Dans le cadre de sa stratégie visant à consolider sa place de fournisseur énergétique fiable et clé dans la région, l’Algérie multiplie les initiatives pour augmenter ses capacités de production et sécuriser l’approvisionnement du marché national comme des partenaires étrangers. Cette accélération des investissements commence à donner ses fruits sur le terrain.
Par Akrem R.
D’ailleurs, la production nationale de gaz a augmenté de 5% en juin 2025, soit une hausse de 390 millions de mètres cubes par rapport à la même période de l’année précédente.
Selon les données du site spécialisé «Attaqa.net », la production de gaz algérien a atteint 8,20 milliards de mètres cubes, soit l’équivalent de 9,65 milliards de pieds cubes par jour en juin 2025, contre 7,81 milliards de mètres cubes (9,2 milliards de pieds cubes par jour) en juin 2024.
En outre, la production nationale de gaz naturel a connu une augmentation de 340 millions de mètres cubes en juin 2025 par rapport au mois de mai 2025, atteignant 8,20 milliards de mètres cubes, contre 7,86 milliards de mètres cubes en mai.
En mai, la production avait enregistré une baisse annuelle de 200 millions de mètres cubes par rapport à mai 2024, où elle avait atteint 8,06 milliards de mètres cubes. En janvier 2025, la production avait atteint 9,75 milliards de mètres cubes, ce qui représente le niveau le plus élevé depuis mars 2023, où elle avait atteint 13,17 milliards de mètres cubes.
En effet, cette augmentation de la production s’inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement pour renforcer les réserves et la production de gaz naturel du pays, notamment par la mise en place de nouvelles zones pour l’exploration et l’exploitation.
Des investissements stratégiques à Illizi
C’est dans ce cadre que s’inscrit d’ailleurs la dernière visite effectuée mercredi dernier par le ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, dans la wilaya d’Illizi, au cours de laquelle il a procédé à l’inauguration et à l’inspection de plusieurs infrastructures énergétiques stratégiques.
Au champ gazier de Tin Fouyé Tabankort (TFT), véritable pilier de la production nationale, M. Arkab a supervisé la mise en service d’une série d’ouvrages, dont une base de vie moderne pour les travailleurs, une unité de traitement des gaz associés et de nouvelles infrastructures électriques et hydrauliques.
Le site TFT affiche aujourd’hui une capacité de 54 000 barils/jour de brut et 5,2 millions de m³/jour de gaz associé, dont 2,4 millions de m³ destinés à l’exportation.
La visite s’est également étendue au champ d’In Amenas et au site d’In Tsila, où a été inauguré un complexe de traitement du gaz (CPF) d’une capacité totale de 12 millions de m³/jour, accompagné d’une production quotidienne de 1 800 tonnes de condensats et 1 600 tonnes de GPL.
Ces réalisations illustrent la montée en puissance du Sud-Est algérien dans la stratégie nationale de production énergétique. Parallèlement à ces investissements dans la région d’Illizi, Sonatrach poursuit la mise en œuvre de projets structurants dans d’autres bassins.
Ainsi, une nouvelle station de compression de gaz est en cours de réalisation au niveau des champs de Gharda Nous. L’objectif est double : maintenir un haut niveau de production et accroître la capacité d’extraction.
La future installation permettra de comprimer environ 40 millions de m³/jour, renforçant ainsi la contribution de cette zone, qui comprend 17 gisements dont Hmara, deuxième plus grand pôle gazier du pays après Hassi R’mel.
Grâce à ces projets, l’Algérie confirme son engagement à répondre à la demande croissante en gaz, tant sur le marché local qu’international, tout en consolidant son rôle stratégique dans la sécurité énergétique de la région euro-méditerranéenne.
En outre, le groupe Sonatrach avait signé des contrats de partenariat avec des sociétés étrangères, dont l’italien Eni, la chinoise Sinopec, la multinationale TotalEnergies et d’autres sociétés des pays du Golfe, en attendant l’arrivée de deux majors américaines, Chevron et ExxonMobil.
Ces derniers devraient contribuer efficacement au renforcement de l’exploration à travers le pays et à l’augmentation de la production nationale. Dans son plan d’action, l’Algérie vise une production de 200 milliards de mètres cubes/an d’ici 2030.
Un objectif certes réalisable, mais nécessitant des investissements colossaux par Sonatrach et ses partenaires.
3,95 milliards de mètres cubes exportés en juin
Par ailleurs, et selon les mêmes chiffres de la plateforme «Attaqa», dont le siège est basé à Washington, les exportations totales de gaz de l’Algérie, à la fois via gazoducs et gaz naturel liquéfié (GNL), ont diminué en juin 2025, s’élevant à 3,95 milliards de mètres cubes (soit 4,65 milliards de pieds cubes par jour), contre 4,18 milliards de mètres cubes (4,9 milliards de pieds cubes par jour) en juin 2024, enregistrant ainsi une baisse annuelle de 230 millions de mètres cubes.
En comparaison mensuelle, les exportations de gaz de l’Algérie ont diminué à 3,95 milliards de mètres cubes, soit une baisse de 110 millions de mètres cubes par rapport à mai 2025, où les exportations s’étaient élevées à 4,06 milliards de mètres cubes, en raison de la baisse des exportations de gaz naturel liquéfié (GNL).
Cependant, les exportations de gaz via les gazoducs ont augmenté, atteignant 2,94 milliards de mètres cubes en juin 2025, contre 2,86 milliards de mètres cubes en juin 2024, marquant ainsi une hausse à la fois annuelle et mensuelle (une augmentation de 80 millions de mètres cubes par rapport à mai 2025).
En revanche, les exportations de GNL ont diminué en juin, se chiffrant à 0,807 million de tonnes, contre plus d’un million de tonnes en juin 2024. Dans l’ensemble, les exportations de GNL de l’Algérie ont chuté à 5,6 millions de tonnes entre janvier et juillet 2025, contre 6,95 millions de tonnes durant la même période en 2024.
Concernant la situation du marché local, la même source indique en revanche que la consommation de gaz de l’Algérie pour la production d’électricité et le chauffage est restée stable pour le deuxième mois consécutif en juin, à 1,6 milliard de mètres cubes, soit le même niveau qu’en mai.
Le gaz naturel représente la principale source de production d’électricité en Algérie, avec une part atteignant 98,7 % du total du mix énergétique en 2024, selon les données du Centre de recherche sur l’énergie propre «Ember».
En 2024, la production de gaz de l’Algérie a diminué de 6,82 milliards de mètres cubes par rapport à l’année précédente, atteignant ainsi un total de 98,41 milliards de mètres cubes.
A. R.







