Distribuer équitablement et réglementairement la publicité publique, renforcer la cyber-sécurité, adopter des approches participatives entre intervenants dans les secteurs de la Communication et de la Presse, la naissance du Syndicat national des éditeurs de la Presse, le recrutement des futurs journalistes.
Ce sont les principales thématiques abordés par le ministre de la Communication (MC), Ammar Belhimer, dans l’entretien accordé au site Web d’information, Africa News.
Par Zoheir Zaid
« La loi sur la publicité est en cours d’élaboration », a révélé Amar Belhimer. La loi en question, tient à préciser le ministre de la communication, aura à déterminer les modalités et les critères d’attribution de la publicité publique, actuellement gérée par l’Agence nationale d’édition et de publicité (Anep).
Elle figure dans le cadre de la série de réformes ayant touché le secteur de la Presse, dont la loi sur l’information et la loi relative à l’activité audiovisuelle, et ce pour compenser le vide juridique relevé dans la loi sur l’information 2012 («loi organique n°12-05 du 12 janvier 2012 relative à l’information, ndlr) et la loi sur l’audiovisuel de 2014 loi n° 14-04 du 24 février 2014 relative à l’activité audiovisuelle, ndlr). Mais pas seulement. Ceux deux lois seront amendées dans l’objectif de les ‘’arrimer’’ à la nouvelle Constitution, notamment dans son article 54 qui « consacre le principe de liberté de la presse en détaillant les composantes de cette liberté, stipule le droit à la création de chaînes télévisées, de sites et journaux électroniques, interdit le discours de discrimination et de haine. »
Prochainement, il sera également procédé, poursuit l’interviewé, à l’installation de l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (Anira), le Conseil national de la presse et le Conseil national d’éthique et de déontologie, et ce, pour ne citer que ces actes.
Autant d’actions qui, selon Belhimer, visent aussi à promouvoir et à consacrer les principes d’éthique et de déontologie, qui sont les axes primordiaux autour desquels se sont articulées les réformes engagées par M. Belhimer, et, aussi, dont la profession tirera honneur en les appliquant rigoureusement dans le cadre de son exercice.
Belhimer, tient aussi à argumenter qu’il est devenu nécessaire de prôner de nouvelles approches en matière de gestion de la communication et de promotion du rôle de la presse, d’une manière professionnelle et transparente, reflètant les prérogatives de la régulation et le consulting en matière de communication, notamment celles qui seront promulguées dans les projets des nouvelles lois précitées.
Détaillant en ce qui concerne le secteur de l’audiovisuel, Ammar Belhimer dira, qu’il a été élaboré un cahier de charges (CDC) comportant les conditions générales qui définissent les règles des services de télédiffusion et de radiodiffusion, et un CDC définissant la relation contractuelle entre l’Anira et les entreprises des programmes spéciaux.
Lors de cet entretien, le ministre est revenu sur le rôle incontournable de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav), qui ne lésine pas sur les moyens pour procéder à la fermeture provisoire ou définitive des chaines Tv privés, ou à des avertissements en direction d’autres chaines publiques.
Plus de 100 sites Web hébergés (.dz)
Pour la cyber-sécurité, le ministre a rappelé son renforcement sur terrain par la mise en place des conditions d’hébergement des sites d’information Web dans le domaine (.dz), ou déjà, il a été enregistré plus de 100 sites ayant accompli cette étape avec succès.
Cette décision permet, selon Belhimer, de mettre hors état de nuire les parties étrangères qui ont prouvé, depuis des années, leur hégémonie sur les sites Web algériens hébergés à l’étranger. Rappelant au passage que ce volet, hautement sécuritaire, se voit accorder un intérêt croissant de la part des hautes autorités de l’Etat, traduit, tout récemment, par la mise en place du Centre national de cybersécurité (rattaché à Algérie Télécom, ndlr), dont la mission est de contrer les cyber-attaques dont est l’objet l’Algérie.
Abordant la création du Syndicat autonome des éditeurs de presse, en date du 24 septembre 2021, il a tenu à louer la spécialisation, le professionnalisme et l’intégrité de ses membres, tout en soulignant le rôle qu’a joué son département dans la délivrance de l’agrément, rentrant dans le cadre de la consolidation des aspects participatifs et de complémentarité qui lient le ministre et les partenaires socioprofessionnels du secteur de la Presse et de la Communication en général.
La présentation de la loi régissant l’activité audiovisuelle au Conseil des ministres, dans le cadre des ateliers installés à cette occasion, dont la poursuite des travaux a été stoppée par la pandémie mondiale, est l’exemple avancé par le ministre quant à son souci de faire participer le maximum de partenaires dans le développement du secteur de la Communication et de la Presse.
En témoigne également, la réunion consultative en janvier passé, consacrée à la loi sur l’information, et qui s’est tenue en présence du conseiller à la Présidence chargé des organisations non-gouvernementales (ONG), des directeurs des entreprises médiatiques publiques, des chercheurs et experts en droit, ainsi que des représentants des syndicats de la presse et ceux de la société civile, débattre de la loi sur l’information.
Enfin, abordant le recrutement des licenciés en communication de l’Université algérienne, il a avoué l’incapacité par son ministère, de contenir l’afflux important des licenciés de l’Ecole nationale supérieure de journalisme et autres établissements de formation relevant du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs). Tout en précisant que l’ouverture médiatique aux acteurs privés, oblige les futurs journalistes à se soumettre aux règles du marché, dicté par l’offre et la demande.
Synthèse de Z. Z.