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Alger : Les petits métiers disparaissent - ECOTIMES

Alger : Les petits métiers disparaissent

A mesure que le temps passe, des changements s’opèrent dans la société. Par ce fait, certains métiers sont appelés à disparaître. Des petits métiers, notamment, qui ne sont plus sur la scène économique locale. Qu’il s’agisse des tanneurs, des cordonniers, des dinandiers, d’écrivains publics, des petits ateliers de bijouterie, ou ceux dédiés au tissage de soie, ces professions, qui contribuaient à la production locale, ont été remplacés, par des fast food, ou des superettes, bien plus lucratifs

Par Réda Hadi

Pourtant le rôle de ces petits métiers est indéniable dans la vie quotidienne de toutes les villes. Leur apport contribue à maintenir une activité sociale, et ils se   situent au point de rencontre de l’artisanat et de l’art. Car, contrairement aux idées subjectives que l’on se fait de ces petits métiers, ils possèdent un savoir-faire manuel d’excellence, appliqué à un matériau et issu de pratiques traditionnelles dont la maîtrise exige en général un long temps d’apprentissage, font d’un objet utilitaire (éventuellement une prestation) à fort contenu esthétique, unique ou produit en petite série, ce qui augmente fortement sa plus-value.

Ces métiers constituent un secteur difficile à cerner, particulièrement du point de vue économique, car il n’en existe pas de définition officielle, et encore moins la branche d’activité à laquelle les affilier

Pourtant certains de ces artisans gardent foi en leurs métiers et font tout pour le sauvegarder. C’est le cas de cet artisan Ammi Amar cordonnier, qui chaque jour installe son atelier de réparation ambulant en face du magasin le Printemps de Mohammedia. «Notre métier se meurt. De nos jours qui pense à réparer sa chaussure, sauf en cas de nécessité absolue. Les gens achètent des souliers «chinois» jetables à 1000 DA, et les jettent après usure. Avant on achetait une paire de chaussures avec du vrai cuir, qui durait longtemps et que l’on reparait que nécessairement.» 

Avec un air désolé, complètement désappointé, Ammi Amar regrette que « de nos jours les jeunes ne veulent pas reprendre le flambeau d’un métier que le siècle actuel a dévalorisé»

El Hadj M’Henni de Belouizdad et dinandier de son état, ne veut pas entendre parler de « petits métiers ». Pour ce septuagénaire, la dinanderie, n’est pas un simple «petit métier» de prestation de service, mais bien un art consommé. Pour lui les principaux problèmes auxquels font face les petits métiers demeurent « l’absence de prise en charge, depuis deux ou trois décennies déjà, et surtout depuis les années 1990, il y a un certain désintérêt de la part des jeunes à apprendre ces métiers, ce qui explique, à ses yeux, leur détérioration»

De nos jours explique Ammi Amar, «qui oserait toucher une chaussure d’autrui et la réparer ? les jeunes pensent que c’est dévalorisant. Même l’agriculture manque de main-d’œuvre, c’est peu dire que les vrais métiers se perdent.  Mon métier c’est comme de l’artisanat. Il faut que l’Etat accorde, alors, davantage d’importance à la formation de plus de jeunes dans les métiers manuels, et dans l’artisanat, en impliquant les artisans professionnels pour qu’ils prennent en charge ces jeunes dans le cadre de l’apprentissage»

R. H.

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