Afin de contenir la consommation interne en gaz : Le mix énergétique seule panacée

L’Algérie qui veut maintenir son statut de fournisseur fiable en énergie, notamment vers l’Europe, est appelée à axer ses efforts sur le mix énergétique. Un grand travail est à consentir dans ce domaine, notamment en matière de maîtrise de la consommation interne. Cette dernière est devenue une préoccupation majeure, du fait que la demande du marché local augmente de près de 6,7 % annuellement, soit de 8,9 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP). 

Par Akrem R.

Le pire est que cette croissance est portée par le résidentiel. En termes clairs, c’est une croissance négative. Elle n’apporte pas de valeur ajoutée à l’économie nationale et risque de peser lourdement sur nos capacités à l’export si des mesures urgentes ne sont pas conduites, met en garde le directeur général du Green Energy Cluster Algeria (GEC’A), Boukhalfa Yaïci. 

Des politiques ont été élaborées pour juguler cette augmentation importante, mais la mise en application est «lente». L’intervenant qui s’exprimait dans une déclaration à la radio a appelé à plus d’agressivité dans la mise en œuvre des programmes de mix-énergétique, consistant à l’augmentation de la production nationale en gaz, à mener des programmes d’efficacité énergétique et investir massivement dans les énergies renouvelables (EnR). 

Ainsi, s’agissant d’efficacité énergétique, M. Yaïci a estimé qu’il était primordial de faire un effort en matière d’isolation thermique des habitations, et des équipements électrodomestiques. 

« La politique de l’Etat doit être plus agressive, puisque chaque année près de 250 000 logements sont construits, dont une demande supplémentaire entre 300 à 500 MW d’électricité», souligne-t-il, en appelant à l’investissement de l’argent destinée aux centrales électriques dans l’isolation thématique pour rationaliser la consommation.

«Il est pertinent de réduire la consommation interne de gaz dans le secteur résidentiel pour transférer ces capacités vers le secteur industriel, créateur de richesse et d’emplois». 

Idem pour les éclairages publics. Ces derniers représentent près de 40% de la consommation nationale, soit une facture de 100 millions de dollars.  Sur ce point, il a recommandé de recourir aux nouvelles technologies pour une meilleure maitrise de la consommation d’électricité de l’éclairage public.

Alors que concernant les énergies renouvelables (EnR), il a appelé à accélérer la cadence de leur déploiement, tout en saluant le lancement des programmes de stations photovoltaïques (Solar 1000 et le programme de 2000 MW).

Selon l’intervenant, la concrétisation du programme de 15 000 MW  contribuera à la création entre 50 000 à 60 000 emplois. Il a souligné, dans ce sens, la possibilité d’opter, également, pour la solution de l’éolien ou encore de l’hydrogène vert.

Le responsable a appelé, en outre, à l’augmentation de l’intégration locale dans la réalisation des projets des EnR, en relevant le rôle que pourraient jouer les banques dans leur financement, pour peu qu’on trouve des formules «attractives» qui les encouragent à le faire.

Hausse de la production de 4 milliards m3 en 2023

Des investissements énormes ont été consentis dans le domaine de la production du gaz. Durant 2023, la production nationale a, d’ailleurs, augmenté de 4 milliards de m3, selon les chiffres officiels du ministère de l’Energie et des Mines.  

Cette production supplémentaire, dira-t-il, va contribuer à répondre à la demande interne, aux partenaires étrangers et surtout aux exigences du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de porter à 100 milliards m3 nos exportations en gaz. 

En dépit de ces performances enregistrées en matière de production,  le marché interne de l’énergie est pleine croissance, dont la consommation devrait augmenter de plus en 2024, notamment avec la dynamique économique du pays et en particulier avec les investissements importants comme celui de Gara Djebilet.

« On aura besoin de plus d’énergie, dont des quantités supplémentaires en gaz», explique-t-il, en recommandant d’investir fortement dans la transformation des produits primaires énergétique pour avoir de la valeur ajoutée.

L’intervenant a soulevé également la problématique de taxe carbone applicable à partir de 2026 par l’Union européenne. « Nous devons nous préparer dès maintenant pour que nos exportations en différents produits ne soient pas taxés par l’UE. Il faut mettre en place des programmes pour réduire la consommation de l’énergie fossile par les usines de production. Ces dernières comme les cimenteries et complexes d’aciers doivent être dotées de stations solaires», recommande-t-il.

A. R.

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