L’expert agricole, Akli Moussini, a indiqué que l’intérêt de la partie algérienne ne réside pas dans la révision des clauses des accords, mais dans la valorisation des avantages comparatifs dans son contexte socioéconomique. S’exprimant au Forum d’El Moudjahid consacré à l’accord d’association entre l’Algérie et l’UE, l’expert a affirmé qu’au lieu de chercher à modifier des clauses, il est plus rapide de réorganiser les différentes filières agricoles et de présenter un produit de qualité. Moussini a précisé que l’Algérie a la possibilité d’adapter plusieurs cultures, notamment, grâce à un climat favorable.
Sur ce dernier point, l’intervenant a fait savoir qu’il est préférable d’interdire l’importation de certains produits agricoles en activant les clauses de l’accord d’association. Il ya aussi l’option de revoir la facture de l’abondance de lumière et de chaleur, attribuant une valeur importante aux produits agricoles. «Nos produits agricoles et viandes coutent deux fois plus chers en Europe », dira-il. A celà, s’ajoutent les coûts de production qui sont compétitifs (main d’œuvre 2,5 euro/h en Algérie et de 20 euro à l’UE), l’énergie (5 fois moins chère qu’en Europe), exonération fiscale importante, coût d’irrigation moins chère et enfin, l’Algérie dispose sur le territoire européen d’un important marché nostalgique par rapport à la communauté d’immigrés algériens de plusieurs génération. « Malheureusement cette communauté achète des produits marocains et tunisiens», regrette-t-il. La solution pour l’Algérie, indique Moussini, est de déterminer un minimum d’axes de réflexions à mettre au cœur des stratégies à développer. Le premier axe concerne le développement d’un produit national compensatoire du produit d’importation. « Il y a beaucoup de produits d’importation qu’on peut développer ici en Algérie», souligne-t-il. Le deuxième axe est de développer un produit exclusivement pour l’exportation pour diversifier les recettes en devises. S’agissant à la commercialisation de nos produits agricoles, l’expert Akli Moussini a appelé à l’optimisation des capacités des marchés de gros des fruits et légumes. Ces derniers peuvent être des plateformes logistiques pour le produit agricole. « Actuellement, ces marchés peuvent constituer la solution pour l’agriculture algérienne, non seulement pour l’export mais également, pour l’organisation du marché interne. il suffit d’organiser ces marchés localement sur un territoire donné à des filières propres dans un cadre organisé et planifié», a-t-il détaillé en recommandant, également, de mettre en place autour de ces plateformes des organisations locales d’agriculture phares et la mise en place des dispositifs encadrant les chaines de productions.
A. R.