Une bonne nouvelle pour les Algériens. Les mesures de confinement seront allégées dans les prochains jours. Une décision qui a été prise dimanche par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors d’un Conseil des ministres. La nouvelle étant bien reçue, car permettant de reprendre l’activité.
Par Akrem R.
La réouverture des espaces publics, de loisirs et notamment les plages ne peut être qu’une bouffée d’oxygène tant pour les citoyens qui n’ont pu profiter de la période des vacances scolaire, que pour l’économie nationale de manière générale. Les activités commerciales en berne depuis plusieurs mois pourront enfin reprendre. Toutefois, la vigilance est toujours de mise. D’ailleurs c’est ce que des experts en économie, commerçants et spécialistes de santé recommandent. Ces derniers sont unanimes à dire que l’économie nationale est appelée à s’adapter à l’évolution de la situation épidémiologique.
Ainsi, le président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), Hadj Tahar Boulenouar, a indiqué que l’allégement des mesures du confinement donnera à l’activité commerciale un nouvel élan et une dynamique qui lui permettra de rattraper un tant soit peu le retard enregistré et les pertes occasionnées par plusieurs semaines d’arrêt d’activités, notamment en ce qui concerne les activités du transport de marchandises et des personnels. «L’aménagement des horaires d’ouverture et l’allégement des mesures de restrictions visant la limitation de la propagation de la Covid-19 permettront de dynamiser l’activité commerciale lourdement impactée par le confinement», a-t-il souligné dans une déclaration accordée à notre journal.
En effet, la fermeture des places publiques et notamment les plages a impacté négativement le chiffre d’affaires de plusieurs commerces, à l’instar des restaurants, cafétérias fast-foods et salles des fêtes.
Dynamiser l’activité commerciale
Ces dernières ont, pour rappel, étaient restées fermées durant une longue période l’année dernière, puis les restrictions qui leur sont imposées ont eu un effet important sur leur viabilité, sachant les pertes enregistrées en termes de chiffre d’affaires et des charges tant celles inhérentes aux personnels que celles locatives cumulées. En ce sens d’ailleurs, le président de l’ANCA interpelle les pouvoirs publics sur la situation «délicate» des gérants des salles des fêtes. Il a appelé à la réouverture de ces lieux, tout en mettant en place un protocole sanitaire strict. L’essentiel, dira-t-il d’emblée, est de «maintenir en vie ces activités et la préservation des emplois.» Questionné sur le recul drastique de la consommation, notre interlocuteur l’explique par les mesures de confinement, et l’orientation d’une grande partie du budget des ménages vers les soins médicaux liés à la Covid-19. Boulenouar a plaidé l’octroi de crédits sans intérêts aux commerçants lourdement impactés par la pandémie qui perdure encore.
Pour sa part, l’expert en économie Abderrahmane Hadef a qualifié la décision du chef de l’Etat, à savoir l’assouplissement des mesures du confinement, de «logique», notamment avec la baisse des cas de contamination (moins de 500 cas/jour). Il a souligné en ce sens la nécessité d’adapter toute décision économique aux impératifs qu’impose cette nouvelle donne. Pour cela, notre interlocuteur a plaidé «la mise en place d’une stratégie claire afin d’essayer de de maintenir l’activité économique à un niveau acceptable, et ce, dans le but de ne pas trop perturber l’économie nationale.»
Gardons l’œil sur la situation sanitaire
«Le taux de croissance enregistré durant ce premier trimestre de 2021, avec 2,3% du PIB est certes une bonne chose, mais demeure toutefois insuffisant», affirme-t-il, en ajoutant que «l’économie algérienne a besoin d’une croissance plus importante.» C’est pour cela, indique-t-il, que «les opérateurs économiques en général et les commerçants en particulier doivent s’adapter à la situation, pour que l’activité soit maintenue et se développer davantage.» «Nous avons besoin d’une croissance de 5% pour cette année et plus de ce niveau pour les années à venir», explique également notre interlocuteur. Toutefois, l’expert met l’accent sur la vigilance afin d’éviter un éventuel confinement plus «sévère». «Il faut que l’économie reprenne au plus vite tous en gardant un œil sur la situation sanitaire, notamment avec la quatrième vague qui est en train de se propager aux Etats-Unis. Nous devons tout simplement nous préparer et garder l’activité économique en marche», a-t-il suggéré.
Dans ce contexte, l’économiste insiste sur l’accélération de la campagne de vaccination afin d’atteindre l’immunité collective dans les plus brefs délais. «C’est le seul moyen, dira-t-il, pour permettre à l’ensemble des activités économiques, sociales et culturelles de reprendre normalement.»
Par ailleurs, il y a lieu de rappeler que le dernier Conseil des ministres a bordé un sujet très important, à savoir l’annulation des pénalités de retard de la sécurité sociale. C’est une décision assez importante, permettant d’alléger la pression sur les cotisants, dont la plupart des entreprises sont en difficulté financière. «Ce genre de mesures est très important, car elles sont nécessaires en de telles conjonctures. Mais, il est nécessaire que des instructions claires soient émises pour s »assurer de leur application sur le terrain», a-t-il dit.
Le président du Conseil de l’ordre des médecins, M. Bekkat Berkani qui s’exprimait hier sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale a salué pour sa part, la décision du président de la République, en disant qu’elle est «la bienvenue», notamment avec l’amélioration de la situation sanitaire ces derniers jours. «Nous devons fonctionner comme une soupape d’une cocotte-minute: vous ouvrez dès que il y a moins de pression et fermer quand la pression est forte», a-t-il souligné, tout en appelant au respect stricte des gestes barrières et l’engagement d’une campagne de vaccination à grande échelle. Dans ce cadre, il a plaidé la mise en place d’une stratégie visant même à faire vacciner les enfants de 12 ans et plus.
Indemnisation des victimes des incendies: L’opération est déjà entamée
Alors que d’aucuns parmi les initiés se posaient la question de savoir comment les pouvoirs publics vont agir pour, d’abord mieux évaluer les pertes engendrées par les derniers incendies ayant touché plusieurs wilayas du nord du pays, et puis comment procéder aux indemnisations, le ministère de l’Intérieur et des collectivités locales, annonce par la voix de son inspecteur central, Abdelaziz Deliba, que l’opération a déjà «atteint un stade très avancé».
Ainsi, l’évaluation étant déjà faite à plusieurs niveaux, ce qui ouvre la voie à la procédure d’indemnisation proprement dite, avec la réception des premiers dossiers. Le même responsable qui intervenait hier, sur les ondes de la chaîne I de la radio nationale, a annoncé d’emblée que les indemnisations consistant en des aides financières et des réparations en nature, selon le cas, «seront accordées sur la base de rapports d’expertises accompagnés des procès-verbaux des équipes de spécialistes chargées de l’évaluation des dégâts, le dossier de la commission centrale et la pièce d’identité de l’intéressé.»
Cela pour ce qui est des pertes matérielles, quant à celle humaines, et en application des instructions du président de la République, consistant au versement d’une allocation d’un million de dinars, rappelle le même responsable, a déjà commencé à être versée aux familles des victimes.
A.R.