Avec un taux de réussite ayant atteint 78,78%, la filière des mathématiques se distingue aux résultats de la session 2021/2022 du baccalauréat annoncés avant-hier samedi, s’inscrivant ainsi en droite ligne avec les nouvelles orientations imprimées à la formation universitaire, privilégiant désormais les parcours techniques, sciences exactes et l’ouverture sur le monde extérieur, avec notamment la maîtrise des langues. Laquelle tendance qui se confirme avec les filières des langues étrangères et des sciences expérimentales venant en 2ème et 3ème positions avec des taux de réussite respectifs de 64% et 59,32%.
Par Mohamed Naïli
Dans le détail, pour ce qui est des mathématiques, les quatre spécialités des techniques mathématiques ont enregistré des taux de réussite de 65,43% en génie civile, 65,15% en génie électrique 64,92% en génie des procédés et 56,87% en génie mécanique.
Plus globalement, avec un taux de réussite de 58,75% à la session du bac de cette année, ce seront donc près de 437 000 nouveaux bacheliers qui intégreront la sphère universitaire à la rentrée 2022/2023, toutes filières confondues.
Les résultats obtenus sont-ils satisfaisants ? Y a-t-il lieu de s’en enorgueillir ? C’est un acquis mais beaucoup reste à faire pour une meilleure qualité des l’enseignement et une meilleure valorisation des examens, pensent les professionnels, à l’image du porte-parole du Cnapest (Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation, Messaoud Boudiba. « Nous disons félicitations aux bacheliers, certes, mais, il faut étudier et mettre en place un programme de rattrapage pour les lauréats de cette session afin de les aider à intégrer l’université dans les meilleures conditions et éviter les échecs successifs en cette première année universitaire. Pour l’examen du baccalauréat, il y a beaucoup à faire. Une révision du système d’évaluation des élèves est obligatoire dans tous les paliers », déclarait-il samedi soir en réaction à l’annonce des résultats du bac 2021/2022.
Une fois le cap des appréhensions de la fin du cycle secondaire franchi, les regards sont donc braqués vers l’institution universitaire et les moyens mis en place pour accueillir, orienter et encadrer cette nouvelle frange qui vient de réussir son passage du statut d’élève à celui d’étudiant.
Priorité aux filières techniques et scientifiques
Sur ce plan, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique n’a pas cessé de rassurer ces derniers mois sur la mobilisation de tous les moyens pour la prise en charge de cette nouvelle promotion, tant sur le plan pédagogique qu’en matière d’œuvres sociales et universitaires.
A cet égard, pour ce qui est de la disponibilité en places pédagogiques, avec les quelques 460 000 diplômés qui viennent d’achever leur cursus au terme de l’année en cours (2021/2022), dans les cycles de licence et master, le nombre de places qui se libéreront sera arithmétiquement suffisant, ceci au moment où 37 000 nouvelles places pédagogiques, sur un total prévu de 45 000, viennent d’être réceptionnées et seront opérationnelles dès la rentrée prochaine, annonçait en juin dernier le ministère de tutelle.
Au niveau de l’encadrement, d’importantes nouvelles mesures sont également prises cette année afin d’améliorer au mieux la qualité de l’enseignement et valoriser les diplômes universitaires. Sur ce plan, il y a lieu de noter que, sur les 59 100 enseignants universitaires, 27 780 ont le grade de professeur de rang supérieur, soit 47%, dont 1 249 viennent d’être promus au terme de la session 2021/2022, a fait savoir aussi récemment le premier responsable du MESRS, Abdelbaki Benziane.
Au chapitre des efforts consentis pour favoriser la promotion des formations techniques et des mathématiques justement, le directeur général de la Formation au département ministériel de Benziane, Djamel Boukezzata, a fait état à la fin juin dernier du lancement de quatre nouveaux parcours universitaires dédiés exclusivement aux nouveaux détenteurs du baccalauréat dans la spécialité des techniques mathématiques, à savoir des formations en génie mécanique, génie civil, génie des procédés et génie électrique. Ces parcours seront lancés en première phase aux universités Blida 1, Sétif 1 et l’université des sciences et technologies d’Oran.
Dans la même perspective, le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique connaitra dès la rentrée prochaine la réhabilitation du parcours de l’ingéniorat dans les domaines techniques, après sa suppression il y a près de deux décennie, lors de la mise en place du système LMD (licence, master doctorat). Deux parcours d’ingénieur en informatique et sciences et technologies seront donc lancés dès la rentrée prochaine au niveau de 18 établissements universitaires répartis à travers les quatre coins du pays, a annoncé récemment aussi le directeur de la formation au département de Benziane.
Autant de nouvelles disponibilités mises donc à la disposition des nouveaux bacheliers dans les domaines des mathématiques et techniques afin d’encourager la valorisation de la formation universitaire et surtout l’adaptation des enseignements dispensés et des diplômes délivrés aux besoins exprimés par le marché national du travail dans un contexte où tous les secteurs économiques connaissent des mutations nécessitant des compétences et de la main d’œuvre qualifiée dans diverses spécialités.
M. N.