C’est aujourd’hui que les quelque 500 000 primo-demandeurs d’emploi vont percevoir le premier mois de l’allocation chômage, fixée à 13 mille de DA, a annoncé hier, Mohamed Charaf Eddine Boudiaf, directeur général de l’insertion de l’emploi au ministère du travail et de la Sécurité sociale. Le dispositif a révélé que pas moins de 42% des bénéficiaires inscrits sont sans qualification, ce qui pour le gouvernement implique la nécessité urgente de dynamiser le secteur de la formation professionnelle, « seule solution » pour réussir à les insérer dans le monde économique.
Par Akrem R.
Cette allocation chômage a été instaurée rappelle-t-on, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant la préservation de la dignité des demandeurs d’emploi, en attendant leur insertion définitive dans des postes en adéquations avec leurs qualifications.
Chose qui qui ne sera pas aisée à concrétiser sur le terrain, notamment, avec l’inertie dans laquelle se trouve le domaine de l’investissement dans notre pays et surtout l’inadéquation des profils de demandeurs d’emploi.
En effet, Selon les chiffres révélés par Mohamed Charaf Eddine Boudiaf, hier, sur les ondes de la radio nationale «Chaîne I», 42% des inscrits n’ont pas de qualification, tandis que 36% sont universitaires et 20 % sont des diplômés issus des centres et instituts de la formation professionnelle. En clair, il sera difficile de les placer dans le secteur économique.
Des chiffres qui renseignent, également, sur le déficit en matière de main d’œuvre qualifiée. L’instauration de cette allocation chômage est, de ce fait, considérée comme étant un tableau de bord pour le marché de l’emploi dans notre pays. Grâce à ce dispositif, en effet, les pouvoirs publics sont en mesure, désormais, de décider des politiques à mener et le système de formation à mettre en place pour répondre aux besoins de l’économie nationale. A ce propos, l’intervenant a fait savoir que la formation reste le seul moyen pour l’insertion des jeunes dans le monde du travail. D’ailleurs, dira-t-il, il est prévu dans le contrat signé par le bénéficiaire de cette allocation chômage que l’Agence nationale de l’emploi est en mesure d’orienter le primo-demandeur d’emploi à effectuer une formation dans un ou l’autre des domaines, afin d’augmenter les chances d’embauches dans le circuit économique. Ce dernier reste le seul secteur en mesure d’absorber tout ce monde de demandeurs d’emplois.
«L’administration, et la fonction publique en particulier, n’est plus en mesure de créer des postes d’emploi. Elle est, déjà, en situation de sureffectif. L’orientation du gouvernement est de promouvoir l’entrepreneuriat et la création de nouveaux emplois dans le secteur économique, notamment, dans le privé. Actuellement, 85% des offres d’emplois parviennent du privé et seulement 15% du secteur public», souligne-t-il.
Et d’ajouter : « Notre ambition est de parvenir à une adéquation entre le monde de la formation et celui du travail». En somme, les 42 % bénéficiaires de cette allocation risquent de la perdre s’ils refusent d’aller faire une formation dans un domaine bien précis. Même chose pour les universitaires, dont les profils ne répondent pas au besoin du marché du travail. Eux aussi, seront appelés à effectuer une formation (reconversion de métier) sur demande de l’agence.
L’intervenant a indiqué que la plateforme électronique « Minha» lancée le 25 février dernier, a été améliorée par l’Agence nationale de l’emploi à l’objet de simplifier l’inscription des demandeurs de cette allocation. D’après M. Boudiaf « cette plateforme a permis d’analyser la réalité du chômage en Algérie », précisant qu’« un million de postulants se sont, jusque-là, inscrits sur la plateforme Minha ».
Il a assuré les primo-demandeurs d’emploi que l’opération de traitement des demandes est toujours en cours et chaque nouveau jeune répondant aux conditions d’éligibilités va bénéficier de cette allocation chômage.
Il est à noter que beaucoup de primo-demandeurs n’ayant pas régularisé leur situation vis-à-vis le service national, ont été exclus de cette allocation.
A. R.