Alimentation animale : Quelle alternative pour l’importation des intrants ?

Les efforts consentis ou à consentir pour la modernisation de la filière des productions animales ne doivent assurément pas être réduits à la multiplication des fermes d’élevages ou l’importation d’animaux de reproduction.

Par Mohamed Naïli

Lorsque, dans une précédente intervention, le PDG de l’ONAB (Office national des aliments de bétail), organisme public chargé de l’approvisionnement et de la régulation du marché des produits destinés à l’alimentation animale (équivalent de l’OAIC pour les céréales destinées à l’alimentation humaine), faisait état de l’importation par l’Algérie d’une moyenne de 40 millions de quintaux de maïs et de 12,5 millions de quintaux de tourteaux de soja, pour une enveloppe financière de 1,2 milliard de dollars par année, il est clair que l’un des enjeux de la rénovation tant recherchée pour cette filière se situe au niveau de l’alimentation.

Parce que, avec une facture d’importation d’une telle ampleur, il est difficile, voire illusoire, d’aspirer au challenge de la rentabilisation de la filière, les coûts de revient étant élevés.

Pour en finir avec ou, du moins, pour réduire cette forte dépendance des marchés mondiaux d’intrants destinés à l’alimentation animale, il n’y a pas meilleure alternative que le pari de la substitution par des produits disponibles localement et la modernisation des appareils de productions (unités de transformation).

Le challenge des produits locaux

Pour ce faire, les spécialistes en la matière convergent sur l’existence au niveau local d’un potentiel en mesure de permettre de relever ce défi. Interrogé à cet égard, l’ingénier agronome, Djamel Belaïd, avec un ton manifestement affirmatif, estime que «la recherche agronomique locale a montré la possibilité d’intégration de matières premières locales, comme l’orge, le triticale ou la féverole et de sous-produits des industries agro-alimentaires, (issues de meunerie, drêches de brasserie, grignons d’olives)».

L’adoption d’une nouvelle démarche pour cette branche d’activité comprenant cette alternative de mise en valeur de ces intrants disponibles sur le marché local ne sera que bénéfique lorsque l’on sait que, d’ores et déjà, d’autres actions sont menées ces dernières années pour la production de maïs dans le grand sud, avec des opérations expérimentales qui, décidément, ont donné des résultats probants.

Pour la saison 2020-2021, l’ONAB a misé sur la mobilisation de près de 9 000 hectares dans les périmètres agricoles d’Adrar, Ghardaïa et El Oued, pour la culture du maïs, pour des rendements escomptés pouvant atteindre 350 000 quintaux, soit des rendements de près de 40 quintaux/hectares.

Une relance efficace de la filière des productions animales passe ainsi inéluctablement par la maîtrise de l’alimentation, l’un des maillons stratégiques de la chaîne.

M.N.

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