Le renouvellement des bus vétustes est au centre des préoccupations du gouvernement. Le ministère des Transports, en charge de ce dossier, a multiplié ses rencontres avec les représentants des transporteurs et les autres départements ministériels afin de trouver des mécanismes adéquats pour le renouvellement du parc national de transport d’une manière progressive.
Par Nadia B.
D’ailleurs, les premières mesures sont déjà là. En effet, l’importation de bus neufs et de moins de cinq ans est désormais ouverte aux transporteurs avec paiement des droits de douane et accomplissement de toutes les formalités liées à l’opération d’importation.
C’est ce que le ministre des Transports, Saïd Sayoud, a annoncé hier à la presse, en marge du lancement du vol commercial inaugural de la compagnie aérienne «Domestic Airlines» sur la ligne régulière Alger-Tamanrasset.
Une décision qui devrait permettre aux transporteurs d’acquérir de nouveaux bus à des prix compétitifs sur le marché local et international notamment. Toutefois, les professionnels du transport réclament un accompagnement de l’État afin de leur faciliter cette opération.
En effet, le syndicat de cette corporation réclame, entre autres, des exonérations sur les crédits bancaires et les droits de douane liés à ces opérations «coûteuses» pour des transporteurs ne disposant pas des moyens financiers nécessaires. À cet effet, le ministre a annoncé la création d’un groupe de travail chargé d’étudier ces propositions.
Après avoir rappelé que l’opération de renouvellement du parc de transport terrestre se fait en collaboration avec les partenaires, Sayoud a précisé que son département a mis en place un plan d’action ambitieux, dont la première étape consiste au retrait, à partir de janvier 2026, de pas moins de 34 000 bus de 30 ans de service, tandis que la deuxième étape concerne les bus ayant accumulé plus de 20 ans de service.
Selon les premiers chiffres du ministère, pas moins de 84 000 bus vétustes doivent être renouvelés. C’est une vaste opération nécessitant une organisation particulière et des moyens financiers importants, d’autant que le prix d’un bus démarre à un milliard de centimes (environ 7 000 €) et peut être plus élevé selon la capacité, la qualité, le pays fournisseur et le lieu de fabrication.
Sur ce point, le président de l’Organisation nationale des transporteurs algériens, Houcine Bouraba, a plaidé pour l’octroi de prêts à long terme sur dix ans, similaires aux financements accordés aux agriculteurs, afin de permettre aux transporteurs de renouveler leur flotte. Il a également proposé, dans une déclaration au journal «Echorouk» que l’État rachète les anciens bus pour les recycler sous forme de pièces détachées, garantissant ainsi la pérennité du parc.
Il est à rappeler que dans son plan, le ministère donnera la priorité à l’industrie mécanique locale pour répondre au moins à une partie de cette forte demande, ce qui devrait ainsi contribuer au développement de l’industrie locale et à la création de richesse et de valeur ajoutée. Donc, l’opération d’importation de bus vient en appui au « made in Algeria » en pleine renaissance.
Dans ce cadre l’organisation appelle au lancement d’une industrie locale intégrée capable de produire les composants mécaniques essentiels afin de renforcer l’autonomie et la durabilité du secteur.
En effet, à travers ce plan, le ministère travaille à renouveler le parc national de transport au cours des prochaines années, tout en associant les partenaires. « Nous travaillons à renouveler le parc au cours des prochaines années », a souligné le ministre, indiquant que le parc de transport inter-wilayas est « excellent » par rapport au parc des bus destinés au transport urbain et suburbain.
En outre, le ministre a indiqué également que son secteur œuvre, avec ses partenaires, à parvenir à une solution globale concernant la situation du transport terrestre, à travers la loi de finances.
Ceci dit, des dispositions exceptionnelles pourraient être incluses dans le projet de loi de finances 2026, accordant des avantages fiscaux et douaniers pour les transporteurs désirant importer des bus de l’étranger.
Sur ce point, le ministre a précisé que la proposition formulée par les transporteurs concernant l’exonération des droits de douane est actuellement « à l’étude ». Il a précisé qu’un groupe de travail relevant de son département, en coordination avec les ministères de l’Industrie et du Commerce, est chargé d’examiner cette proposition et de soumettre des solutions susceptibles d’être intégrées dans la prochaine loi de finances.
Il convient de rappeler que, dimanche, le ministre avait présidé, au siège de son département, une réunion consacrée à l’examen des mesures concrètes à mettre en œuvre pour le retrait des bus vétustes et le renouvellement du parc national de transport public, conformément aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
N.B.