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Politique des transports en Algérie : Défis et perspectives

Afin de favoriser un développement équilibré et solidaire : Quelle politique des transports pour l’Algérie ?

Afin de favoriser un développement équilibré et solidaire : Quelle politique des transports pour l’Algérie ?

Le grave accident récent, qui a fait plusieurs morts et blessés, interpelle le gouvernement sur les leçons à tirer, notamment quant à la nécessité d’une nouvelle politique des transports liée à celle des infrastructures, et qui a un impact direct sur le développement et l’attractivité des territoires.

(1ère partie)
Par Dr. Abderrahmane MEBTOUL

1.- Le transport maritime

Concernant le transport maritime, il constitue le mode de transport le plus utilisé dans le commerce international (75 % du commerce mondial en volume transite par voie maritime). Plus de 97 % des marchandises destinées à l’Algérie passent par des compagnies de transport étrangères. Actuellement, le pavillon algérien ne couvre que 11 % des échanges commerciaux.

La dépendance de l’Algérie à l’égard des armateurs étrangers paraît évidente, ce qui rend urgent l’amendement du Code maritime afin d’ouvrir cette activité à des opérateurs privés, très intéressés par le secteur.

Le principal problème réside dans le fait que les ports algériens, qui ne répondent pas toujours aux normes internationales, représentent le domaine public tout en agissant, en même temps, comme entités commerciales.

La gestion du secteur du transport maritime présente certaines lacunes qui se traduisent par des coûts logistiques élevés. Selon un rapport de la Banque mondiale, le coût moyen d’un conteneur de 20 pieds à l’importation est de 858 dollars en Tunisie, 950 dollars au Maroc, alors qu’en Algérie il s’élève à 1.318 dollars.

À l’exportation, le même conteneur coûte en moyenne 733 dollars en Tunisie et pas moins de 1.248 dollars en Algérie, soit un surcoût moyen annuel, par rapport aux pays voisins, de 400 millions de dollars.

Concernant les surestaries, un séjour en rade d’un navire coûte entre 8.000 et 12.000 dollars par jour. Ces surcoûts entravent toute tentative de compétitivité des entreprises nationales, notamment celles visant à développer leurs exportations, et pèsent lourdement sur les trésoreries des importateurs, contraints de payer beaucoup plus cher le transport de leurs marchandises.

Outre la mise à niveau nécessaire des ports existants, l’Algérie avait décidé d’investir dans la réalisation d’un grand port commercial. Le port d’El Hamdania, d’un coût initial estimé entre 5 et 6 milliards de dollars, devait disposer, selon le projet, de 23 quais, avec une capacité annuelle de traitement de 6,5 millions de conteneurs et de 25,7 millions de tonnes de marchandises, pour un trafic global en régime de croisière de 40 millions de tonnes, en plus du transbordement du trafic international.

La durée prévisionnelle des travaux avait été ramenée de 10 à 7 ans. Ce port devait être relié à l’axe routier de l’unité africaine afin de faciliter la Route de la Soie initiée par la Chine, projet auquel l’Algérie a adhéré. Toutefois, rappelons que le groupe émirati DP World est déjà coactionnaire des ports de Djendjen et Alger.

Selon les dernières informations de juin 2025, le projet d’El Hamdania serait abandonné par la Chine, avec une délocalisation envisagée. Initialement prévu à Cherchell, dans la wilaya de Tipasa, le méga-port en eau profonde devrait finalement être réalisé sur la côte de la wilaya de Boumerdès, selon le PDG du groupe public des services portuaires Serport (9 juin 2025).

Pour l’instant, l’Algérie est en pourparlers – sans contrat définitif – avec le groupe français CMA CGM pour un investissement de plusieurs milliards de dollars. Toutefois, la répartition du financement entre l’opérateur français et l’Algérie n’a pas été précisée.

CMA CGM, déjà présent dans neuf ports algériens (Alger, Annaba, Béjaïa, Skikda, Ghazaouet, etc.), ambitionne d’obtenir la concession du port d’Oran et de participer directement à la gestion logistique, notamment par l’ouverture d’une ligne maritime entre Marseille et Oran, ainsi que par la construction d’infrastructures portuaires modernes, dont des terminaux à conteneurs sur l’ensemble du territoire national.

2.- Le transport aérien

La compagnie aérienne nationale Air Algérie comptait, entre 2022 et 2023, 43 agences dans 26 pays, bien qu’entre 2020 et 2021 il ait été procédé au rappel de 50 expatriés et à la fermeture de 9 agences. En 2024, elle a transporté près de 8 millions de passagers (hors compagnies étrangères présentes, comme Air France), soit une hausse de 10 % par rapport à 2023. Ce résultat a été atteint grâce à 79.100 vols, avec une moyenne de 200 à 250 vols par jour.

Air Algérie prévoit d’élargir son réseau international, qui dessert actuellement 44 aéroports, par l’ouverture de nouvelles lignes vers Abuja (Nigeria), Amsterdam (Pays-Bas) et deux nouvelles connexions vers l’aéroport de Stansted, à Londres (Royaume-Uni).

Le PDG d’Air Algérie a annoncé en août 2024 un effectif de 8.315 employés, contre 10.000 au début des années 2020, tout en soulignant que le surplus d’effectifs était estimé à 3.000 employés mal répartis entre les filiales et les services.

Bien que bénéficiant d’un prix du carburant subventionné, la compagnie, pour faire face à ses pertes, avait sollicité en mai 2022 un prêt gouvernemental, afin de couvrir un déficit estimé à 120 milliards de dinars, dont une partie était destinée aux dépenses de fonctionnement et aux salaires, et une autre au remboursement de ses dettes.

Ainsi, dans le cadre du Projet de loi de finances (PLF) pour 2024, le ministère des Transports a prévu une aide substantielle de 10 milliards de dinars algériens en faveur d’Air Algérie, une mesure importante, intervenue au moment même où la compagnie annonçait, après sept années de déficit, un excédent financier pour 2024.

Par ailleurs, le développement du secteur aérien reste tributaire de l’acquisition de nouveaux appareils ou de la location d’avions. Le ministère des Transports a annoncé, le 6 janvier 2025, l’acquisition de 16 nouveaux avions (Airbus et Boeing) qui arriveront progressivement, ainsi que l’affrètement de 8 appareils supplémentaires pour renforcer la flotte et répondre à la demande croissante.

Des investissements sont également prévus pour la construction de nouveaux aéroports et l’extension des infrastructures existantes, afin d’accompagner la croissance du trafic passagers.

Dans ce cadre, les moyens matériels et humains de Tassili Airlines ont été transférés vers la nouvelle filiale Domestic Airlines, en vertu d’un accord signé entre la société holding Sonatrach Activités Externes et de Soutien (SAES) et la compagnie Air Algérie.

A. M.

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