Algérie élection : Les défis du futur président de la république

Abderrahmane Mebtoul

2e partie

Par Abderrahmane MEBTOUL

2. Les exigences d’un Etat fort de sa droiture et de son droit, si elles constituent un outil vital pour la cohésion nationale et le destin de la nation, ne doivent pas occulter les besoins d’autonomie de pouvoirs locaux qui doivent être restructurés en fonction de leur histoire anthropologique et non en fonction des nécessités électoralistes ou clientélistes.

La cohésion de ces espaces et leur implication dans la gestion de leurs intérêts et de leurs territorialités respectives déclencherait alors une dynamique de complétions positives et rendront la maîtrise des groupes plus faciles pour la centralité politique nationale, donc d’aller vers une réelle décentralisation à ne pas confondre avec déconcentration autour de six à sept grands pôles économiques régionaux.. Cellule de base par excellence, la commune a été régie par des textes qui ne sont plus d’actualité, autrement dit frappés de caducité.

L’objectif central de la démarche est de transformer la commune « providence » en « commune entreprise ». Cela suppose que toutes les composantes de la société et les acteurs de la vie économique, sociale et culturelle, soient impliqués, sans exclusive, dans le processus décisionnel qui engage la configuration de l’image de l’Algérie de demain qui devra progressivement s’éloigner du spectre de l’exclusion, de la marginalisation qui hypothèquent la cohésion sociale.

L’implication du citoyen dans le processus décisionnel qui engage l’avenir des générations futures, est une manière pour l’Etat, de marquer sa volonté de justice et de réhabiliter sa crédibilité en donnant un sens positif à son rôle de régulateur et d’arbitre de la demande sociale, car il n’existe nulle part dans le monde un Etat ultra libéral.

Comme je l’ai démontré dans un ouvrage paru à l’Office des Publications Universitaires (OPU Alger 1983) « valeur, prix et croissance économique», en référence à la théorie de la thermodynamique, le monde est en perpétuel mouvement.

Même la pierre et notre univers (avec le réchauffement climatique influences géostratégiques sur la cartographie géographique mondiale) que l’on croit inerte se décomposent lentement à travers les décennies et les siècles.

La société n’échappe pas à cette règle ou les mouvements culturels ( qui seront prépondérants entre 2030/2040), économiques, sociaux, politiques avec des acteurs n’ayant pas toujours les mêmes objectifs, engendrent des transformations soit positives ou négatives.

Le temps ne se rattrape jamais en économie que l’on peut définir comme la maîtrise et le gain du temps et toute Nation qui n’avance pas recule forcément.. C’est dans ce cadre que le défi du futur président sera de mettre en œuvre une véritable stratégie d’adaptation face à ce monde turbulent et instable.

En ce XXIème siècle, avec l’ émergence du nouveau pouvoir économique mondial ,l’influence diplomatique repose sur une économie forte. Dans ce contexte , Il n’est plus permis d’ignorer la nécessaire adaptation de l’Algérie dont son devenir est dans l’espace euro-méditerranéen et africain son espace naturel.

Aussi les réformes en profondeur du fonctionnement de la société algérienne et non des replâtrages organisationnels, nécessitent d’analyser les relations dialectiques réformes et les segments de la production de la rente ( Sonatrach) et celui de sa redistribution ( système financier), bouleversent des intérêts, les gagnants de demain n’étant pas forcément ceux d’aujourd’hui..

Or tout projet étant porté par forcément des forces sociales, souvent avec des intérêts différents, en démocratie les urnes la population tranchant sur le projet de société, où la minorité politique se soumet à la volonté de la majorité, tout en restant une force de propositions.

Comment ne pas rappeler que de 1974/2023, j’ai eu l’honneur de coordonner plusieurs ouvrages pluridisciplinaires, d’une brûlante actualité ayant abordé les réformes politiques, sociales et économiques, fruit d’un travail collectif à la rédaction duquel ont contribué des collègues spécialistes en anthropologie, en économie et en sciences politiques des universités d’Oran et d’Alger (Casbah Editions deux volumes 520 pages sous le titre réformes et démocratie- 2005).

A cette époque j’avais donné plusieurs conférences suite à la création de l’association nationale de développement de l’économie de marché ADEM fondée en 1992( agrément ministère intérieur 63/92) que j’ai eu l’honneur de présider de 1992 à 2015, aux universités de Annaba, de Constantine, de Tizi Ouzou, de Béjaïa , Mascara , Sidi Bel Abbès, Tlemcen, d’Oran, à l’Académie militaire Interarmes de Cherchell, à l’Ecole supérieure de Guerre, à l’IMPED Institut militaire de prospective , conférence devant le Commandement de la Gendarmerie nationale, des cadres de la direction de la sûreté nationale DGSN ainsi que de nombreuses conférences au niveau international (USA /Europe) dont la rencontre devant la majorité des ambassades accrédités en Algérie à l’invitation de l’ambassade de l’Union européenne, et ce afin pour expliquer notre démarche.

Privilégiant uniquement les intérêts supérieurs du pays, notre souci est l’alternance démocratique tenant compte de notre authenticité, afin d’arriver à une économie diversifiée hors-hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales avec l’avènement de la quatrième révolution économique mondiale 2024/2030/2040. ( voir nos interviews 2017/2020 à /AfricaPresse Paris, l’autre à l’American Herald Tribune « Dr. Abderrahmane Mebtoul: “Algeria Still Faces Significant Challenges)..

En résumé la solution du redressement national se trouve en le retour de la confiance en les institutions de la république, dans le rassemblement tenant compte des différentes sensibilités, l’unanimisme étant source de décadence, pour faire face tant aux défis internes qu’aux tensions géostratégiques externes grâce au dialogue productif privilégiant uniquement l’avenir de l’Algérie.

Les objectifs stratégiques du futur président de la République est d’asseoir les bases d’une économie émergente horizon 2030 sous réserve de profondes réformes, et l’Algérie selon la majorité des institutions internationales en a les potentialités.

Pour cela elle a besoin qu’un regard critique et juste soit posé sur sa situation sur ce qui a déjà été accompli et sur ce qu’il s’agit d’accomplir encore au profit exclusif d’une patrie qui a besoin de se retrouver et de réunir tous ses enfants autour d’un même projet, d’une même ambition et d’une même espérance concilier la sécurité nationale , l’efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale.

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