Algérie-UE : Vers un nouveau départ du partenariat

L’Algérie et l’Union européenne

L’Algérie et l’Union européenne (UE) veulent donner un nouveau départ au partenariat stratégique entre les deux parties. Un partenariat basé sur la coopération bénéfique et gagnant-gagnant dans divers domaines. En effet, l’Algérie, qui a réformé son cadre réglementaire régissant l’investissement, en l’adaptant aux standards internationaux, souhaite attirer des investissements directs étrangers (IDEs) surtout des pays de l’UE.

Par Akrem R.

Depuis la signature de l’Accord d’association avec l’UE, peu d’investissements européen sont été réalisés en Algérie. Chose qualifiée d’«inacceptable» par l’Algérie qui ne veut pas être uniquement un simple marché pour les pays de l’UE, mais partenaire plein et entier.

Selon les chiffres présentés, hier à Alger par le ministre de l’Industrie et de la Production Pharmaceutique, Ali Aoun, en marge d’une rencontre d’une Conférence organisée par la Délégation de l’Union européenne (UE) en Algérie, en collaboration avec l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), sous le thème: «Explorer les nouvelles opportunités d’investissements et de Nearshoring en Algérie», 70% du volume des échanges entre l’Algérie et les pays de l’UE, estimé à 46 milliards d’euros, sont dans le domaine du commerce.

Un montant qui donne un aperçu global de la situation de la coopération entre les deux parties, dont l’investissement est limité au domaine des hydrocarbures.

Dans ce cadre, le ministre a rappelé que l’Algérie, «qui a toujours été un partenaire fiable et sûr pour les pays européens, notamment dans le domaine de l’approvisionnement en gaz naturel, aspire à établir des relations de coopération et de partenariat qui répondent à nos aspirations mutuelles en matière de développement économique».

Pour Aoun, le thème de cette rencontre «s’inscrit dans la nouvelle vision économique de l’Algérie et constitue une opportunité pour formuler une approche commune en vue de renforcer la coopération entre l’Algérie et l’UE».

Ainsi, le ministre s’est dit convaincu que «le nouveau départ ne peut se réaliser qu’avec la participation de tous les acteurs, notamment les investisseurs et les hommes d’affaires des deux côtés», appelant à «intensifier les contacts et les rencontres pour établir des relations basées sur le principe gagnant-gagnant».

Les opportunités d’investissements de l’Algérie

Ali Aoun a, en outre, souligné que «la coopération ne saurait être fructueuse que dans le contexte d’un environnement sûr et stable qui renforce la confiance des acteurs économiques et leur octroie les garanties et les mesures incitatives», rappelant dans ce contexte que «l’Algérie, sous la conduite du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a initié la concrétisation d’un saut qualitatif en matière de réformes économiques, notamment, le cadre juridique relatif aux hydrocarbures, aux finances et à l’investissement».

Grâce à ces réformes, l’Algérie connaît, actuellement, une nouvelle dynamique économique et ambitionne d’être la porte du continent africain et également de l’Europe.

En termes clairs, l’Algérie ambitionne de devenir une passerelle entre les deux continents, notamment de par son positionnement géographique, ainsi que ses investissements dans les infrastructures (routes, zones industrielles, ports), en vue de faciliter les échanges commerciaux et l’accès des investisseurs aux marchés africains, ce qui est «un catalyseur supplémentaire, à même de lancer des investissements communs dans les domaines de l’industrie, de l’agriculture, du commerce et des services».

Le ministre s’est montré, en outre, optimiste pour l’avenir des relations de l’Algérie avec l’UE. « Nous sommes optimistes pour l’avenir de nos relations avec l’UE. L’Algérie vit une nouvelle ère et est engagée à jeter des passerelles de coopération avec l’Union européenne (UE), en tant que partenaire historique».

De son côté, le président du CREA a indiqué que l’Algérie dispose d’atouts qui l’érigent «en une force économique régionale stable, à la faveur de la mutation profonde et globale du système économique», relevant «le passage opéré d’une économie de rente à une économie d’initiative et d’innovation, et de stabilité du système juridique et d’équité entre tous les investisseurs», ce qui est, selon lui, «un élément fondamental dans l’amélioration du climat des affaires».

L’UE veut être plus présente en Algérie

Quant au chef de cabinet du Vice président de la Commission européenne chargé du Commerce et de l’investissement, M. Dombrovskis, il a affirmé que l’Algérie est «un pays clé qui attire les investissements étrangers», soulignant la mise en place d’un plan définissant les activités qui attirent les investissements, pour collaborer avec les opérateurs étrangers en vue de les inciter à investir en Algérie.

Cette conférence a été une opportunité pour les parties prenantes, privées et publiques, de procéder à un échange de vues sur le climat d’affaires et les investissements en Algérie, ainsi que sur le partenariat euro-algérien en matière d’investissement.

Dans le même contexte, les participants ont examiné les opportunités d’investissements en Algérie et celles du Nearshoring européen, desquelles l’économie algérienne peut tirer profit, ainsi que les perspectives d’intégration économique euro-algérienne et l’expansion vers le continent africain.

En plus de la volonté de l’Union européenne de « revisiter l’Accord d’association signé entre les deux parties en 2002, afin de le transformer en un puissant instrument pour renforcer le partenariat entre l’Algérie et les pays européens, dans un esprit gagnant-gagnant », comme l’indique le communiqué signé par les deux parties, la question des IDE a également été à l’ordre du jour.

Les deux parties ont, en effet, discuté de l’environnement des affaires en Algérie et du rôle des zones franches dans l’attraction des investissements directs étrangers (IDE).

« Depuis quelque temps, nous observons un changement en Algérie. L’environnement de l’investissement est en train de changer et notre but est de démontrer qu’il devient plus facile d’investir en Algérie », a expliqué M. Petroni.

Ce haut responsable a également affirmé que le moment est « opportun pour initier cette nouvelle coopération autour de l’Accord d’association, avec un accent sur les IDE ».

Il faut dire que la principale règle qui fait obstacle aux investissements étrangers est la règle 51/49 abrogée dans certains secteurs. L’ambassadeur de l’Union européenne en Algérie a appelé les deux parties à concrétiser leurs ambitions économiques dans le domaine du commerce et de l’investissement, dans le cadre d’une démarche mutuellement bénéfique.

A. R.

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