L’Algérie compte, désormais et officiellement, 58 wilayas en ce début d’année 2021. Le Président a promu ces 10 circonscriptions administratives du Sud du pays en Wilayas. La promotion de ces circonscriptions administratives au rang de wilaya, va entrainer certains bouleversements dans la vie quotidienne des citoyens concernés. Certes, bien que prévue avant la fin décembre 2020, le ministre de l’Intérieur Kamel Beldjoud, avant le remaniement ministériel, avait justifié ce retard par la pandémie du Covid 19 qui a bouleversé le calendrier établi.
Par Réda Hadi
Pour rappel, l’adoption du projet de loi visant à ériger les dix (10) circonscriptions administratives créées dans le Sud algérien en wilayas, dotées des pleines prérogatives, à ce titre, a été décidée lors du Conseil des ministres qui s’est tenu le 26 novembre 2019, sous la supervision de Abdelkader Bensalah, alors Chef de l’Etat.
Si certains ont accueilli cette promotion avec un certain scepticisme, les populations concernées y ont vu une aubaine pour l’amélioration de leurs conditions de vie, et ce, d’autant plus que cela faisait des années qu’ils l’espéraient.
Pour M. Nabil Djemaa, économiste, ce découpage est une excellente chose, dans le sens qu’il fallait absolument rattraper le retard dans le domaine géostratégique. «C’est une décision qu’il fallait prendre déjà en 1965. Avec le recul, il est pratiquement impossible de gérer un pays aussi grand que l’Algérie, avec peu de wilayas. La preuve, de 31 wilayas, nous sommes passés à 48, et maintenant à 58.» Pour lui, en un certain sens, il fallait rattraper ce retard.
De plus, cet économiste a encore souligné que du point de vue géostratégique, il fallait absolument délimiter nos frontières : «Ce n‘est pas un hasard si les wilayas concernées, ont fait l’objet de litiges. Si Bordj Badji Mokhtar, avait été une wilaya, avec tous les représentants de l’Etat (police, armée, administration, etc.), il n’y aurait eu aucune contestation de territoire. C’aurait été une zone reconnue internationalement», nous a-t-il illustré, citant des cas de pays où les zones frontalières sont hissées au rang de départements, pour plus de sécurité.
«A partir de ce constat, ces zones reconnues mondialement, ne pourront plus être contestées come ce fut le cas de Tindouf», affirme-t-il.
Réfutant l’idée que ce nouveau découpage s ‘assimile à une forme d’assistanat, il soutient, au contraire, que «cela entre dans le cadre de la décentralisation qui a déjà été décidée, mais dont l’application a pris trop de retard».
Azzedine Belkacem Nacer, Professeur des universités, expert en prospective, abonde dans le même sens et précise à nos confrères de la radio nationale chaine III, hier mercredi, que «ce découpage à caractère stratégique, répond essentiellement à trois principaux objectifs, dont le premier consiste à désenchevêtrer les compétences de l’Etat avec les collectivités, parce il y a un problème de compétence. Il s’agit là d’une décentralisation réelle», se réjouit-il, tout en se félicitant que cette décision, attendue depuis 2015, ait été enfin, prise, puisqu’elle assurera une meilleure proximité, mais également une fixité des populations, notamment dans les localités frontalières.
Reste qu’au delà des bienfaits que peut apporter cette décentralisation, certains problèmes devraient être pris en charge très vite, étant donné la sensibilité des zones promues.
M. Belkacem Nacer, quant à lui, signale : « Dès que vous parlez de découpage territorial, vous vous projetez sur le long terme. Donc, il y a un portage politique et technique très important», dit-il.