Amélioration du pouvoir d’achat : Les propositions de l’UGTA

Siège de l'UGTA

La préservation et l’amélioration du pouvoir d’achat est l’un des dossiers qui préoccupe, à la fois, les travailleurs et le gouvernement. Des mesures ont été, ainsi, prises dans ce sens, à l’initiative du président de la République, durant les quatre dernières années, en procédant à l’augmentation du SNMG et des exonérations d’IRG sur salaire.

Par Akrem R.

Cependant, l’inflation qui reste toujours à des niveaux élevés, en dépit de son recul depuis le début de l’année, a rogné dans ces augmentations.

Par conséquent, un grand travail reste encore à faire dans ce domaine, afin de préserver le pouvoir d’achat des ménages. Une question qui est, d’ailleurs, au centre du programme du président de la République proposé pour son deuxième mandat.

De nouvelles mesures sont donc attendues durant les prochaines années (2024- 2029), dont les salaires qui devraient doubler.

Sur ce dossier, le partenaire social, en l’occurrence, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a avancé ses propositions.

En effet, son SG Amar Takdjout a estimé nécessaire de revoir le SNMG, même si des mécanismes ont été mis en place par le gouvernement pour essayer de réguler le marché.

Cela, dira-t-il, permettra l’évolution des salaires et des petits salaires, beaucoup plus les petites pensions. Mais encore une fois, affirme-t-il, les salaires ne peuvent trouver une place importante qu’avec la croissance et la diversification de l’économie nationale.

S’exprimant lors de son passage sur les ondes de la radio nationale « Chaîne III», le SG de l’UGTA a souligné qu’il va falloir mettre le paquet sur l’économie, en mettant en place des mécanismes d’aide aux entreprises des deux secteurs (public et privé), tout en libérant les entreprises publiques pour aller plus loin, à travailler avec sérénité et avec confiance.

Au passage, l’intervenant a rappelé la situation difficile du pays, dont le Président Tebboune avait hérité lors du mandat précédent.

« Le président de la République a hérité d’un pays abîmé, d’un pays traumatisé par la crise politique et par la pandémie. Et aujourd’hui, on avance, on avance doucement, mais sûrement. Il va falloir continuer de créer cet espace économique, cette création de richesses pour qu’on puisse encore une fois discuter sérieusement du pouvoir d’achat», souligne-t-il, estimant nécessaire de définir scientifiquement le pouvoir d’achat.

Nécessité de réguler le marché locatif

Dans son intervention, Amar Takdjout a déploré le fait que la location d’un logement en Algérie dépasse 3 fois le salaire d’un fonctionnaire, alors qu’ailleurs, elle ne dépasse pas les 30%. C’est pour cela qu’il faut réguler le marché locatif de logement.

Malgré les différents programmes dédiés à l’habitat et la construction de milliers de logements, la crise persiste et les prix du marché locatif ne baissent pas.

En clair, la préservation du pouvoir d’achat est un tout et des efforts sont à consentir dans divers domaines et pas uniquement dans la régulation des prix des produits alimentaires. Dans la définition du pouvoir d’achat, il est question de connaitre la part de la location, de l’alimentation et la part du loisir.

« Si on travaille, qu’on a un salaire mais pas de loisir, nous n’avons rien. Cela veut dire qu’il faut que le salaire signifie quelque chose», indique-t-il.

En clair, la revalorisation du pouvoir d’achat ne peut aller sans impliquer les travailleurs dans la création richesse. « Aujourd’hui, le patron doit cesser de faire semblant et les travailleurs doivent arrêter de faire semblant de travailler. Tout le monde doit se mettre sérieusement au travail pour créer de la richesse qui améliore, par voie de conséquence, le niveau de vie », dit-il, en expliquant qu’augmenter les salaires sans création de richesse «c’est aussi créer de l’inflation qui étouffera le pouvoir d’achat ».

Plaidant pour les conventions de branches, il suggère que « le syndicat engage des discussions avec ces organisations patronales pour établir ces confédérations patronales de branches et aboutir aux conventions de branches nécessaires sans lesquelles on bute sur un dumping économique ».

Sans ces conventions, « on risque de ne jamais organiser notre économie et sans fédérations patronales de branches, on n’aura jamais une cartographie économique du pays », avertit-il, enjoignant que « cette cartographie ne se fera pas par la numérisation seulement mais aussi par l’organisation de branches».

A l’inverse du patronat, il annonce qu’au niveau de l’UGTA « cette cartographie de branche est déjà faite », appelant pour « un dialogue syndicat-patronat» afin d’établir des conventions nécessaires pour améliorer le pouvoir d’achat.

Pour une mémorisation de l’IRG à 10 % pour les retraités

Concernant la question de révision de l’IRG, le patron de l’UGTA a plaidé également pour la révision de cette taxe sur salaire notamment pour les retraités.

En effet, «il est inconcevable de faire payer l’IRG aux retraités de la même manière que le salarié. C’est considéré comme une double taxation, une double peine», indique-t-il, en plaidant pour un taux d’IRG symbolique à hauteur de 10% pour les retraités.

« Les propositions sont simples. Moi, j’ai demandé à ce qu’on taxe tous les retraités à 10% à l’exception des petites pensions qui doivent être exonérées. C’est juste et raisonnable. Il y a eu, bien sûr, la suppression de l’IRG pour les petits salaires également, de plus ou moins 35 000 DA», détaille-t-il.

S’agissant de la retraite à 32 ans de services même si on n’a pas atteint l’âge de 60 ans, le SG de l’UGTA a rappelé qu’une proposition a été faite le 1 mai dernier au président de la République.

« Quand on arrive à faire 32 ans, il faut libérer les salariés qui veulent partir. C’est à leur demande. À 32 ans, il n’y a pas beaucoup de personnes, parce qu’aujourd’hui, on n’arrive pas au monde du travail jeune. On y arrive tardivement. La question de 16 ans, 17 ans de travail aujourd’hui, ça n’existe pas. Et la proportion qui reste et qui demande son départ à 32 ans, est une proportion très insignifiante et très minime. Donc moi, je pense qu’il faut permettre à ceux qui commencent tôt dans le monde du travail à bénéficier de leur retraite une fois 32 ans de services accomplies», a-t-il conclu.

A. R.

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