Amadou Diawara est président du Cluster Digital Africa (CDA), une plateforme d’intelligence collective en ligne visant le développement du numérique en Afrique. Expert en transformation digitale, Blockchain, ayant piloté plusieurs projets en tant que Consultant ou Chef Projet et ou Coordinateur dans plusieurs pays, notamment, aux États-Unis, France, Côte d’Ivoire, Niger, Angleterre, Canada, Rwanda, République démocratique du Congo (RDC), où il a été chargé entre autres de faire l’étude du marché comparatif avec les solutions existantes et l’étude de schémas directeurs des systèmes d’information (SI). Au total, Amadou Diawara compte 17 ans d’expérience professionnelle, dont les 13 ans dans le pilotage et coordination de projets dans des domaines de la transformation digitale : E-Gouv, E-Learning, l’archivage, organisation des systèmes d’information, Infrastructure SI et de Transformation Digitale. Il est également vice-président du Forum sur la Gouvernance de l’Internet au Mali, membre de AUNEGe (Association des Universités pour le développement de l’enseignement numérique en Economie et Gestion) en France, Réseaux des Universités Numérique Thématique (UNT), et membre de l’Union des Ambassadeur Franco-Maliens (UDA-FM). Ecoutons-le, nous parler du CDA.
Entretien réalisé par Zoheir Zaid
- Ecotimes : Pouvez-vous présenter le Cluster Digital Africa que vous dirigez ? Ses motivations, missions et objectifs ?
Amadou Diawara : Le Cluster Digital Africa (CDA) est une organisation regroupant plus de 50 000 membres, issus des secteurs du numérique et de l’innovation. Il a pour mission de structurer, accélérer et promouvoir la transformation digitale en Afrique.
Les motivations de sa création sont issues de plusieurs constats. Nous citerons, un manque d’infrastructures et de formations adaptées aux nouveaux métiers du numérique en Afrique, une coopération insuffisante entre les différents acteurs du digital, et une volonté de favoriser l’innovation, l’entrepreneuriat et l’inclusion numérique. De là, nous avons tracé missions et objectifs. Trois axes majeurs constituent notre cheval de bataille.
Le premier, l’éducation et la formation : nous avons formé plus de 30 000 personnes aux métiers du numérique, via notre université virtuelle. Le deuxième : entrepreneuriat et innovation, axe à travers lequel nous soutenons les startups et entreprises technologiques à travers des programmes d’incubation.
Quant au troisième et dernier axe, c’est l’inclusion numérique et impact social, qui nous permet de développer des solutions dans l’e-santé, la fintech, l’agriculture numérique et la cybersécurité. Pour cette année, le CDA a introduit une nouveauté, visant l’inclusion en santé.
Sur le terrain, nous avons donc lancé une initiative sociale inédite en offrant 1 000 cartes de santé sponsorisées à des familles maliennes. Ce projet a été réalisé grâce à notre partenariat stratégique avec la Polyclinique Fuga et le CRKD, un centre de rééducation au Mali. Il faut savoir que le CDA est financé à 100 % par la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) du Groupe FAMIB, garantissant ainsi son indépendance.
Le CDA compte des partenaires stratégiques, notamment, FAMIB Groupe, Dignité Internationale (actions sociales et dons d’équipements médicaux à plusieurs structures de santé au Mali), la Chambre algérienne du commerce et d’industrie France (CACI France), la Polyclinique Fuga, CIRTIC (Centre d’innovation et de recherche technologique en industrie créative), et l’Association AFAP (spécialisée dans la santé, avec des dons d’équipements médicaux à des partenaires de santé au Mali)
- Le Sommet intercontinental du Numérique (SIN Africa) est l’un de vos événements phares. La 3e édition sera-t-elle encore plus prometteuse ?
Le Sommet Intercontinental du Numérique (SIN Africa) est devenu un événement clé pour le digital en Afrique.
Cette troisième édition promet d’être encore plus ambitieuse, comportant des thématiques innovantes : IA, blockchain, cybersécurité, e-santé, fintech, etc. Elle sera gratifiée d’une dimension encore plus internationale, des discussions sont en cours avec plusieurs pays pour organiser la première édition 100 % hybride du SIN Africa.
L’objectif est de rassembler les leaders du numérique, investisseurs et startups, pour accélérer la transformation digitale en Afrique et au-delà.
- Des webinaires sur des thématiques très tendances comme l’IA. Cette méthode est-elle vraiment gagnante ?
Oui, nos webinaires interactifs permettent de démocratiser l’accès au savoir sur des sujets d’actualité comme l’IA, la cybersécurité et la blockchain ; favoriser l’échange entre experts
et entrepreneurs, et créer des opportunités de collaboration en connectant des talents et investisseurs du monde entier.
Grâce à notre plateforme Sedispace, nous facilitons ces échanges et renforçons l’impact de ces webinaires.
- Vous vous basez sur le digital, le mode hybride et vos ambassadeurs. Quels avantages en tirent-ils en vous représentant ?
Nos ambassadeurs, présents dans plusieurs pays, sont des acteurs clés du rayonnement du CDA. Ils bénéficient d’une visibilité accrue au sein de notre réseau de 50 000 membres, un accès privilégié aux événements et formations, des opportunités de partenariat et d’investissement grâce aux connexions du CDA.
Ils sont nos relais stratégiques pour promouvoir l’innovation numérique et connecter les talents africains avec des opportunités internationales.
- Désormais, le CDA n’est pas qu’africain, mais il est devenu mondial. Quels sont ses continents et quel est le secret de votre réussite ?
Aujourd’hui, le CDA est présent sur 4 continents, Afrique, Europe, Amérique du Nord et Asie. Notre clé de réussite réside dans un réseau puissant et structuré, un modèle hybride combinant digital et présentiel, un fort engagement des partenaires et sponsors, et un focus sur l’impact concret avec des actions sociales et économiques en Afrique.
- En direction des gouvernements, le CDA a-t-il adressé des réformes dans le domaine du numérique ? Y a-t-il eu un retour positif ?
Oui, nous avons soumis plusieurs recommandations portant sur « la réglementation des startups numériques », « l’inclusion numérique et l’accessibilité aux services digitaux », « le développement de formations adaptées aux besoins du marché ». Nous avons reçu des retours positifs, notamment avec des collaborations en cours avec plusieurs ministères africains pour accélé- rer la transformation digitale.
- Les sponsors ont-ils répondu à l’appel du développement du numérique en Afrique ? Des exemples concrets ?
Oui, plusieurs sponsors et partenaires ont soutenu nos initiatives, notamment FAMIB Groupe, qui finance l’ensemble des activités du CDA ; Dignité International, qui a soutenu des actions sociales et offert plusieurs dons en équipements médicaux à des structures de santé ; l’Association AFAP, engagée dans la santé numérique et la e-santé, avec des dons de matériel médical ; CACI France, qui accompagne les entrepreneurs africains, et CIRTIC, qui œuvre pour la formation et l’incubation de talents numériques.
Le CDA continue de fédérer des acteurs engagés, pour une transformation numérique durable et inclusive en Afrique.
Enfin, nous mettons à la disposition de ceux qui veulent nous rejoindre sur Sedispace, notre plateforme collaborative pour le numérique et l’innovation.
Z. Z.
