Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf, a reçu hier un appel téléphonique de la vice-présidente de la Commission européenne et haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Kaja Kallas.
Par Nadia B.
Les échanges ont porté sur l’état actuel et les perspectives des relations entre l’Algérie et l’Union européenne, aussi bien dans leur dimension bilatérale, à travers l’Accord d’association, que dans un cadre multilatéral, incluant les pays de la rive sud de la Méditerranée.
Sur le plan bilatéral, M. Attaf a insisté sur la nécessité d’activer le Conseil de partenariat, mécanisme clé régissant la coopération algéro-européenne. «Ce Conseil demeure le cadre optimal pour traiter toutes les questions d’intérêt commun, qu’elles soient politiques ou économiques», a-t-il souligné.
La conversation a également permis d’aborder le projet de «Pacte pour la Méditerranée», actuellement à l’étude entre l’Union européenne et les pays du Sud. Les deux parties ont échangé leurs points de vue sur cette initiative, qui vise à renforcer la coopération régionale et à mieux structurer les relations Nord-Sud autour de priorités partagées.
Vers un partenariat plus équilibré
À l’issue de cet échange, les deux responsables ont convenu de poursuivre et d’intensifier les efforts pour parvenir à un partenariat économique plus équilibré, fondé sur la préservation des intérêts mutuels et la promotion de la paix, de la sécurité et du développement durable dans l’espace euro-méditerranéen.
Dans une récente contribution publiée sur son compte Facebook, le consultant international en développement économique, Abderrahmane Hadef, a estimé que l’Algérie et l’Union européenne doivent repenser leur coopération à travers une vision renouvelée.
Selon lui, la modernisation de l’accord d’association, sur la base d’une approche plus pragmatique et objective, est indispensable pour jeter les bases d’un partenariat durable et équilibré.
«Il est essentiel de lever les obstacles qui entravent depuis longtemps la mise en œuvre effective de cet accord. Un dialogue franc et constructif est nécessaire pour ajuster ses dispositions et les transformer en un véritable levier de développement partagé», a-t-il suggéré.
M. Hadef plaide également pour des outils concrets de mise en œuvre, assortis d’une feuille de route opérationnelle alignée sur les tendances économiques mondiales actuelles, dans l’objectif d’aller au-delà d’une relation commerciale classique pour promouvoir une coopération structurante.
«L’Algérie et l’Union européenne doivent capitaliser sur leurs atouts respectifs pour relever les défis stratégiques majeurs, notamment la sécurité énergétique et alimentaire, la gestion des migrations et la lutte contre le changement climatique», a-t-il ajouté.
Il est à noter que depuis janvier 2025, les relations bilatérales connaissent une dynamique renouvelée. Des discussions ont été engagées en vue de réviser l’accord d’association, dans le but de l’adapter aux nouveaux défis et d’approfondir les liens économiques.
Lors d’une conférence organisée en février 2025 sur les zones économiques spéciales dans le cadre du projet «Partenariat euro-algérien pour l’investissement durable» (SIP), l’ambassadeur de l’Union européenne en Algérie, M. Diego Mellado, avait salué le rôle central de l’Algérie, qualifiée de partenaire «privilégié, essentiel et fondamental». Il avait également exprimé le souhait de voir les deux parties œuvrer à l’intégration de leurs économies et à la consolidation d’un dialogue politique permanent.
De nouveaux axes de coopération à développer
Cette volonté commune se traduit aussi par une orientation vers la diversification des échanges au-delà des hydrocarbures, à travers l’identification de secteurs prioritaires tels que : la transition énergétique (notamment l’hydrogène vert et solaire) ; l’agriculture et l’agro-industrie, l’économie verte et numérique, et la création de chaînes de valeur partagées dans des filières stratégiques.
L’ensemble de ces pistes, soulignent les experts, nécessite une modernisation rapide et efficace de l’accord d’association, afin d’aboutir à un partenariat véritablement gagnant-gagnant, en phase avec les transformations profondes de l’économie mondiale.
N. B.







