Le Système financier de l’Algérie à la fin de l’ère ottomane (1792-1830) est un excellent ouvrage de 345 pages, écrit en langue arabe et non encore traduit (et pourtant il le mérite) en d’autres langues, et une étude sérieuse et bien documentée sur une époque cruciale de l’histoire de notre pays, car précédant de peu l’invasion coloniale française.
Par Rachid Mihoubi
De même, elle traite d’un thème – celui de l’économie et de la finance- rarement abordé par les historiens, qui préfèrent s’adonner à l’étude des événements politiques ou des conflits armés, plutôt qu’à l’analyse économique ou sociale d’un pays, d’une région ou d’un territoire…
D’ailleurs, l’éminent historien Nacer Eddine Saïdouni ne manque pas de le rappeler dans sa première et deuxième préfaces de ce livre intéressant à plus d’un titre.
En effet, il mentionne clairement dans la présentation de son étude, en écrivant (traduction approximative de l’auteur de cet article, car l’œuvre a été rédigée en langue arabe) : «Le thème du système financier et les aspects économiques de l’histoire de l’Algérie ottomane sont parmi les sujets qui avaient attiré mon attention. Surtout que les affaires économiques et les questions financières sont les meilleurs méthodes et moyens pour connaître la réalité sociale d’un pays donné, comme elles représentent les meilleurs outils permettant au chercheur d’expliquer et d’appréhender les événements historique et de les analyser.»
«Cette époque, poursuit l’auteur, en dépit de son importance, n’a pas fait l’objet d’une attention suffisante de la part des chercheurs, puisque ses aspects économiques et sociaux étaient laissés à l’abandon ou bien entourés d’ombre. Par contre, tout l’intérêt était centré sur les événements politiques, aux plans interne et externe, et cela était le sujet préféré des historiens…»
Ceci dit, cet ouvrage traite des sujets aussi captivants que
les conditions politiques, sociales et économiques, en introduction, les facteurs affectant le système financier de l’Algérie, les objets de dépenses, la trésorerie de l’Algérie, les monnaies de l’Algérie – la monnaie utilisée en Algérie à la fin du XVIIe siècle – les monnaies de l’Algérie, les quartiers commerciaux de la ville d’Alger à l’époque ottomane – le commerce de l’Algérie selon un rapport français, le commerce et l’industrie de l’Algérie selon un mémorandum français.
Par ailleurs, et pour terminer cette courte présentation, rappelons que cet important ouvrage est agrémenté de nombreuses illustrations, cartes, tableaux, dessins, figures, qui aident de façon incontestable à sa compréhension…
Bio de l’auteur
Nacer Eddine Saïdouni est un historien et universitaire algérien émérite de la génération post-indépendance.
Né dans un petit hameau des environs d’Oum El Bouaghi (Est algérien), il y vécut sept années, avant de rejoindre la ville de Téleghma, où il apprit le noble Coran.
Après l’indépendance de notre pays, et ayant obtenu une licence d’histoire-géographie, il devient enseignant de ces deux disciplines au prestigieux lycée El-Idrissi (Alger).
Par sa remarquable pédagogie, son sens du contact humain et par sa gentillesse, le professeur Nacer Eddine Saïdouni avait su transmettre son savoir à ses élèves (parmi eux l’auteur de cette modeste chronique durant les années 1966-1970, et qui est devenu lui aussi, plus tard, enseignant de cette même matière si passionnante dans ce même établissement algérois de l’enseignement secondaire).
En 1974, Nacer Eddine Saïdouni décrocha son doctorat en histoire moderne et contemporaine, suivi du doctorat d’Etat en sciences humaines (1988) à l’université d’Aix-en-Provence (France). Il présida longtemps le conseil scientifique de la faculté des lettres et sciences humaines à l’université d’Alger, avant de rejoindre l’émirat du Koweït comme enseignant conférencier durant la période s’étalant de 2001 à 2011.
Nacer Eddine Saïdouni est l’auteur de plusieurs ouvrages de grande qualité, d’études et de travaux de recherches, pour le bénéfice de nombreux établissements universitaires à l’étranger (Turquie, Jordanie, Irak, Tunisie…).
Parmi ses principaux livres, citons : Etudes et recherches dans l’histoire moderne et contemporaine de l’Algérie ; l’Algérie dans l’histoire, le Système financier de l’Algérie à la fin de l’ère ottomane (1792-1830)…
R. M.