À l’approche du mois de ramadhan, le gouvernement entame déjà ses préparatifs afin de garantir la disponibilité des produits alimentaires, notamment, à des prix raisonnables. Selon le président de l’Association nationale des commerçants, investisseurs et artisans (ANCA), «il n’y aura aucune pénurie durant le mois de Ramadhan, en matière de produit alimentaire et fruits et légumes».
Par Akrem R.
En effet, tous les stocks sont bien approvisionnés et les différents secteurs productifs sont mobilisés à cet effet. S’agissant des fruits et légumes, Hadj Tahar Boulenouar, affirme qu’environ un million et 500 000 tonnes de ces produits seront commercialisés durant ce mois sacré. Des quantités suffisantes pour répondre à la forte demande des consommateurs et, également, pour stabiliser les prix. Actuellement, et grâce à une production abondante, les prix des légumes connaissent une nette stabilisation et à la portée des ménages. Toutefois, les prix des fruits sont un peu chers, comparativement à l’année dernière, notamment l’orange, ayant dépassé les 200 DA/kg, les bananes (550 DA), la pomme à partir de 250 DA et les dattes à partir de 250 jusqu’à 800 DA/kg selon la variété et la qualité du produit.
Quant à la disponibilité des légumes secs et des produits laitiers, en particulier, le lait en sachet, Boulenouar a affirmé que selon les chiffres présentés par l’OACI et l’Onil, il n’y aura aucune pénurie en ces produits, en particulier le lait en sachet, un produit très prisé par les Algériens durant ce mois de Ramadhan. « L’Onil a bien approvisionné les 120 unités de transformation en matière de poudre de lait. Donc, il n’y aura aucune perturbation ou manquement en ce produit», rassure encore une fois le président de l’ANCA. Même chose pour la semoule et farine. Les minuteries, au nombre de 596 à travers le pays, sont bien approvisionnées, dira-t-il.
S’agissant de la viande rouge et blanche, l’intervenant a fait savoir qu’entre 100 000 à 120 000 tonnes sont les besoins du marché national durant ce mois sacré. « Avec les mesures du gouvernement, notamment le retour à l’importation temporaire de la viande rouge et l’approvisionnement du marché depuis les wilayas du grand Sud, nous, en tant que commerçants, nous nous attendons à une stabilisation du marché», estime-t-il.
Un déficit de 1000 marchés à travers le pays
Sur un autre registre, Hadj Tahar Boulenouar a appelé les autorités locales (les P/APC) à l’entame des préparations pour l’ouverture de nouveaux marchés de proximité. « Nous demandons au ministère de l’Intérieur d’instruire les walis et les P/APC pour entamer les préparatifs pour ce mois de Ramadhan, dès maintenant, pour réussir l’opération d’ouverture de 600 marchés à travers le pays. Il ne faut pas attendre la dernière minute pour l’ouverture d’un marché de proximité», lance-t-il.
L’intervenant a également appelé à l’ouverture de nouveaux marchés, puisque le nombre actuel (moins de 2000 marchés) est insuffisant. « Notre pays a besoin, d’au moins, 3 000 marchés, soit, il y a nécessité pour la réalisation de 1000 nouvelles infrastructures pour combler le déficit», souligne-t-il, en affirmant que l’ouverture de marchés de proximité et l’exploitation de plusieurs espaces en situation d’abandon permettra une meilleure organisation de l’activité commerciale, la réduction des prix et, surtout, l’augmentation de la production chez les industriels et producteurs.
Selon les précisions de Hadj Tahar Boulenouar, beaucoup d’unités de production ne fonctionnent pas en pleines capacités, faute d’espace de commercialisation. « Moins de marchés, moins de production. Nous devons accorder une grande importtance à la réalisation de nouvelles infrastructures pour répondre à la demande des ménages et réduire la sphère du marché parallèle », recommande-t-il.
Questionné sur la hausse des prix des œufs, le représentant des commerçants s’en lave les mains, en précisant que le commerçant n’a rien à voir avec cette situation, où un œuf est cédé à 25 DA/unité ! Il a expliqué que la hausse des prix des œufs est causée par les difficultés que connait la filière (hausse des prix des aliments pour volaille, le mais et Soja, et, également, à la maladie des poules). Durant les 3 mois derniers, le cheptel avicole a été frappé de plein fouet par une maladie (grippe aviaire). D’ailleurs, des producteurs ont, tout simplement, abandonné leur activité. Ce qui a impacté négativement la production nationale (6 milliards unités/an), ayant perdu 50% de ses capacités. L’ANCA a appelé, par conséquent, à l’accompagnement des producteurs en matière de suivi sanitaire et de subvention de l’aliment pour volaille.
A. R.