L’Opep a décidé de limiter à 400 000 barils par jour l’augmentation de sa production en décembre. La réaction américaine a été immédiate, et le président Biden, pour qui cette décision «est injuste», regrette que la reprise économique puisse être «fragilisée par un déséquilibre entre l’offre et la demande». L’Europe pour sa part, craint aussi, un prix élevé du gaz, étant donné que celui-ci est indexé sur le prix du pétrole.
Par Réda Hadi
Cette remontée en puissance des prix du pétrole, met tout le monde à l’épreuve et certains économistes ne cachent pas leurs craintes de voir augmenter l’utilisation du charbon. Mais l’Organisation des pays exportateurs de pétrole reste ferme sur sa ligne d’un prix du baril haut. Pour Billel Aouali, économiste et consultant, «les prix sont appelés à restés hauts, et la pression des Etats Unis, ne semble pas avoir beaucoup d’effets. De plus, les investisseurs doutent énormément de l’utilisation des réserves stratégiques américaines, à un moment qui ne s’y prête guère, avec l’arrivée de l’hiver qui s’annonce très froid. Les Etats-Unis espéraient un geste plus important pour tempérer la hausse des prix, mais n’ont pas réussi à convaincre les membres de l’organisation».
Les Américains veulent riposter et affirment que les USA ont des moyens pour répondre à la décision de l’Opep+.
«L’administration américaine dispose de moyens pour faire face à la hausse des prix de l’énergie,» a déclaré samedi dernier, Joe Biden, après la décision de l’Opep et de ses alliés de ne relever leur production que de 400.000 barils par jour dans un contexte de déséquilibre entre l’offre et la demande dans le monde.
Un baril cher, arme à double tranchant
«Il existe d’autres outils dans l’arsenal que nous devons utiliser avec d’autres pays au moment opportun» a déclaré à la presse le Président américain, en réponse à une question sur un éventuel feu vert de l’administration américaine pour l’utilisation des réserves stratégiques.
La Banque Mondiale pour ne pas être en reste, affirme pour sa part, que «les prix de l’énergie augmenteront de 80% en moyenne en 2021, comparé à l’année dernière, avant une accalmie attendue mi-2022», précisant que les prix de l’énergie dans le monde, qui devraient augmenter de plus de 80% en moyenne en 2021 comparé à l’année dernière, resteront à des niveaux élevés en 2022, mais commenceront à baisser au second semestre, à mesure que les contraintes d’approvisionnements s’atténueront.
A ce sujet, M Bilal Aouali a tenu à nous préciser que maintenir des prix peut avoir certaines répercussions, avant d’estimer:«Les 23 membres de l’alliance, qui laissent encore quotidiennement près de 5 millions de barils de brut sous terre, ne semblent donc pas pressés de les remettre sur le marché malgré la surchauffe des prix. Les cours élevés, avoisinant les 80 dollars le baril, sont une bénédiction pour les finances des producteurs, malmenés au plus fort de la crise du Covid-19. Pour autant, un pétrole cher pourrait aussi les mettre dans l’embarras, tant il alimente l’inflation et menace la reprise d’économies à la convalescence fragile, un danger sérieux pour la demande à moyen terme».
R. H.