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Accueil Interview

Amar Naït Messaoud, expert forestier : «Notre rapport à la forêt est appelé à être changé»

Par Eco Times
24 août 2022
Dans Interview
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Amar Naït Messaoud, expert forestier : «Notre rapport à la forêt est appelé à être changé»

Fin connaisseur des enjeux et des défis auxquels fait face la forêt en Algérie, en sa qualité d’expert forestier, Amar Naït Messaoud décrypte dans cet entretien plusieurs points concernant les incendies de ces dernières semaines, expliquant notamment pourquoi la situation a été globalement maîtrisée jusqu’à la mi-août, puis la donne a complètement changé.

Propos recueillis par Mohamed Naïli

Eco Times: Comme chaque année, dès le début de l’été, les feux de forêt sont au rendez-vous. Quel bilan peut-on faire jusqu’ici de la situation?

Amar Naït Messaoud: Jusqu’à la mi-août, la situation était plutôt «calme», c’est-à-dire bien maîtrisée. Certes, quelques journées du mois de juin ont été caniculaires, mais les végétaux en général gardaient encore un peu d’humidité issue des pluies printanières. Ces dernières ont, en revanche, fait monter les herbes, les buissons et le sous-bois dans la forêt de façon fulgurante, ce qui a donné une certaine crainte aux gestionnaires de la forêt et aux institutions chargées de la lutte contre les incendies.

Les feux sont au rendez-vous, c’est inévitable. Il s’agit de savoir dans quelle proportion (en fréquence, en surface parcourue et en incidence en matière de dégâts). Outre le reliquat d’humidité des végétaux, le calme relatif sur le front des incendies était dû également à un certain degré de vigilance qui s’est établi au niveau des structures chargées de la lutte contre les incendies, allant jusqu’à interdire l’entrée en forêt pour les randonneurs et producteurs de charbon,  comme il est dû aussi à une conscience aigue de larges franges de la population au vu des expériences malheureuses vécues au cours de ces dernières années, et particulièrement au cours de l’été 2021 en Kabylie. Le bilan jusqu’au 15 août établissait une superficie parcourue par le feu inférieure à 3.000 ha. C’était plutôt positif.

Mais, voilà, la situation s’est emballée dans la journée du 16 août dans l’est du pays, presque dans les mêmes conditions naturelles que les incendies du 9 et 10 août 2021 en Kabylie. C’est-à-dire que les végétaux sont à leur degré maximal de siccité, le vent soufflant à plus de 90km/h et la température s’approchait des 50°C sur la côte est et dans le grand massif forestier de Beni Salah réparti sur les wilayas de Souk Ahras et Guelma. Le nord de la wilaya de Sétif n’a pas échappé à cet emballement. Dans les moindres proportions, d’autres foyers ont éclaté à Béjaïa, Tizi Ouzou et Tipaza. Le bilan de cette vague est dramatique. Des vies humaines emportées par le feu, des milliers d’hectares de patrimoine forestier partis en fumée et des ménages et des agriculteurs ont perdu une partie de leurs biens.

Contrairement aux années précédentes, particulièrement l’été 2021, la situation est maîtrisée, affirment les pouvoirs publics. Cela serait-il dû à l’efficacité des moyens de lutte mobilisés, à plus de vigilance ou à d’autres facteurs?

Les moyens de lutte sur le terrain –hormis l’affrètement d’un avion russe– n’ont pas évolué de façon substantielle. La relative maîtrise de la situation, jusqu’à la mi-août, était due à la vigilance, aussi bien des acteurs institutionnels chargés de la lutte contre les incendies, que des populations et des riverains de la forêt. L’épreuve douloureuse de 2021 a laissé des traces et fait naître des réflexes chez les populations et au niveau de l’administration.

Quelle évaluation peut-on faire à présent des pertes engendrées par ces incendies, que ce soit pour la faune et la flore ou les pertes économiques ?

L’évaluation environnementale, au sens technique et strict du terme, n’est pas faite. On a l’habitude d’exprimer les pertes en volume de bois calciné (toutes catégories confondues), en formations végétales affectées (forêts, maquis, broussailles, arboriculture fruitière, etc.) et en nombre de têtes de cheptel décimées.

