L’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (ANADE) innove dans son soutien et son accompagnement des jeunes entrepreneurs. Une «prime technologique» pouvant atteindre 10% du coût du projet global sera, ainsi, octroyée prochainement par l’Agence aux porteurs de projets innovants ou à forte valeur ajoutée technologique, a annoncé le chargé de la gestion de l’Anade, Mohamed Chérif Bouziane.
Par Akrem R.
Ainsi, les modalités d’attribution de cette «prime» seront incessamment fixées. Une fois que le porteur d’idée aura présenté son projet, une évaluation sera effectuée par des experts de l’Anade et d’autres secteurs, notamment des enseignants universitaires.
Cette «prime» s’ajoute à trois autres modèles de financement, à savoir le financement triangulaire (70% de la banque, 15% de l’agence et 15% apport personnel) ; le financement mixte, dont l’apport personnel qui était de 70% est passé à 50 % égal à celui de l’agence et, enfin, l’autofinancement. Un mécanisme permettant, explique-t-il, à un porteur de projet de s’autofinancer, tout en bénéficiant des avantages (fiscaux et parafiscaux) qu’accorde l’Anade.
Outre le volet financier, les pouvoirs publics s’attèlent à la mise en place d’un écosystème favorable et propice à la promotion de l’entrepreneuriat dans notre pays, tout en évitant les erreurs du passé. Des centaines de milliers de micro-entreprises ont été créées dans le cadre du dispositif Ansej, mais peu d’entre elles sont en «vie».
Le taux de mortalité des PME était de 70% ! Les chiffres officiels en font foi : sur les 400 000 micro-entreprises créées par l’ex-Ansej, seulement 90.000 ont réussi à rembourser leur crédit, a fait savoir Bouziane à la presse en marge d’un workshop sur l’ «Eco Smart Lab ».
En somme, quelque 310 000 PME sont en difficultés. À cet effet, il a été décidé de réformer le mécanisme, dont seul le paramètre économique sera pris en considération dans la création d’une micro-entreprise.
Création de trois ‘’Eco Smart Lab’’
C’est dans ce cadre qu’il a été décidé la création d’un Laboratoire d’expérimentation pour l’innovation, ainsi qu’un prototype d’un produit industriel ou de service. Après la réussite de l’expérience avec le groupe industriel de l’EPE, ALRIM, de nouveaux laboratoire d’expérimentation (Eco Smart Lab», seront bientôt lancés en partenariats avec des entreprises publiques. Les Eco Smart Lab constituent un espace test pour imaginer et lancer des solutions novatrices. Une démarche qui consiste à accompagner l’idée d’un jeune pour la développer en produit pour aboutir à la création d’une micro-entreprise. Une plateforme numérique a été créée pour cet Eco Smart Lab.
«L’expérience de Laboratoire FABLAB de l’EPE ALRIM, a donné déjà ses fruits. Et des idées ont été développées par des jeunes, en produisant des prototypes. Ceci nous a incités à la généralisation de cette expérience, en procédant à la création de nouveau Eco Smart Lab. On a reçu l’avis favorable de la société nationale, Sonatrach, pour la création d’un Eco Smart Lab pour le développement de solutions dans le domaine gazier et pétrolier. On a aussi l’accord du groupe Telecom et de l’entreprise nationale des industries électroniques (ENIE), pour mettre en place un Ecosmartlab dans le domaine des télécom et de l’électronique et enfin, avec la Sonelgaz dans les énergies et la fabrication du matériel», détaille-t-il.
Mettre en place un écosystème favorable
Cette nouvelle initiative vise la levée des différents obstacles et contraintes entravant la concrétisation du projet par son porteur, et, également, garantir un écosystème propice à la promotion de entrepreneuriat dans notre pays. «Notre objectif est de simplifier les procédures de l’entrepreneuriat et reconquérir la confiance des jeunes. Durant les années précédentes, aucune importance n’a été accordée à l’innovation et la fabrication en local de produits industriels et de services.
La politique d’importation a anéanti l’innovation et la créativité dans notre pays, malheureusement. Je pense que le moment est venu de donner la chance à nos jeunes pour la concrétisation de leurs idées en les transformant en réels projets», conclut-il.
Il a, par ailleurs, souligné que le choix de la localisation de ces laboratoires se fera en fonction des potentialités de chaque région, notamment, en matière d’universités et d’entreprises publiques, afin de créer «l’écosystème favorisant leur réussite».
Ce workshop a été une occasion pour certains porteurs de projets de présenter leurs produits. Mme. Nabila Abdelli a ainsi présenté un chargeur universel fabriqué dans son unité d’assemblage des circuits imprimés à Blida, alors que M. Farouk Ança, inventeur, a développé un produit additif permettant une réduction jusqu’à 25% de la consommation de carburant tout en augmentant la longévité du moteur et en diminuant la pollution.
A. R.