L’amélioration du pouvoir d’achat des Algériens est l’une des priorités absolue du gouvernement. En effet, des efforts ont été consentis dans ce cadre, à travers l’engagement de réformes profondes en matière de fiscalité, notamment l’impôt sur les salaires (IRG). Une mesure qui a permis à des catégories importantes de travailleurs et de retraités de bénéficier d’augmentation salariale appliquée depuis début 2022.
Par Akrem R.
Le gouvernement ne compte pas s’arrêter là. De nouvelles mesures seront prises, dès l’année prochaine, afin d’améliorer le pouvoir d’achat des ménages, notamment, eu égard à l’inflation galopante importée. La situation des marchés mondiaux des matières premières et du fret maritime et aérien ont, en effet, impacté les prix des produits finis et denrées alimentaires, notamment. D’ailleurs, sans le soutien de l’Etat, qui injecte des sommes colossales pour la stabilisation des prix, beaucoup de produits seraient certainement hors de portée. En attendant la mise en place d’un mécanisme de ciblage des subventions, les pouvoirs publics tablent sur la revalorisation des salaires, en procédant à un nouvel abattement de l’IRG, afin de permettre à de nouvelles catégories de la société d’y bénéficier. En effet, selon la directrice des Impôts, Mme Amel Abdellatif, il est possible de réviser davantage le barème de l’IRG. Toutefois, l’intervenante sur les ondes de la radio nationale, l’a conditionné par l’élargissement de la population ciblée par la fiscalité. Ceci, dira-t-elle, nous impose de passer à l’inclusion fiscale. Mme Abdellatif estime qu’ «il faut tout revoir tout en assurant un équilibre en termes de recettes, en ce sens que les bas et moyens salaires en profitent le plus».
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune veille sur cette question et il a œuvré depuis son arrivé au Palais d’El Mouradia à l’instauration de la justice sociale, tout en réduisant les disparités sociales. Pour lui, la protection du pouvoir d’achat, la préservation des emplois et la prise en charge sociale, demeureront parmi les priorités auxquelles nous accordons un intérêt particulier et pour lesquelles nous œuvrerons à mobiliser les ressources financières possibles, notamment au profit de la classe moyenne, les catégories à revenu limité et les couches démunies», avait-il indiqué dans son message de félicitation aux travailleurs à l’occasion du 1 er Mai.
«En sus de la suppression de l’impôt sur le revenu au profit des catégories à revenu limité, la révision du point indiciaire, la création de l’allocation chômage et l’augmentation des pensions de retraite, la réflexion restera tout le temps tournée vers l’élargissement des champs d’absorption de nos enfants chômeurs», avait-il assuré. Le chef de l’Etat avait, depuis son accession à la magistrature suprême, lancé des mesures censées améliorer le pouvoir d’achat des Algériens mais elles se sont révélées inefficaces face à l’envolée constante des prix. «Je rassure les travailleurs que d’ici la fin de l’année – nous attendons les résultats définitifs de nos recettes –, il y aura une augmentation de l’allocation chômage et des salaires pour qu’elle soit effective en janvier (2023)», a-t-il ainsi souligné lors d’une récente rencontre avec des journalistes.
Evoquant la dernière baisse de l’IRG, la directrice générale des Impôts a indiqué que cette baisse est faite en deux temps. «La première étape c’était d’exonérer carrément les salaires égaux ou inférieurs à 30 000 dinars. On a aussi prévu un abattement pour les salaires entre 30 et 35 mille dinars».
Un abattement supplémentaire, doit-on rappeler, pour « assurer, justement, cette équité fiscale et respecter la progressivité de l’impôt. »
Pour les retraités, rappelle l’intervenante, il y a eu également révision de l’abattement, lorsque la pension de retraite variait entre 40 à 45 mille dinars. De même pour les revenus perçus par les personnes aux besoins spécifiques.
Le gouvernement algérien a pris plusieurs mesures afin de soutenir le pouvoir d’achat des citoyens et d’apaiser l’impact de l’inflation sur les ménages. Ces précautions permettent une revalorisation de 14 à 16% des salaires et une augmentation de 2 à 10% des pensions de retraite. Elles servent également à allouer mensuellement 13.000 dinars aux chômeurs.
Selon Nacéra Moussaoui, la directrice des Systèmes de paie à la Direction générale du budget au sein du ministère des Finances, l’augmentation va s’étendre aux primes et aux indemnités. « La nouvelle grille indiciaire des salaires des fonctionnaires permettra une réévaluation significative des salaires», a-t-elle déclaré à la presse. Cette revalorisation touche également les primes et les indemnités mensuelles et non mensuelles. Sachons que la majoration du point indiciaire s’explique par la hausse verticale de l’indice minimal de toute catégorie. Il en est de même pour l’augmentation horizontale de l’indice minimal lié aux grades.
Concernant, les taux fiscaux, explique Mme Abdellatif, le niveau de l’investissement va favoriser la collecte de la fiscalité. Avec la diversification de l’économie, nous arriverons, dit-elle, à mobiliser beaucoup plus de ressources mais, pour cela, il faut réfléchir à d’autres mécanismes.
Et d’ajouter que « pour mobiliser des ressources, il faut élargir l’assiette fiscale, et ce, en dépit de la fiscalité pétrolière: on mise toujours sur la fiscalité ordinaire».
A. R.