À cela s’ajoutent les infrastructures et équipements (hangars, poulaillers, motopompes, tracteurs agricole, etc.). Malheureusement, au cours de ces deux dernières années, on a été amené à compter nos morts. Pour revenir au sujet de l’évaluation environnementale – c’est là un module enseigné à l’Université sous cet intitulé – je dois dire que l’on est en retard. Car, cette évaluation, est censée faire apparaître le niveau de dénudation des sols et les risques d’érosion, tout en estimant les chances de la remontée biologique (régénération naturelle).

Aussi, il y a lieu, dans le cas où l’érosion s’enclenche ou s’accélère, d’estimer le rythme d’envasement des barrages hydrauliques en aval du bassin versant. Sur un autre plan, la perte du couvert végétal correspond à la diminution des capacités de séquestration de carbone, objet d’un intérêt stratégique à l’échelle planétaire dans le contexte des changements climatiques. Cet aspect du problème demeure aussi lacunaire sur le plan de l’évaluation.

Pour la faune, l’intérêt qui lui est porté est apparu à la faveur de la formation des chasseurs pour l’obtention de leur permis de chasse. Ces formations sont assurées à l’échelle de toutes les wilayas depuis 2017. Avec les associations de chasseurs, les agents forestiers ont commencé à procéder à l’inventaire du gibier, opération permettant de connaitre la donnée abondance/dominance de chaque espèce et de calibrer les autorisations de prise selon cette donnée.

Cette opération, appelée à se répéter de façon régulière, aussi insuffisante soit-elle, peut nous donner des renseignements sur le «destin» (répartition et densité) de la faune dans les forêts incendiées ou qui leurs sont mitoyennes.

En d’autres termes, l’évaluation environnementale est un segment quelque peu complexe qui exige la mobilisation des chercheurs et de l’université, à côté des gestionnaires des territoires forestiers. Quant aux dégâts économiques, ils sont, en quelque sorte, la traduction «monétaire» des dégâts environnementaux.

Perte de la valeur agrologique du sol (rendement et qualité des produits), diminution des capacités des barrages en voie d’envasement, dérèglement du régime des eaux superficielles et souterraines (donc incertitudes sur les capacités de mobilisation de l’eau), perte de la biodiversité abritée par les forêts, dont les fourrages en sous-bois destinés à l’alimentation du bétail, etc.

Outre l’Algérie, des pays comme la Tunisie, la France, la Grèce ou le Maroc viennent d’être touchés par d’importants incendies. Pourquoi le bassin méditerranéen est aussi menacé par les feux de forêt ?

Le climat méditerranéen – que l’on retrouve d’ailleurs en Californie – est connu, bien avant les changements climatiques, pour ses saisons «tranchées» où l’on peut passer d’un hiver rigoureux et pluvieux à un été précoce, sec, chaud et long (empiétant parfois sur le mois d’octobre). La phénologie et la physiologie des végétaux épousent ces caprices climatiques faisant que, en été, le végétal est, sur le plan hydrique, épuisé. Il devient rapidement inflammable.

La moindre étincelle peut conduire à la perte de milliers d’hectares. Les membres du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a établi, au cours de ces dernières années, un scénario qui fait de la Méditerranée la région qui sera la plus affectée par les changements climatiques. 

En subissant tous ces dégâts, notre rapport à la forêt peut-il changer ?

Notre rapport à la forêt est appelé à être changé, non seulement par le fait de ces méga-incendies, mais aussi par d’autres facteurs liés à la nécessité d’aller vers une nouvelle économie détachée de la rente pétrolière et où la réalisation de la sécurité alimentaire doit prendre tout son sens. Outre le bois et le liège, la forêt est un lieu où l’on peut faire produire d’autres sources de revenus, à commencer par les fruits des bois (graines de pin pignon, arbouses, châtaignes, etc.), les plantations fruitières comprises dans les droits d’usage (amodiations), les plantes médicinales et les plantes aromatiques ou parfumées.

La recherche scientifique peut et doit être associée afin de valoriser un certain nombre de sous-produits (un exemple parmi tant d’autres : le bois mort ou issu de coupes sylvicoles transformé en engrais biologique). Le rapport à la forêt évolue selon les nécessités économiques charriées par les différentes crises liées à la situation de notre pays et au contexte international.

Ce dernier, gros de ses menaces au cours de ces trois dernières années (pandémie du Convid 19 et guerre sur le continent eurasiatique où se concentre la production céréalière), accule tous les pays trop dépendants de l’étranger sur le plan alimentaire à revoir leur copie en exploitant leurs potentialités internes.

M. N.

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