet équivalent. |
Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAF) | L’Accord portant création de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAF), a été signé au Rwanda en mars 2018, lors du sommet extraordinaire de l’Union Africaine,Il vise a à la fois a parvenir à une certaine indépendance économique de l’Afrique et susciter une intégration économique à l’échelle du continent en facilitant les flux de marchandises et de personnes.Les chefs d’Etat et de gouvernement ont officiellement lancé la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAF), en juillet 2019 suite au sommet de Niamey.L’Algérie a ratifié l’accord portant création de la ZLECAF en avril 2021, et en devient alors officiellement membre |
Se rapprocher des instances algériennes spécialisées en matière d’exportation
Plusieurs instances ont été mis à la disposition des PME ou autres candidates à l’export afin de proposer leur expertise, suivi et fournir diverses aides. La liste ci-après n’est nullement exhaustive et ne prétend pas refléter toutes les compétences ou services mis à la disposition de PME ou PMI candidates à l’export.
ORGANISMES | PREROGATIVES (non exhaustives) |
L’Agence Nationale de Promotion du Commerce Extérieur (ALGEX) | L’ALGEX peut contribuer en matière d’export à :-Etudier les marchés extérieurs, en réalisant des analyses prospectives permettant aux entreprises nationales de maîtriser les attentes des marchés étrangers -Elaborer annuellement un rapport évaluatif de l’activité à l’exportation-Assurer le suivi et d’encadrer les entreprises nationales participantes à des manifestations économiques qui se déroulent à l’étranger (salons internationaux, les foires et les expositions de produits…) ;-Aider des entreprises nationales à mettre en place des plans marketing relatifs aux biens et services destinés à l’exportation (communications, diffusion de l’information et promotion) ;-Motiver des exportateurs en attribuant des prix aux meilleurs d’entre eux. |
Le Fonds Spécial pour la Promotion des Exportations (FSPE) | Le FSPE peut, entre autres, apporter son aide pour :-Prendre en charge une partie des dépenses en rapport avec les études des marchés extérieurs.-Prendre en charge éventuellement une partie des frais consacrés aux études visant l’amélioration de la qualité des biens et services destinés à l’exportation-Financer une partie des frais de participation des exportateurs aux foires, expositions et salons spécialisés à l’étranger, ce qui motiverait les entreprises à faire connaître leurs produits internationalement. Il aide également financièrement les entreprises à participer aux forums techniques internationaux, ce qui leur permettrait d’acquérir des apprentissages conformes aux standards internationaux-Contribuer au financement pour l’élaboration du diagnostic « export » et de la création de cellules «export» internes qui permettrait aux entreprises de mieux organiser leurs exportations. A cet effet, il prend en charge 50% des frais d’élaboration du diagnostic « export » et 50% des frais de création de cellules « export » internes.-Prendre en charge une partie des coûts liés à l’implantation d’entités commerciales sur les marchés étrangers- Prendre en charge une partie des frais du transport à l’exportation des produits périssables (soit 50% de ces coûts), ainsi qu’une partie des frais du transport international des produits non agricole à destination éloignée. |
L’Association Nationale des Exportateurs Algériens (ANEXAL) | L’ANEXAL peut apporter, en autres, son aide pour :-Collecte d’informations économiques auprès des chambres du commerce, d’ALGEX, du CNIS, de l’ONS, des Banques, des représentants commerciaux des Ambassades ;-Diffuser de informations utiles (opportunités d’affaires, lois, décrets, accords bilatéraux, etc…) à l’ensemble des adhérents et opérateurs économiques ;-Orienter et encadrer des adhérents, ainsi que leur soutien pour le règlement de dossiers contentieux ;-participer à des rencontres, journées d’étude, réunions de coordination et de travail organisées par les institutions et les organismes publics, les auxiliaires à l’exportation ainsi que les organismes internationaux ;-Animer des programmes de formation aux techniques des exportations, ainsi que l’organisation et la participation à des salons spécifiques ou à des manifestations économiques en Algérie ainsi qu’à l’étranger. |
La Société Algérienne des Foires et Exportations (SAFEX-SPA) | La SAFEX – SPA, eut intervenir entre autres, pour : -organiser des foires, salons spécialisés et expositions spécifiques (au plan local, régional et international) ;-Exploiter et développer des structures de son patrimoine (infrastructures du Palais des Expositions) ;-Accorder une assistance aux opérateurs économiques en matière de commerce international grâce notamment à des mises en relations d’affaires avec des partenaires étrangers, la vulgarisation des procédures d’exportation, l’information économique et commerciale, l’organisation de rencontres professionnelles, …-La publication de catalogues commerciaux et publicitaires. |
La Compagnie Algérienne de Garantie des Exportations (CAGEX) | La CAGEX exerce une double activité, la première, pour son propre compte où elle engage ses fonds propres (risque commercial), la seconde, pour le compte de l’Etat et sous son contrôle (risque politique, risque de catastrophes naturelles, risque de non-transfert) où elle engage les fonds de l’Etat.Cette compagnie d’assurance constitue également un instrument d’appui aux exportations.Elle couvre les risques à l’exportation et garantie le paiement, en cas de défaillance de l’acheteur. Elle garantit le paiement à la fois face à des risques commerciaux liés à l’insolvabilité des acheteurs (dans ce cas, ce sont les fonds propres de la CAGEX qui sont engagés), mais aussi face à des risques politiques tel que l’instabilité politique, les guerres, etc.Elle assure, par ailleurs, l’accompagnement des opérateurs exportateurs dans l’accès aux informations sur les marchés étrangers surtout que cette compagnie ayant passé des accords de coopération avec des institutions de même nature par le monde, elle fait partie d’un réseau international des assureurs. |
La Chambre Algérienne du Commerce et de l’Industrie (CACI) | La CACI se charge, en autres : -D’effectuer des analyses se rapportant aux différents secteurs d’activités (commerce, industrie et services), et de conclure sur des recommandations et suggestions pour la promotion de ces activités ;-De contribuer aux rencontres et manifestations économiques (foires, salons, colloques, séminaires, journées d’étude, etc.,) en Algérie et à l’étranger ;-De financer des formations et assurer des recyclages de personnels des entreprises ;-De publier régulièrement des notes de conjonctures, des bulletins d’informations et de statistiques ;-D’entreprendre des actions et des études ayant pour objet le développement des activités économiques ainsi que leur orientation vers les marchés extérieurs ;-De suggérer des mesures facilitant l’acte d’exportation des produits nationaux vers des marchés extérieurs ; |
(*) Docteur en sciences de gestion, Professeur de marketing à Montpellier Business School et expert à l’international
Docteur en management Ecrivain-chercheur