Plusieurs dossiers ont été au menu du Conseil économique et social de la Ligue arabe (CESA), qui s’est tenu ce vendredi à Alger, dont l’épineuse question de la sécurité alimentaire, considérée comme un sujet « prioritaire» dans la coopération arabe commune, en particulier par rapport au contexte international actuel, la Grande zone arabe de libre-échange (GZALE), à laquelle l’Algérie a adhéré officiellement en 2009, l’industrie, le développement de l’investissement, ainsi que les partenariats entre les pays arabes.
Par Mohamed Naïli
Intervenant ainsi dans un contexte mondial marqué par les tensions aigües sur le marché mondial des produits et matières premières agricoles, la question de la sécurité alimentaire, avec les défis qui guettent les pays de la région en la matière, a occupé une place centrale de la réunion du CESA au niveau des ministres, en attendant son examen aussi lors du sommet de la Ligue arabe ce 1er et 2 novembre au plus haut niveau des Etats.
Si la sécurité alimentaire constitue le dossier qui suscite le plus de préoccupations pour les Etats de la région, c’est parce que les insuffisances et les vulnérabilités enregistrées en la matière, selon le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, ne sont pas dues uniquement aux répercussions de la pandémie de Covid-19 ou de la conjoncture mondiale actuelle, mais aussi « en raison de plusieurs facteurs et l’accumulation de nombreux problèmes ».
Parmi les facteurs ayant entrainé le recul des indicateurs de la sécurité alimentaire dans la région, il y a la sécheresse qui s’accentue, véhiculant le recul permanent du quota en eau du citoyen arabe, le manque des investissements dans le domaine agricole, alors que la croissance démographique, elle, est dynamique, précise le SG de la Ligue arabe.
Pour endiguer les retombées négatives de ces facteurs contraignants sur la sécurité alimentaire des pays de la région, Aboul Gheit a plaidé en faveur d’ « une vision globale pour atteindre l’autosuffisance alimentaire escomptée et combler le fossé avec une approche intégrée soutenue par la mobilisation des potentialités arabes ».
24 clauses économiques adoptées par le CESA
Compte tenu de la portée stratégique de ses enjeux, la sécurité alimentaire est ainsi inscrite parmi les principales clauses adoptées à l’issue du CESA pour les présenter au sommet arabe de ces mardi et mercredi, pour trouver notamment un terrain pour la mise en œuvre d’une stratégie arabe pour le développement agricole durable, l’initiative pour l’amélioration de la qualité technologique du blé produit localement et la viabilité des pâturages arabes.
Outre la sécurité alimentaire, le ministre du Commerce et de la promotion des exportations, Kamel Rezig, a fait savoir que 24 clauses au total ont été adoptées par le CESA et seront présentées pour débat au sommet arabe. Ces dernières constituent des recommandations sur les dossiers socio-économiques importants et prioritaires pour l’ensemble des pays de la région.
Le commerce interarabe, lui aussi, a été au centre des débats de la réunion du CESA, avec comme objectif central, la redynamisation de la GZALE et permettre aux échanges interarabes de prendre un nouvel élan. A ce propos, reconnaissant le faible niveau actuel des échanges interarabes, ne représentant que 5 à 6% du volume des échanges des pays de la région avec le reste du monde, et ce malgré la mise en place de la GZALE, le ministre du Commerce explique cette situation par des « contraintes extra-douanières non dévoilées », sans pour autant préciser lesquelles.
Au volet social, la secrétaire générale adjointe et cheffe du département des affaires sociales du CESA, Haifa Abu Ghazaleh, a fait savoir que, parmi les 24 clauses présentées au sommet arabe, il y a celles qui « concernent la vie du citoyen arabe, notamment dans la conjoncture actuelle émaillée des retombées de la pandémie du nouveau coronavirus et des répercussions des crises géostratégiques », faisant allusion à la guerre en Ukraine et ses retombées sur le marché mondial des matières premières de base.
C’est justement dans le but de limiter l’impact de ces crises mondiales successives sur la région que, révèle la même responsable, le CESA a été chargé de mettre en place un mécanisme obligeant les pays arabes membres à appliquer ses décisions relatives à la GZALE, parmi lesquelles, celle incitant les pays arabes à accélérer la finalisation des procédures de ratification de la convention relative à l’organisation du transport, et les coûts de passage entre les pays arabe, en prévision de sa mise en œuvre.
M. N.