Si les activités touristiques sont au creux de la vague, d’une part faute de structuration et d‘investissements adéquats et de pandémie de coronavirus, certains signes une volonté de redressement du secteur. Le Tourisme, en effet, compte adopter une feuille de route visant à réaliser les différents projets et à atteindre plus de 3 millions de touristes à l’horizon 2024, a indiqué le directeur général du tourisme au ministère de tutelle, Moussa Bentamer. Plusieurs manifestations et actions sont lancées pour redonner de la vigueur à ce secteur et le faire sortir de sa léthargie.
Par Réda Hadi
Parmi les actions entreprises, la 14ème édition des Journées internationales de marketing touristique, qui se dérouleront, mercredi et jeudi à Alger, avec pour thème: «Enjeu et défis de la destination Algérie», sera une excellent opportunité pour mieux appréhender les tenants et aboutissants des problèmes de ce secteur.
En effet, tous les observateurs s ‘accordent à dire que les activités touristiques, en plus de prestations plus que satisfaisantes, sont dépendantes, aussi, d‘une bonne communication. Or, tous les spécialistes sont unanimes à dire que de ce cote-là, l’Algérie a encore du chemin à faire.
Durant ces journées, donc, il est attendu que celles-ci reflètent l’actualité de l’heure et revisitent le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication, notamment, les impératifs de la durabilité du développement, sans omettre la pérennité des performances qui garantiraient une plus grande pertinence des ajustements aux programmes prévus.
Outre cela, les métiers liés au tourisme seront encadrés. Et à ce propos, l’élaboration d’un projet de loi régissant l’activité du guide touristique débutera, prochainement, selon le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Yacine Hammadi. Des observateurs soulignent aussi que ce secteur a besoin d’un bon coup de fouet, à commencer par une formation adéquate, et qui réponde aux exigences actuelles.
Les spécialistes disent aussi que ce secteur ne doit pas se confiner à l‘organisation du Hadj et de la Omra. Le renouveau doit aussi passer par une approche plus pragmatique et par la diversité des offres touristiques (de montagne, randonnées, chambre d‘hôte, promotion du terroir et, surtout, le tourisme domestique).
Si la pandémie a accentué le ralentissement du tourisme en Algérie, certaines agences de voyages ont tiré leur épingle du jeu, à la faveur de ces touristes nationaux qui, faute d‘aller à l’étranger, se sont retournés vers des destinations nationales. Dans ce domaine le Sud en est le plus bénéficiaire.
Latreche Hamou, qui gère une agence de tourisme et de voyage à Ghardaia, confirme que la pandémie a favorisé le tourisme intérieur, mais qu’il n‘en demeure pas moins fragile . Pour M. Latreche, «si le secteur commence à mieux bouger, sa reconstruction est aussi une occasion de transformation, l’accent devant être mis sur les moyens de tirer parti de l’impact du tourisme sur les endroits visités et, en cela, le rôle du guide est primordial, pour peu que sa formation soit de qualité. Le tourisme qui semble le plus prometteur est l ‘écotourisme qui ne cesse de prendre de l’ampleur en Algérie. La crise actuelle est également une occasion sans précédent de transformer les caractéristiques des rapports du tourisme avec la nature, le climat et l’économie. L’heure est venue de repenser les impacts du secteur sur nos ressources naturelles et nos écosystèmes. Le tourisme évolue et nous devons le suivre»
Si les activités commencent à reprendre, affirment des spécialistes, il reste beaucoup à faire. Et cela commence, disent-ils, par favoriser le développement d’infrastructures touristiques et de services de qualité, tout au long de la chaîne de valeur du tourisme . De plus, il ne peut y a voir d ‘essor sans des facilitations, des investissements et, surtout, la création d’environnement commercial favorable aux PME locales, de diversifier les produits et les marchés, et promouvoir le tourisme national et régional lorsque cela est possible.
R. H.