Le secteur de la publicité, notamment publique, qui a fait couler beaucoup d’encre ces dernières semaines, et qui a, depuis longtemps, alimenté la chronique dans les milieux initiés, est en passe de connaitre de véritables bouleversements.
Cela est du moins ce que nous devons comprendre du propos du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, qui a affirmé aujourd’hui (lundi 24/08/2020), lors d’une rencontre initiée par l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP), sous le thème : «Les critères transitoires pour l’attribution de la publicité publique.» Le ministre qui n’a jamais caché sa réprobation des pratiques ayant présidé jusque-là dans ce secteur transformé en terrain conquis des prédateurs, n’est pas allé par trente-six chemin pour réaffirmer sa volonté et celle du gouvernement de poursuivra ses efforts en vue d’«assainir» le secteur de la publicité et de «mettre fin aux ambitions et pratiques contraires au métier de journaliste».
Tout en reconnaissant que le secteur de la publicité est «sensible», M. Belhimer ne se laisse tout de même pas décourager, lui qui annonce toute une batterie de mesures à prendre pour redonner aux professionnels la place qui est la leur. Selon lui, «l’objectif suprême», à travers cette action d’assainissement du secteur, consiste à faire en sorte que le journalisme soit pratiqué par des professionnels, à savoir les «seuls journalistes».
Par ailleurs, et tout en notant que le ministère de la Communication «n’a aucune implication directe dans la gestion d’une institution économique publique soumise au droit commercial (ANEP)», le premier responsable du secteur de la Communication rappelle : «nous ne nous érigeons pas en tant que tutelle car l’ère de l’allégeance et de la tutelle administrative a abouti à des catastrophes économiques qu’il est difficile d’évaluer aujourd’hui.»
En effet, l’ANEP a pris récemment l’initiative pour «un règlement juridique des procédures contractuelles régissant l’accès à la publicité publique qu’elle gère en tant qu’autorité exclusive de l’Etat dans un pays où la demande publique est le principal moteur de l’investissement et de l’activité économique», rappelle M. Belhimer qui s’est félicité de cette décision. Pour lui, cet effort s’inscrit dans le cadre de «la liberté de contrat tant qu’elle (la liberté) ne contredit pas les lois de la République».
Nadjib K./ APS