L’avenir de l’agriculture en Afrique a été au centre des discussions lors d’un sommet exceptionnel organisé par l’Union Africaine à Kampala, Ouganda, du 9 au 11 janvier 2025. Durant ces trois jours, ministres et experts venus de tout le continent se sont retrouvés pour travailler ensemble à une stratégie ambitieuse pour renforcer la sécurité alimentaire et moderniser les systèmes agroalimentaires africains.
Par Houria Mosbah
Ce samedi 11 janvier, lors de la dernière journée du sommet, plusieurs chefs d’État étaient présents pour adopter la Déclaration de Kampala, un document stratégique qui orientera les politiques agricoles de l’Afrique pour les dix prochaines années.
L’Algérie était représentée par M. Youcef Cherfa, ministre de l’agriculture, du développement rural et de la pêche, et Mme Selma Bakhta Mansouri, secrétaire d’État auprès du ministre des affaires étrangères chargée des affaires africaines.
Ce sommet, organisé sous le patronage du président ougandais M. Yoweri Museveni, faisait partie du programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) et visait à réfléchir sur les orientations post-Malabo pour accélérer la transformation agroalimentaire du continent.
La Déclaration de Kampala : une feuille de route pour 2026-2035
Ce sommet a pris un tournant crucial avec l’adoption de la Dé- claration de Kampala, qui définit les priorités pour la période 2026-2035. L’objectif est de renforcer la transformation des systèmes agroalimentaires en Afrique et de soutenir la croissance économique du secteur agricole.
Ce nouveau cap s’inscrit dans la continuité de la Déclaration de Malabo de 2014, qui avait posé les premières pierres de la transformation économique de l’Afrique, en mettant l’accent sur le développement rural, la sécurité alimentaire, et les secteurs des pêches et de l’aquaculture.
Ensemble, ces initiatives reflètent une vision partagée : celle d’accélérer l’intégration économique et le développement socio-économique du continent. Avant la rencontre des chefs d’État, les 9 et 10 janvier 2025, des sessions techniques ont rassemblé ministres et experts des États membres de l’Union africaine.
Ces rencontres ont permis un échange de savoir-faire et d’expertises entre les pays, pré- parant le terrain pour les discussions stratégiques qui ont suivi.
Ces échanges ont été essentiels pour poser les bases des décisions clés, telles que la Déclaration de Kampala, ainsi que du nouveau plan d’action visant à transformer l’agriculture en Afrique.
Le plan d’action adopté s’articule autour de plusieurs objectifs clés : renforcer la sécurité alimentaire et atteindre l’autosuffisance grâce à une coopération et une coordination accrues entre les pays africains, améliorer la productivité agricole, réduire la dépendance aux importations alimentaires et favoriser la création d’emplois durables, notamment dans les zones rurales.
Face aux défis économiques et climatiques croissants, cette initiative cherche également à renforcer la résilience des systèmes agricoles africains.
Un tournant décisif pour l’agriculture africaine
Avec l’adoption de la Déclaration de Kampala, ce sommet marque un tournant décisif pour l’agriculture africaine. Le continent s’engage ainsi, à relever les défis du XXIe siècle en développant des systèmes agricoles plus résilients, compétitifs et durables.
Cette dynamique est essentielle pour assurer la sécurité alimentaire à long terme et soutenir le développement socio- économique de l’Afrique.
H. M.
